Mots. Les langages du politique

Le mensonge en politique aujourd’hui. Formes, usages, enjeux

Réponse attendue pour le 03/11/2025

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La question du mensonge en politique est loin d’être nouvelle. Depuis l’Antiquité, elle structure les débats sur les fondements du pouvoir et les formes légitimes de gouvernement. Dans La République, Platon posait déjà la question du « noble mensonge » comme outil de cohésion sociale ; bien plus tard, Machiavel a théorisé dans Le Prince le recours au mensonge comme un art nécessaire à la conservation du pouvoir.

Une perspective historique ou comparative montre toutefois que le mensonge politique ne prend pas toujours le même sens ni la même portée selon les contextes. Dans les régimes autoritaires ou totalitaires, le mensonge peut être érigé en principe de gouvernement et participer à la fabrication d’une réalité alternative, souvent posée comme indiscutable. Il sert alors le pouvoir, comme l’a dépeint George Orwell dans 1984, où le « Ministère de la Vérité » réécrit en permanence l’histoire pour imposer sa version des faits. Hannah Arendt (1972), dans son essai célèbre sur la vérité et la politique, soulignait ainsi la puissance destructrice de ce mensonge moderne qui ne se contente plus de cacher la réalité, mais tend à la remplacer par une fiction en apparence cohérente. À l’inverse, dans les régimes démocratiques, le mensonge entre en tension avec les principes de transparence, de responsabilité et de reddition des comptes, ce qui ne l’empêche toutefois pas d’être présent sous des formes plus ou moins visibles (Rosenfeld, 2019). Il peut alors être dénoncé comme une trahison des valeurs démocratiques, mais le « droit de mentir » (Constant et Kant, 2003 [1797]) peut aussi parfois être justifié au nom d’une éthique de la responsabilité ou de la raison d’État.

Le mensonge politique est ainsi un objet ambivalent. Il peut être un moyen de manipulation du peuple par le pouvoir, destiné à dissimuler des intentions, à orienter les opinions ou à maintenir une domination. Mais il peut aussi s’inscrire dans des stratégies plus complexes de gouvernement, voire être légitimé comme un mal nécessaire au nom d’intérêts supérieurs.

Par ailleurs, le mensonge peut être utilisé contre le pouvoir, sous forme de rumeurs (Aldrin, 2005 ; Froissart, 2002 et 2024), de contre-discours ou de récits apocryphes portés par des opposants, des médias ou des citoyens, ce qui rejoint les observations de James Scott (2009 [1990]) sur les formes discrètes de résistance dans les sociétés dominées.

Aujourd’hui, dans les démocraties libérales contemporaines, le mensonge politique soulève des interrogations renouvelées. L’élection de Donald Trump aux États-Unis, marquée par la diffusion massive de contre-vérités, a cristallisé l’émergence d’une ère dite de la « post-vérité », où les faits objectifs pèsent moins que les émotions et les croyances personnelles dans la formation de l’opinion publique. Campagnes de dénigrement, propagande, vérités alternatives, fake news, bullshitting (Frankfurt, 2005), deepfakes, bulles informationnelles ou encore recadrages abusifs : les formes de manipulation du vrai se multiplient dans un paysage médiatique et numérique profondément reconfiguré (Badouard, 2020 ; Brétéché et Cohen dir., 2018 ; Bodin et Chambru dir., 2019). Parallèlement, les dispositifs de transparence, de contrôle citoyen, de fact-checking et d’open data se développent, traduisant un double mouvement contradictoire : banalisation du faux d’une part, injonction à la vérité d’autre part (Revault d’Allonnes, 2018).

Le mensonge en politique met ainsi en jeu des questions fondamentales sur la réputation des acteurs politiques, leur légitimité, la responsabilité des gouvernants, la nature même de la vérité en politique, la transparence comme exigence démocratique, mais aussi la confiance ou la défiance des citoyens à l’égard des institutions. Le mensonge politique, tout comme le secret (Simmel, 1998 [1906]), s’inscrit dans des jeux de pouvoir où la vérité n’est pas simplement cachée, mais aussi modelée ou reconstruite pour influencer l’opinion publique ou protéger des intérêts (Savy, 2012 ; Denoël et Meltz éd., 2023). Le lien entre le terme actuel de mensonge et le terme latin dont il est issu, mens (l’esprit), suggère d’ailleurs que le mensonge n’est pas simplement l’inverse de la vérité : c’est un acte de pensée, parfois stratégique, qui revêt une intentionnalité, ce qui le distingue de l’erreur ou de l’ignorance, une construction mentale donnée comme vérité à autrui. Il interroge les phénomènes de croyance politique, en montrant combien les frontières entre vérité et mensonge peuvent être floues, mouvantes ou brouillées, posant à nouveaux frais la question de la distinction entre « savoirs de connaissance » et « savoirs de croyance » (Charaudeau, 2020).

