Genre, Médias et Communication

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  • From at , De 14h à 16h
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Le vendredi 19 mars 2021, de 14h à 16h, nous aurons le plaisir d’écouter Julie Abbou, post-doctorante au sein du laboratoire de Linguistique Formelle (CNRS/Université de Paris), avec une intervention intitulée « Pratiquer une politique de la grammaire : de la bousculade à l’inclusion (et retour) » dans le cadre du séminaire Genre, Médias et Communication organisé par le laboratoire GRIPIC (CELSA/Sorbonne Université) et le laboratoire IRMECCEN (Sorbonne Nouvelle). 

La séance se tiendra à distance, nous vous remercions de bien vouloir vous inscrire avant jeudi 18 à 18h auprès des organisatrices pour obtenir le lien de connexion (virginie.julliard@gmail.com et nellyquemener@gmail.com).

« Pratiquer une politique de la grammaire : de la bousculade à l’inclusion (et retour) »  Julie Abbou (Laboratoire de Linguistique Formelle, CNRS/Université de Paris)

La langue et son avatar la grammaire sont régulièrement non seulement l’outil ou le sujet d’affrontements politiques, mais aussi le lieu même de ces affrontements. À ce titre, on peut parler d’une politique de la grammaire. Pratiquer une politique de la grammaire consiste à produire un rapport au monde non seulement par ce que l’on dit, mais aussi par la façon dont on le dit.

C’est ce que font les espaces discursifs subversifs que sont les discours anarchistes ou féministes et plus largement les cultures politiques subversives qui offrent aux manières de la langue une place de choix dans l’agir politique. Pratiquer le langage en anarchiste ou en féministe revient ainsi à prêter une telle attention politique à la structure de la langue, en ne subordonnant pas les moyens de la langue aux fins du discours, et en maintenant la réciprocité du monde et du langage.

Mais la langue est évidemment également investie par des espaces non-subversifs, conservateurs ou libéraux, qui vont du républicanisme linguistique au gender-washing et qui mobilisent la langue comme un avant-poste de l’ordre du monde, à conserver ou à faire advenir.

Cette communication présentera un exemple de cet achoppement politique de la langue, autour de l’expression « écriture inclusive », dans une approche anthropologique de la grammaire. En retraçant l’histoire de l’expression en regard des pratiques féministes du langage, on verra qu’à partir des années 1970 de nouvelles figures politiques investissent la modification linguistique du genre et placent ces pratiques dans le cadre politique spécifique de l’inclusion. « L’écriture inclusive » va alors être mobilisée ou décriée au nom de différentes valeurs, mais deviendra le cadre principal des débats.

Face à un conservatisme républicain hostile à la modification de l’ordre de la langue comme de l’ordre du monde, et face à une libéralisation du genre qui investit les signes linguistiques du féminisme pour les vider de leur force émancipatrice, reste peut-être alors au féminisme, comme souvent, à défaire la vérité (linguistique) du genre, et à en revenir à la perturbation, au désordre, au tumulte et à l’excentrique pour produire de l’illisible comme pratique politique de la grammaire.

Prochaines séances du séminaire : 

Vendredi 2 avril 2021, 14h-16h

Fanny Bugnon (Université Rennes 2, laboratoire Tempora)

« “Le plus horrible, le plus choquant, c’est que les tueurs soient des tueuses”. La médiatisation de la violence politique féminine au prisme du genre »

Présentation des objectifs du séminaire :

Le séminaire Genre, médias et communication présente une série de travaux s’attachant à la question du genre dans la communication et les médias. Des dispositifs d’écriture numérique aux représentations médiatiques en passant par les discours institutionnels, le genre est l’un des rapports sociaux qui organise le monde social et les pratiques au même titre que la classe sociale ou la catégorisation ethnoraciale. Aussi ce séminaire se propose-t-il d’ouvrir un espace de discussion autour des dimensions identitaires et performatives du genre, des modèles de masculinité et de féminité promus et négociés dans les médias et de la sexuation des usages médiatiques. L’objectif est de décrypter les modalités de la représentation et de l’expression du genre, à travers l’analyse des modes de catégorisation, des performances et des traces (ou de l’absence de traces) corporelles dans différents dispositifs médiatiques (web, presse, télévision, cinéma). Deux dimensions connexes seront abordées lors des séances. Avec la médiatisation des controverses sur le mariage pour tous, la parentalité, la parité ou encore le port du voile à l’école se dessine une articulation du genre avec les variables de la sexualité, de la race, de la religion, etc., qu’il nous paraît nécessaire d’explorer. Par ailleurs, il nous semble pertinent d’appréhender les modalités de représentation et les formes d’expression du genre selon les différents médias, reposant sur des dispositifs de médiation qui n’accordent pas la même place à la corporalité. L’attention sera également portée aux outils et méthodes spécifiques à l’analyse du genre dans les médias (analyse linguistique, analyse de discours, analyse sémiotique, analyse sociologique des représentations). Seront privilégiées les approches qui convoquent les sciences de l’information et de la communication ainsi que les disciplines voisines (histoire, cultural studies, sociologie, sciences politiques, psychologie).

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