Argumentaire
L’ethnologie coloniale a pendant longtemps considéré les peuples de l’Afrique subsaharienne comme des communautés dépourvues d’histoire comparables à des troupeaux errant dans la prairie du temps. Cela est dû certainement au fait que l’oralité y a occupé une place prépondérante pendant une longue période. Ce constat ou ce verdict est tombé au moment où certains peuples, originaires des autres continents, avaient déjà consigné dans des documents leurs passés, leurs croyances, connaissances, idées et visions du monde. Le relativisme culturel intervenu au milieu du 20e siècle a permis de mettre en avant cette dichotomie : tradition écrite – tradition orale ! Partant de ce constat, nous argumentons que l’oralité est un trait caractéristique des cultures au même titre que l’écrit, l’exemple du adjami est évocateur.
Cette vision erronée d’une dichotomie entre l’oral et l’écrit apparaît comme un élément de séparation de l’humanité puisque l’oralité et l’écriture sont spécifiques à toutes les cultures mêmes si l’écrit ne s’est pas déployé au même rythme dans toutes les sociétés. Une chose est sûre : avec le développement des technologies de l’information et de la communication, l’appropriation que les peuples ont faite de ces outils montre bien ce qu’il y a de fondamental chez l’humain : le besoin de s’exprimer et de valoriser sa culture. Et celui-ci n’a jamais été aussi bien satisfait comme c’est le cas aujourd’hui avec les réseaux sociaux et certaines applications telles que Facebook, WhatsApp, Snapchat, etc. Pendant deux siècles, l’alphabétisation et la culture de l’écrit se sont installées et se sont tellement ancrées dans les sociétés africaines que d’aucuns ont pensé à une guerre contre la tradition orale. Curieusement, le constat a été fait depuis quelque temps que l’appropriation et l’utilisation des TIC ont donné un nouvel élan et une nouvelle dimension à l’oralité à travers la création de chaînes sur YouTube, de groupes d’amis, de familles, de collègues, etc. sur WhatsApp …
Quels enseignements à tirer de cette réalité ? Peut-on parler de retour en force de l’oralité ? L’analphabétisme a été jusqu’ici considéré comme un obstacle au développement des bibliothèques dans la région. L’explosion du document oral induit-elle un changement de paradigme dans la fourniture de services d’information ? Quid de la tradition orale ? Peut-on parler de revanche de la parole sur l’écrit ? Quelle exploitation devons-nous faire de ces milliards de milliards de documents sonores et audiovisuels générés ? Quelle gouvernance pour l’utilisation de ces technologies ?…
Les propositions d’articles pourront porter sur :
- l’oralité et l’écriture à l’ère numérique
- TIC et unification des cultures : ouverture
- tradition orale et TIC
- Éthique et police dans les réseaux sociaux
- SWOT avec les TIC
- Oralité et diffusion de l’information en bibliothèques
- …
Modalités de proposition
- Envoi des articles : 30 septembre 2021
- Évaluation : Octobre 2021
- Notification : 15 novembre 2021
- Envoi des articles corrigés : au plus tard le 15 décembre 2021 Publication : 1er février 2022.
L’article complet devra être envoyé aux deux adresses électroniques suivantes :
bernard.dione@ucad.edu.sn ; moussa.samba@ucad.edu.sn
Évaluation
Tous les articles proposés sont soumis à une double évaluation à l’aveugle par les pairs.
Comité scientifique
- Lyne DA SYLVA, EBSI, Montréal, Québec, Canada
- Mamadou DIARRA, EBAD-UCAD
- Bernard DIONE, EBAD-UCAD
- Jean-François FAU, Université Senghor d’Alexandrie, Égypte
- Vincent LARIVIERE, EBSI de Montréal, Québec, Canada
- Ibrahima LO, EBAD-UCAD
- Alain KIYINDOU, directeur labo MICA, Bordeaux,
- Ahmeth NDIAYE, EBAD-UCAD
- Luc QUONIAM, Université de Toulon, France
- Gérard REGIMBEAU, ITIC-Université Paul Valéry de Montpellier
- Olivier SAGNA, EBAD-UCAD
- Mohamed SIDIR, Université de Jule Vernes, Amiens, France
- Mody SOW, EBAD-UCAD
- Mbaye THIAM, EBAD-UCAD
- Samuel TIETSE, Université de Tours, laboratoire MICA
- Édouard VASSEUR, École nationale des chartes, France
- Mustafa El Hadi WIDAD, GERiico, Lille 3, France
Rédacteur en chef
- Bernard DIONE, EBAD-UCAD
Comité de rédaction
- Djibril DIAKHATE, EBAD-UCAD
- Adma Aly PAM, UNESCO-Paris
- Mor DIEYE, EBAD-UCAD
- Bernard DIONE, EBAD-UCAD
- Mohamed DIOP Lat Sack, ÉBAD-UCAD
- Dieyi DIOUF, EBAD-UCAD
- François DIOUF Malick, EBAD-UCAD
- Aminata KANE, EBAD-UCAD
- Anouk COHEN, CRNS-PARIS
- Sylvestre kouassi KOUAKOU, EBAD-UCAD
- Reine Marie MARONE, EBAD-UCAD
- Moustapha MBENGUE, EBAD-UCAD
- Mbemba NDIAYE, EBAD-UCAD
- Moussa SAMBA, EBAD-UCAD
- Mohamadou SECK, EBAD-UCAD
Directeur de publication
- Moustapha MBENGUE, EBAD-UCAD
Édition
- Moussa SAMBA, EBAD-UCAD
Mots-clés
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- Écritures
- information
- Oralité
- TIC