Dans ce contexte, plusieurs paradoxes apparaissent. Le mensonge semble à la fois décrié et attendu, toléré et instrumentalisé. Il est décrié dans les discours publics qui érigent la transparence et la vérité en vertus cardinales du fonctionnement démocratique, et pourtant, une certaine dose de duplicité est attendue, anticipée dans le jeu politique. Lorsqu’il est perçu comme nécessaire au bien commun ou à la stabilité de l’État, le mensonge semble donc tolérable. Enfin, il est instrumentalisé, aussi bien par les gouvernants que par leurs opposants, comme une arme discursive destinée à orienter l’opinion, à mobiliser des affects ou à disqualifier l’adversaire. Il devient un enjeu de lutte symbolique : dénoncer haut et fort le mensonge de l’autre, proclamer sa propre sincérité, contester les formes instituées de véridiction (médiatique, scientifique, judiciaire) sont autant de stratégies pour légitimer une position dans l’espace public.

Le mensonge en politique n’est par ailleurs pas limité aux frontières nationales, il se joue également dans le domaine des relations internationales (Mearsheimer, 2013). Dans ce cadre, la manipulation de la vérité et la construction de narrations alternatives deviennent un outil de gestion des crises ou de légitimation des actions militaires (Lequesne, 2016). Le secret-défense, par exemple, peut à ce titre être considéré comme un pouvoir discrétionnaire de l’exécutif, lui permettant non seulement de masquer certaines vérités, mais aussi d’attaquer celles et ceux, notamment les journalistes d’investigation, qui tentent de les révéler (Bigo et Hanon, 2021).

Dès lors, le mensonge politique, dans les diverses déclinaisons qu’en avait identifiées Jean-Marie Domenach (1952) – mensonge de propagande, mensonge diplomatique, mensonge électoral, mensonge d’État – peut être envisagé sous plusieurs angles : en tant que stratégie discursive, en tant qu’instrument de conquête ou d’exercice du pouvoir, en tant que symptôme d’un régime discursif particulier, ou encore en tant que révélateur des tensions entre vérité, pouvoir et démocratie. Il s’agit d’enquêter sur ses formes discursives (euphémismes, insinuations, omissions, inexactitudes, analogies ou causalités fallacieuses), ses contextes de production ou de dénonciation (campagnes électorales, controverses publiques, diplomatie internationale, communication de crise ou de guerre), ses usages et effets (polarisation, scandale, désaffiliation citoyenne), mais aussi sur les dispositifs qui visent à le contenir ou à le révéler (contre-discours, satire, journalisme d’investigation, procédures judiciaires). Les propositions pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants (non exclusifs).

Axe 1 – Ce qu’est (ou n’est pas) un mensonge politique : enjeux de définition, controverses interprétatives et pluralité des formes

Ce premier axe propose d’interroger la notion même de mensonge en politique, en examinant ses contours théoriques, ses conditions d’énonciation et les controverses qui l’entourent. Si l’évidence d’un mensonge peut sembler aller de soi, ses critères de reconnaissance, sa distinction d’avec l’erreur ou l’ignorance, ou encore la question de l’intentionnalité soulèvent des débats philosophiques, linguistiques et politiques majeurs. Les contributions pourront ainsi revenir sur les grands cadres théoriques du mensonge pour les articuler à des problématiques de l’espace politico-médiatique actuel : du « noble mensonge » platonicien à la ruse stratégique chez Machiavel, du concept de « post-vérité » à celui de « bullshit ». Peut-on distinguer manipulation délibérée, approximation stratégique et simple effet d’amplification émotionnelle ? Ou faut-il penser le mensonge comme constitutif du langage politique lui-même (Schwartzenberg, 1998 ; Latour, 2002) ? L’une des spécificités de la parole politique – et singulièrement celle des responsables politiques – réside en effet dans sa dimension performative et prescriptive : elle vise à faire advenir une réalité par l’énonciation même. Or, lorsque cette visée perlocutoire échoue – c’est-à-dire lorsque la réalité promise ne se réalise pas –, le discours initial peut rétroactivement être qualifié de mensonge, parfois avec le renfort d’une opposition ayant activement participé à cet échec. Cette instabilité du statut de vérité des énoncés politiques souligne la difficulté de qualifier objectivement le mensonge politique, dès lors qu’il s’inscrit dans un espace d’action, d’anticipation et de confrontation symbolique. À cet égard, il y a sans doute lieu de distinguer le mensonge comme pratique intentionnelle et l’accusation de mensonge comme stratégie politique.

