RESET

Usages partisans et médiatiques du numérique au local

Réponse attendue pour le 21/06/2024

Type de réponse Résumé

Type de contribution attendue Article

Nom de la publication RESET

Coordinateurs

L’objectif de ce dossier1 est de mettre en lumière les usages et les effets du numérique à l’échelle de la vie politique locale. Comment, au sein des divers échelons politiques locaux, les adhérents, les bénévoles, les cadres de partis politiques, leurs candidats et leurs élus se saisissent-ils du numérique ? Comment les professionnels qui gravitent autour de ces acteurs politiques et contribuent à leur médiatisation à l’échelle de leurs territoires l’ont-ils, pour leur part, intégré dans leur travail quotidien ? Les usages partisans et médiatiques du numérique, comme nous les appellerons ici, qu’ils interviennent en période de campagne électorale ou dans les temps dits « ordinaires » de la vie politique, gagnent à être mieux connus au regard des ressources et des contraintes spécifiques du local. Leurs effets, tant sur les relations entre les différents acteurs que sur les équilibres politiques locaux ou encore sur la manière de faire de la politique au niveau local, méritent d’être davantage documentés. Ces usages peuvent dès lors être réinsérés au sein des trajectoires politiques et médiatiques des différents acteurs et des répertoires d’action politiques et électorales qu’ils sont susceptibles de mettre en place (Desrumeaux et Lefebvre, 2016), en France comme à l’étranger.

« Du local “escamoté” des années 1960 au local “reconsidéré” d’aujourd’hui » (Neveu, 2007 : 34), il n’est plus à prouver les apports d’une approche du politique par le local (Mabileau, 1993 ; Douillet et Lefebvre, 2017). Durant ces trente dernières années, de nombreux travaux ont d’ailleurs privilégié ce niveau d’observation (commune, agglomération, département, canton, province, région, etc.). L’implantation locale et l’organisation des partis politiques dans les territoires ont été particulièrement étudiées (Contamin et Delacroix, 2009 ; Agrikoliansky et al., 2011). D’autres travaux se sont concentrés sur la manière dont les candidats aux élections locales usaient stratégiquement des étiquettes partisanes, en fonction du contexte politique de leur territoire (Lefebvre, 2020). En parallèle, des enquêtes portant sur le rôle des médias au sein des écosystèmes politiques locaux se sont développées (Frisque, 2011 ; Kaciaf et Talpin, 2016 ; Hayes et Lawless, 2018 ; Kaciaf, 2020). Le rôle démocratique de la presse locale a été souligné et discuté (Le Bohec, 1998 ; de la Haye, 2005 ; Ballarini, 2008 ; Noyer, 2013 ; Firmstone, 2016) : des travaux ont par exemple étudié la figure du localier, son indépendance (Ollivier-Yaniv, 2001) et son identité professionnelle (Amiel, 2019 ; Firmstone et Whittington, 2021), l’évolution de son rôle face à la montée en puissance de la communication publique locale dite journalistique (Paillart, 1994 ; Raoul, 2020), ou encore les enjeux économiques et éthiques de l’espace du journalisme au local (Bousquet et Amiel, 2022). Ainsi, loin des inquiétudes qui pointaient le déficit de travaux menés à cette échelle dans les années 1980 (Sawicki, 1988 : 13), chercheuses et chercheurs semblent avoir pleinement compris les bénéfices qu’il y a à « mieux cerner l’intrication du jeu social et du jeu politique » (ibid.) à l’échelon local.

