Imaginaires technologiques extrêmes

Rencontre 2 du chantier de recherche « Les imaginaires du développement technologique »

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Event type Rencontre

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Event dates
  • From at , 15h30-18h

Event place CELAT-UQAM et en ligne , salle DC-2300, 279, rue Sainte-Catherine Est , Montréal , Québec

Le deuxième rencontre du chantier de recherche « Les imaginaires du développement technologique » sera consacrée au thème des « Imaginaires technologiques extrêmes ». Cette rencontre est organisée par Marie-Julie Catoir-Brisson (Audencia, Nantes) et Emmanuelle Caccamo (Université du Québec à Trois-Rivières) en compagnie de Nicolas Le Dévédec et de Grégory Chatonsky

Présentation

Nicolas Le Dévédec – Le transhumanisme et l’imaginaire technoscientifique de l’humain augmenté

Résumé – Le transhumanisme est un courant de pensée qui milite depuis plus d’une vingtaine d’années pour utiliser les avancées technoscientifiques et biomédicales afin d’augmenter radicalement l’espérance de vie humaine et optimiser nos capacités physiques, intellectuelles autant qu’émotionnelles. L’objectif de cette conférence sera non seulement de présenter les dimensions centrales de cet imaginaire d’un humain augmenté par les technosciences, mais aussi et surtout d’en interroger la portée politique. En nous appuyant sur plusieurs revendications du mouvement, notamment en ce qui concerne les enjeux de santé publique, les risques existentiels globaux et l’écologie, nous montrerons que le transhumanisme, dans la diversité de ses expressions, concourt à une dépolitisation forte des problématiques sociales et écologiques auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés. Centré sur l’ambition et le projet de changer l’être humain plutôt que de changer de monde, le mouvement porte une vision techno-bio-solutionniste du monde qui pousse à son extrême, au lieu de le remettre en cause, l’imaginaire prométhéen de la maîtrise et du contrôle hérité de la modernité occidentale capitaliste.

Docteur en sociologie et en science politique, Nicolas Le Dévédec est professeur agrégé à HEC Montréal. Ses recherches portent depuis plusieurs années sur le mouvement transhumaniste et les enjeux sociaux, politiques et écologiques qu’il soulève. Il est l’auteur de La société de l’amélioration. La perfectibilité humaine, des Lumières au transhumanisme (Montréal, Liber, 2015) et de Le mythe de l’humain augmenté. Une critique politique et écologique du transhumanisme (Montréal, Écosociété, 2021).

Grégory Chatonsky – Imagination artificielle et extinction

Résumé – Notre époque est moins marquée par une « crise » climatique dont nous pourrions espérer la résolution que par une sixième extinction allant à une vitesse inconnue dans l’histoire de la planète. L’intelligence artificielle (IA) semble constituer au premier abord un luxe et une vanité entraînant un dangereux extractivisme et une inutile dépense énergétique qui nous éloigne de la nécessité de transformation politique. L’IA n’est-elle pas précisément le dernier avatar du monde de la volonté de puissance dont nous devons sortir? À partir de certaines de certaines de mes expositions passées « Télofossiles » (2013), « Des mémoires éteintes » (2015), « Terre seconde » (2019) et de mes recherches présentes et futures, je tenterai de montrer que les débats ouverts par la génération d’images statistiques avec Dall-E ou Stable Diffusion et l’impossible dialogue avec l’oracle chatGPT concernent très directement la relation actuelle entre terre, monde et planète.

Grégory Chatonsky est un artiste franco-canadien, pionnier du Netart avec la fondation d’Incident.net en 1994. En 2003, il s’intéresse à l’esthétique des ruines et à la matérialité des flux numériques. En 2009, il s’aventure dans le monde de l’IA, qui devient au fil des années un objet de recherche et de création. Il a exposé au Palais de Tokyo, au Centre Pompidou, au MOCA de Taipei, au Museum of Moving Image, au Hubei Wuhan Museum, etc. Il a été professeur-invité au Fresnoy (2004-2005), à l’UQAM (2007-2014), récipiendaire d’une chaire internationale de recherche à l’Université de Paris VIII (2015). Il a été de 2017 à 2020, artiste-chercheur à l’ENS Ulm et a co-dirigé avec Béatrice Joyeux-Prunel un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle et l’esthétique postdigitale. Depuis 2019, il enseigne la méthodologie en recherche-création au sein de l’EUR Artec en France.

Modalités de participation

La rencontre est gratuite et ouverte à toute personne souhaitant y assister à distance ou en présence (places limitées en présence). Pour recevoir le lien Zoom, merci de vous inscrire.

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