Cependant, les travaux suscités n’intègrent que rarement la dimension numérique. En effet, la littérature portant, par exemple, sur l’usage du numérique par les partis politiques – en campagne électorale notamment (Neihouser, Boyadjian et Theviot, 2022 ; Greffet et Neihouser, 2022) – s’est jusqu’à présent surtout concentrée sur l’échelle nationale (Stromer-Galley, 2014 ; Kreiss, 2012 ; Kruschinski et Haller, 2017). C’est particulièrement le cas en France (Neihouser, 2016 ; Boyadjian, 2016 ; Theviot 2018), pour des raisons qui tiennent tant à la visibilité des pratiques et des acteurs qu’aux budgets nécessaires à la création d’équipes dédiées au volet numérique de la communication en contexte d’élections. Lorsque le numérique est étudié à l’échelon politique local, c’est plutôt pour analyser la manière dont il permet (ou pas) la mise en place de nouvelles formes de gouvernance ou de participations (Contamin et al., 2020 ; Kies et Seidenthal, 2020 ; Bernardin et Jeannot, 2019 ; Peugeot et al., 2019). L’objectif est alors d’étudier des objets tels que les budgets participatifs ou encore les dispositifs consultatifs mis en place autour d’enjeux locaux (Demoulin et Bacqué, 2019 ; Vassor, 2020 ; Wojcik, Mabi et Lupovici, 2023). On ne dispose en revanche que de peu de travaux portant sur les usages partisans du numérique à l’échelon local (municipal, départemental, régional, etc.).

Avec la démocratisation des dispositifs numériques, les campagnes électorales, même à l’échelle locale, sont pourtant de plus en plus numérisées dans de nombreux pays (Gibson, 2020 ; Neihouser et al., 2022a ; Omanga et al., 2023). Par ailleurs, la maitrise des réseaux sociaux et de certaines applications mobiles s’étant diffusée au sein de divers groupes sociaux dans la population (Neihouser et al., 2022b ; Omanga, 2021), les militants sont désormais en mesure de s’organiser en ligne et les élus de s’adresser numériquement à leurs concitoyens, ou du moins à une partie d’entre eux. Dans ces conditions, porter le regard sur l’échelon local permet de rendre compte des réappropriations « par le bas » des rhétoriques et dispositifs numériques créés par « le haut », mais aussi de la normalisation (ou non) de l’usage du numérique en campagne électorale dans des espaces ruraux par exemple. A fortiori, le niveau local porte en lui-même des spécificités (relations des candidats aux électeurs et inversement, ressources à disposition des candidats, particularités du tissu médiatique et de ses liens à la politique, etc.) qui enjoignent à questionner et à prolonger les résultats obtenus par la littérature au niveau national, pour analyser dans quelle mesure ils s’appliquent, ou pas, aux campagnes ancrées sur des territoires.

Dans cette perspective, ce dossier se propose d’accueillir des analyses semblables portant sur le temps extraordinaire des campagnes électorales locales, sans oublier celui plus ordinaire de la vie politique durant les mandats. Il s’agit alors de porter le regard sur les usages partisans du numérique au regard du travail quotidien et local des partis ou des élus. Les plateformes partisanes et les réseaux sociaux permettent-ils de faire « vivre », voire « survivre » certains partis ou certaines personnalités locales, en dehors du temps de l’élection ? Les élus des collectivités territoriales ou autres « local governements » se saisissent-ils, directement ou indirectement, du numérique pour communiquer sur leurs actions ? Avec quels moyens et dans quels buts ? Et quelles relations tissent-ils, par ces biais, avec les populations locales, qu’il s’agisse ou non de leurs potentiels électeurs et électrices ?

Concernant l’usage du numérique par les médias au niveau des territoires, il existe de longue date des analyses des effets de la numérisation sur les écosystèmes médiatiques « au local » (Observatoire des NTIC et des métiers, 2002 ; Damian et al., 2002 ; Parasie et Cointet, 2012 ; Jeanne-Perrier, 2012 ; Nielsen, 2015 ; Hess et Waller, 2016 ; Negreira-Rey López-García, 2021) et sur le travail concret des journalistes locaux (Smyrnaios et al., 2012 ; Bousquet et Smyrnaios, 2012 ; Guimerà et al., 2018 ; Amiel et Bousquet, 2021 ; Kaciaf, 2020). Il nous semble dès lors pertinent de continuer à interroger ces effets à l’heure des débats sur la notion de « déserts informationnels », là où le journalisme local décline (Gulyas et al., 2023 ; Usher, 2023), et sur l’émergence (et la pérennité) de médias « hyperlocaux », qu’ils s’agissent de pure players (Trédan et al., 2018) ou d’initiatives amateurs comme sur Facebook par exemple (Nygren, 2019). Les relations de dépendance entre candidats, élus, administrations et journalistes locaux (Murphy, 1976 ; Le Bohec, 1994 ; Frisque, 2010) méritent d’être réévaluées à l’aune des interactions en ligne entre tous ces acteurs, notamment sur certains réseaux sociaux numériques ou au regard d’éventuelles détériorations des rapports aux politiques locaux et des conditions de travail des « localiers » (Franklin, 2005 ; Theviot, 2023). De même, l’introduction de savoir-faire techniques, reposant fortement sur le numérique (Mercier et Pignard-Cheynel, 2014), tels que le journalisme mobile, le fact-checking (Graves et Mantzarlis, 2020 ; Nicey, 2022), le datajournalisme (Parasie et Dagiral, 2013) ou les infographies (Beyaert-Geslin et Alexander, 2020), nécessite également de nouvelles enquêtes pour mieux comprendre l’activité des localiers pendant et hors campagnes électorales, ainsi que les processus de catégorisation et de (dé)légitimation mis en place par certains acteurs politiques par rapport au travail des journalistes politiques locaux.

Ce dossier sera bien entendu aussi l’occasion de porter le regard sur les autres acteurs qui participent au jeu de la communication politique des territoires. On peut par exemple penser aux consultants en communication, en stratégie numérique ou en microciblage électoral. Comment, via ces acteurs et leurs pratiques, s’effectue la professionnalisation de la communication politique au niveau des communes, des départements ou des régions ? Depuis les travaux de J. Blumber et D. Kavanagh, la sollicitation de spécialistes de la communication politique – qualifiés de « nouvelles élites de la politique » (Blumler et Kavanagh, 1999 : 213) – par les instances partisanes a été fortement soulignée et ce, d’autant plus que des compétences techniques et la maîtrise d’un vocable spécifique sont désormais requis (Kreiss, 2016 ; Ehrhard et al., 2019 ; Theviot, 2019). À l’échelle locale, le recours à des prestataires externes offrant des conseils en communication politique s’est-il pour autant aussi normalisé qu’au national ? On pourra se demander si, en campagne électorale, les équipes locales ont les moyens de faire appel à ce type de prestations. En miroir, on pourra observer comment se vendent ces conseillers en communication politique numérique auprès des acteurs locaux et si ces derniers développent des expertises spécifiques pour accompagner la communication numérique des élus locaux. Comme l’ont également montré plusieurs travaux sur la reconfiguration du journalisme local (Bousquet et al., 2015), il faudra aussi ajouter à ce paysage les équipes, plus ou moins fournies, en charge de la communication institutionnelle des collectivités territoriales, puisqu’elles se sont elles aussi saisies de certains outils numériques (Pailliart, 2014), avec des versions numérisées des bulletins municipaux ou l’utilisation directe de certains réseaux sociaux : dans quelle mesure le volet numérique du travail de communication opéré par ces services vient-il compléter, amender, voire brouiller les usages numériques des élus ? Comment cette communication numérique interagit-elle avec d’autres contenus en ligne, notamment journalistiques et comment est-elle reçue par les populations locales ? En effet, les propositions pourront aussi s’intéresser aux initiatives citoyennes. Plus ou moins concertées et organisées, leur rôle social pourra être étudié, notamment à travers l’analyse de groupes locaux Facebook ou Whatsapp d’habitants. Il s’agira in fine d’étudier le rôle de ces différents professionnels ou amateurs, et les conséquences possibles de leurs activités sur la vie politique locale. L’ambition est par là-même d’analyser les effets de ces recompositions professionnelles sur la communication politique et d’interroger ainsi les mutations du travail politique au local.

Pistes de recherche

Les propositions d’articles étudiant des cas issus de tous pays sont bienvenues et attendues afin que ce dossier puisse s’enrichir d’une mise en perspective à l’international. Par ailleurs, les travaux relevant des sciences de l’information et de la communication, de la science politique, de l’anthropologie, de la sociologie ou encore de l’informatique et/ou proposant une approche croisant ces disciplines sont encouragés, avec comme point commun l’appui sur un terrain empirique poussé. Les résumes pourront plus particulièrement s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants :

1. Usages partisans et médiatiques du numérique au local : acteurs et ressources

Différents acteurs sont donc susceptibles d’utiliser le numérique au niveau local, à des fins tant partisanes que médiatiques. On peut compter parmi eux les élus et candidats, leurs conseillers et administrations, les journalistes locaux, ou encore les militants et citoyens. Ce premier axe rappelle la nécessité d’interroger précisément les caractéristiques – politiques, sociales mais aussi professionnelles – de ces acteurs et leurs ressources – financières, techniques, etc. On ne sait en effet que peu de choses les concernant dans les territoires ruraux par exemple. Le numérique s’est-il imposé dans tous les espaces politiques locaux, y compris dans ces espaces par ailleurs souvent caractérisés par leur isolement ? Qui sont alors ceux qui utilisent le numérique et avec quels moyens ? Tous les candidats, par exemple, sont-ils en mesure de constituer des équipes numériques ?

Les usages socialement différenciés du numérique, en termes d’âge, de genre ou d’origine sociale pourront être mis en avant, à l’image des écarts constatés entre les comptes Instagram des candidats et candidates aux élections municipales canadiennes (Sullivan, 2023). Réciproquement, les contributions pourront observer dans quelle mesure les caractéristiques sociales des populations présentes sur les territoires influencent les usages partisans et médiatiques du numérique (Neihouser et Carrier, 2022). À l’occasion des élections municipales françaises de 2020, certains travaux (Neihouser et al., 2022a) ont montré par exemple que la participation numérique était restée minoritaire durant la campagne et cela malgré le contexte sanitaire extraordinaire en lien avec la covid-19 et le confinement généralisé qu’elle a entraîné. Néanmoins, il a été possible d’observer, parmi la minorité de citoyens mobilisés en ligne, des variations dans le choix des plateformes et des pratiques principalement liées à l’âge et à des variables politiques. Certains terrains permettent-ils de creuser cette piste de recherche d’une différenciation des usages du numérique par les différents acteurs politiques locaux ? De même, une autre piste de réflexion pourra consister à se demander si le manque de compétences digitales des militants locaux peut être un frein au développement d’une mobilisation partisane au niveau local, ou si certains d’entre eux disposent, au contraire, de ressources originales et pertinentes. En outre, la politisation par le numérique est aussi menée par des groupes ou coalitions de cause locaux, non nécessairement affiliés à un mouvement ou à une institution politique : ceux-ci méritent d’être davantage documentés afin de pouvoir en mesurer plus finement l’ampleur et les effets.

Au-delà des acteurs politiques au sens strict et de leurs soutiens, qui sont les autres acteurs susceptibles de faire un usage politique ou médiatique du numérique au niveau local ? Quelles sont les ressources dont bénéficient, entre autres, les professionnels de la communication – qu’ils soient salariés, prestataires externes (Legavre, 1994) ou « localiers » – dans leurs usages du numérique au niveau local ? Qui sont, par exemple, parmi les journalistes, ceux qui utilisent le numérique afin de couvrir la vie politique locale ? Avec quels autres acteurs sont-ils en relation ? La place occupée par des prestataires en communication numérique, voire en microciblage électoral, dans ces écosystèmes en ligne de la politique au niveau local devra être questionnée. En France, dès 2014, des candidats partant à la conquête de grandes agglomérations telles que Paris ou Marseille ont en effet eu recours à des outils de ciblage par les données. En 2020, les usages électoraux des big data se sont étendus à des municipalités de plus petite taille, telles que celle d’Angers, en parallèle au développement d’applications digitales d’aide à l’organisation et à la mobilisation des militants de terrain, créées par des entreprises de ciblage électoral telles que eXplain par exemple (Theviot, 2022). Comment ce nouveau marché est-il en train d’évoluer et de se structurer ? De nouveaux acteurs émergent-ils ? Les propositions pourront étudier leurs relations non seulement avec les élus et les candidats mais aussi avec les administrations et les habitants des différents territoires. Par ailleurs, la manière dont la presse locale réagit à l’arrivée de nouveaux acteurs, de nouvelles pratiques en lien avec le numérique sera à prendre compte.

2. Des pratiques spécifiques aux environnements marqués par la proximité ?

L’objectif de ce deuxième axe est d’étudier les pratiques et les stratégies des acteurs locaux utilisant le numérique à des fins partisanes ou médiatiques, mais aussi plus particulièrement les contraintes auxquelles ils doivent faire face. Nous cherchons ici à mieux comprendre dans quelle mesure ces usages du numérique transforment (ou non) la manière de faire de la politique au niveau local.

Les propositions pourront bien entendu se concentrer sur les périodes électorales. Il pourra alors s’agir d’étudier les implications des usages numériques sur l’organisation des campagnes ou encore la place des outils numériques dans les répertoires d’actions électorales locaux. Une autre piste pourra se concentrer sur les évolutions du militantisme au niveau local et analyser, par exemple, l’articulation du cyber-militantisme avec des pratiques militantes traditionnelles (boîtage, collage, etc.) ou encore les réactions des militants locaux au développement des nouveaux outils numériques. La rationalisation du porte-à-porte par exemple, permise entre autres par le recours à certains outils numériques, se traduit autant dans de nouvelles pratiques que dans la confrontation avec de nouvelles logiques et stratégies pour les militants (Lefebvre, 2016). Quel est, dès lors, le rôle des applications de mobilisation développées par les partis pour animer l’activité locale ? Plus généralement, les recherches qui s’intéressent à la manière dont les citoyens eux-mêmes reçoivent ces nouveaux usages et mobilisent les outils numériques – et particulièrement les médias sociaux – pour s’exprimer au local auront toute leur place dans ce dossier. Enfin, la communication en ligne des candidats pourra aussi être interrogée afin de comprendre dans quelle mesure elle peut venir concurrencer les organes médiatiques locaux traditionnels. En effet, si des enquêtes récentes ont certes montré que les relations entre journalistes et élus se reconfigurent au local (Kaciaf, 2018), le journaliste politique a-t-il pour autant cessé d’être le maillon privilégié des candidats pour communiquer avec leurs électorats ?

Les propositions pourront également se focaliser sur les usages du numérique et leur (non ?) influence sur la publicisation de l’action politique des élus et de leurs opposants en temps ordinaires. Il s’agira alors, par exemple, de tenter de comprendre comment se reconfigurent les spécificités du journalisme local durant les mandats, lorsqu’il s’agit de rendre compte des actions du personnel politique au quotidien. Les articles pourront notamment interroger aussi bien les enjeux des « nouvelles » manières de faire du journalisme (mise en place d’infographies, fact-checking, data-journalisme, etc.) que la façon dont les médias traditionnels se retrouvent en concurrence avec de nouveaux acteurs mobilisés en ligne (influenceurs politiques, journalistes citoyens, community managers des insititutions locales, etc.) : comment ces derniers transforment-ils le suivi de l’action politique locale ? Dans quelle mesure peut-on parler de pure players locaux selon les types de territoires et quelles fonctions peuvent-ils y occuper (Bousquet et al., 2015) ? Concernant le personnel politique et militant local, il sera également possible de questionner ses croyances en matière de démocratie numérique et d’utilisation des médias sociaux (toucher des populations plus jeunes, susciter la confiance, etc.) et la manière dont il anime, active ou contrôle le militantisme en ligne. Enfin, la mise en scène du « local » ou des « traditions » dans la communication politique numérique, tant au sein des sections locales des partis que par les chargés de communication des différents exécutifs locaux, pourra aussi être abordée.

3. Numériser la vie politique locale : quels effets ?

Ce troisième axe ambitionne d’élargir l’analyse en étudiant comment les usages du numérique au local sont susceptibles d’avoir des effets à plus long terme sur la politique et la politisation aux différents échelons territoriaux. En effet, ces usages sont d’abord susceptibles de faire évoluer – en les renforçant ou, au contraire, en les déstabilisant –, les collaborations et équilibres existants entre acteurs locaux : observe-t-on ainsi une montée en puissance des professionnels de la communication et du numérique aux dépens des acteurs plus politiques ? Sur cette question des évolutions des relations entre acteurs locaux, les propositions pourront plus spécifiquement étudier comment les candidats et élus négocient le fait de déléguer une partie de leur communication en ligne non seulement à leurs équipes, mais aussi à des prestataires extérieurs. Elles pourront aussi analyser la manière dont ces délégations sont (ou non) exploitées par leurs opposants ou quelles sont les réactions des administrés à cette professionnalisation de la communication politique locale. Une attention particulière pourra ici être portée au rôle des médias et aux enjeux de médiatisation. Il s’agira de comprendre, par exemple, si les usages du numérique permettent à certains groupes de gagner en visibilité quand d’autres se trouveraient au contraire absents de certains espaces en ligne et/ou dépendants de nouvelles compétences sectorielles. Cela permet d’inclure ici les enjeux liés aux mobilisations en ligne d’habitants, sur les réseaux sociaux notamment : ces dernières sont marquées par l’organisation de collectifs plus ou moins formels, d’échanges et parfois de débats intenses, en public ou en privé ; surtout, elles peuvent conduire à la mise à l’agenda et à la politisation de certains sujets ou causes, possiblement délaissés ou invisibilisés par les autres acteurs.

Les conséquences démocratiques de ces usages numériques sont dès lors à explorer et questionner. La communication numérique des élus et de leurs équipes peut-elle court-circuiter le travail des organes médiatiques traditionnels et affecter le débat public ? Dans ces écosystèmes politiques et médiatiques locaux, quelle place est-elle laissée à l’expression des oppositions ou plus largement à celle des voix discordantes ? De même, ces mobilisations locales et bottom-up qui se développent pour partie en ligne renouvellent-elles véritablement les répertoires de la participation politique, et ont-elles un effet sur la politisation des citoyens, voire la polarisation de la politique locale ? Concernant les relations avec les médias traditionnels (papier, radio ou télévision), on pourra se demander dans quelle mesure ceux-ci tentent de préserver leurs positions au sein des systèmes politiques locaux, alors même que les entreprises de presse locale ont tendance à rationaliser leurs dépenses et donc à réduire tant le nombre de leurs localiers que de leurs agences locales. Les chaines de télévision ou de radio locales, ou encore les décrochages régionaux de chaines nationales se voient-elles contraintes également d’évoluer, dans leur fonctionnement et/ou dans les sujets traités, face à l’émergence de médias numériques locaux ou de sources d’information locale alternatives ? Des réflexions pourront en ce sens être menées quant au potentiel affaiblissement du rôle des médias traditionnels sur l’action politique locale et sa critique.

Cet axe suggère enfin de porter le regard sur l’articulation des échelles locale, nationale, voire internationale et leurs implications. Si dans l’organisation traditionnelle des partis politiques, l’échelle nationale et l’échelle locale fonctionnent de manière « emboîtée » (Bailey, 1971), il sera intéressant d’observer comment des injonctions contradictoires venant du national et se répercutant au sein des comités locaux peuvent remettre en cause ce fonctionnement. Dans cette perspective, de quelle manière des prescriptions des web-stratèges issues du siège du parti se confrontent-elles aux usages effectifs des adhérents/bénévoles au local, et comment cela affecte-t-il les relations que le local entretient avec le niveau central ? En effet, le local ne se situe pas nécessairement dans une relation de subordination ou de dépendance par rapport au niveau national, mais bien plutôt dans une interdépendance réciproque. Il s’agira alors de repérer les possibilités d’autonomisation (ou d’encadrement) des militants au local par rapport au parti à travers le numérique. Par ailleurs, dans les partis-mouvements (Lefebvre, 2018) où les échelons partisans intermédiaires traditionnels sont censés être peu présents, quel rôle joue le numérique dans le dialogue entre le local et le national ? Est-ce que dans ces partis-mouvements, le numérique permet de constituer de nouvelles formes d’organisation moins hiérarchisées, voire de contourner le local ?

Dans le même temps, d’un point de vue médiatique et journalistique, la question de la couverture, par les représentants des médias nationaux par exemple, de l’actualité politique au niveau local devra être posée. Leur connaissance des enjeux locaux est-elle ainsi facilitée par le suivi du personnel politique local, qui peut désormais s’effectuer à distance via les réseaux sociaux notamment ? Malgré les restrictions budgétaires, le développement des sites internet de médias sur lesquels l’espace disponible est moins contraint que sur les formats traditionnels permet-il aux entreprises médiatiques nationales de tenir en ligne des rubriques concernant la vie politique locale des grandes métropoles notamment ? Par ailleurs, des consortiums de titres de presse au niveau national ou même international, encouragés par les développements du numérique, ont-ils œuvré pour jeter un nouveau regard sur la vie politique au niveau local et avec quelles conséquences ?

Informations pratiques

Les résumés des articles (3 000 signes maximum) sont attendus pour le 21 juin 2024. Ils sont à envoyer aux quatre adresses suivantes :

  • neihouser.marie@gmail.com
  • atheviot@uco.fr
  • sfrancoi@uco.fr
  • journal.reset@gmail.com

 

  • Réponse aux auteurs : début juillet 2024
  • Date limite de remise des articles pour les résumés sélectionnés (40 000 à 60 000 signes, espaces compris et bibliographie exclue) : 15 novembre 2024.

La proposition (résumé), rédigée en anglais ou en français, mentionnera la question de recherche, la méthodologie utilisée, le cadre théorique employé et les résultats envisagés. Elle insistera sur l’intérêt scientifique de l’article proposé au regard de la littérature existante et de l’appel à communication, et sera accompagnée d’une courte bibliographie.

Les résumés seront évalués anonymement par les membres du comité de rédaction de la revue. Les auteurs sélectionnés à ce stade devront envoyer leur article sous format électronique avant le 15 novembre 2024.

La revue RESET est également ouverte, dans sa rubrique Varia, à tous les travaux relevant des sciences humaines et sociales, et portant sur le numérique comme objet ou méthode de recherche.

Bibliographie

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Notes

1 Cet appel à articles s’inscrit dans le cadre du projet ANR JCJC MUTADATA – Les mutations du travail au prisme des big data – porté par Anaïs Theviot (Université Catholique de l’Ouest) du 1er mars 2020 au 29 février 2024. Ce projet porte sur l’usage des data par les partis politiques en France et aux États-Unis. Il interroge notamment la professionnalisation d’une nouvelle expertise politique sous le prisme des big data. Pour plus d’informations : https://recherche.uco.fr/chercheur/anais-theviot

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