Ce questionnement renvoie aussi à la pluralité des formes que peut prendre le mensonge politique : mensonge par omission ou par exagération, mensonge par fabrication, promesse non tenue, fausse analogie ou encore usage stratégique du silence (Ferrand, 1998 ; Charaudeau, 2020). Il engage également une réflexion sur ses antonymes : la vérité, bien sûr, mais aussi la sincérité, comprise comme une posture éthique et une forme d’ethos discursif (Cavaillé, 2022 ; Ricœur, 1951 ; Guérin et al., 2022). La parole politique est-elle vouée à osciller entre authenticité revendiquée et dissimulation calculée ? Ce premier axe invite ainsi à explorer les frontières mouvantes entre dire vrai et mentir. Cette tension entre invention et travestissement du réel trouve un écho dans l’expression d’Aragon (1980), « mentir-vrai », qui souligne combien certaines formes discursives brouillent délibérément la frontière entre fiction et réalité, entre sincérité affichée et stratégie rhétorique. Les propositions pourront également explorer les figures sociales du « parler-vrai » (Foucault, 1984) : existe-t-il une typologie d’acteurs revendiquant cette posture, et quels liens peuvent être établis avec les discours populistes ou réactionnaires, qui prétendent rétablir une forme de vérité brute face aux élites ?

Axe 2 – Fabrication, circulation et dénonciation des mensonges à des fins politiques

Ce deuxième axe se propose d’analyser le mensonge politique comme un acte de langage structuré par des choix discursifs, sémiotiques ou rhétoriques spécifiques. Plusieurs questions pourront être explorées : quels dispositifs sont mobilisés pour donner au mensonge une apparence de vraisemblance (métaphores, cadrages, récits, figures de style) ? En tant que pratique discursive, le mensonge mobilise des figures, des cadrages, des dispositifs de reformulation ou de dissimulation qui méritent d’être finement décrits (Freund, 1991) mais il peut également s’exprimer à travers l’euphémisation et la « langue de bois » (Krieg-Planque, 2018), le recours à des analogies trompeuses, la fabrication d’amalgames affectifs ou cognitifs (Breton, 1997), ou encore à travers des figures de style comme la tautologie ou l’implicite stratégique.

À l’heure du numérique, ces formes discursives prennent une nouvelle ampleur. Les modalités de production et de circulation du mensonge évoluent ainsi en fonction des supports, nécessitant une analyse fine des pratiques et de leurs mutations contemporaines. Les réseaux socionumériques, les logiques algorithmiques de viralité, la fragmentation des publics et les bulles épistémiques redessinent les circuits de diffusion des mensonges (Badouard, 2020) et favorisent la circulation virale de contenus mensongers ou simplificateurs au détriment de la nuance ou de la complexité (Ross Arguedas et al., 2022), menant à ce que le Conseil de l’Europe nomme les « désordres informationnels » (Wardle et Derakhshan, 2017). Comment évoluent les formats de mensonge selon les supports médiatiques (meetings, prises de parole dans la presse, interventions télévisées ou radiodiffusées, posts sur le web et les réseaux socionumériques) ? Existe-t-il une économie politique du mensonge propre au numérique, comme le suggèrent certains travaux (Tucker et al., 2018 ; Chavalarias, 2023), et quels acteurs et dispositifs assurent ou encouragent la circulation du faux ? La viralité numérique repose a minima sur une économie de l’attention faisant des métriques d’engagement le principal critère d’appréciation des discours circulants, l’impératif de performance reléguant loin derrière celui de l’exactitude. La figure du deepfake, les fake news, les théories du complot s’inscrivent dans cette économie du faux qui manipule, parfois de manière stratégique et organisée (Bennett et Livingstone, 2018), le plus souvent du fait d’un engagement émotionnel qui prévaut sur la vérifiabilité des énoncés (Taguieff, 2013).

Le mensonge devient ainsi une ressource dans la bataille pour l’attention et produit alors l’émergence de contre-pratiques telles que le fact-checking (Bigot, 2019), les rubriques de débunking, les investigations journalistiques, les discours de dénonciation, les usages de la satire et de l’ironie (Bodin et Chambru, 2019 ; Doutreix, 2021). À cet égard, l’approche satirique de Jonathan Swift dans L’Art du mensonge politique (2007 [1712]) constitue un exemple éclairant : en pastichant les manuels de rhétorique, Swift met en lumière les procédés discursifs par lesquels les gouvernants manipulent le langage pour influencer l’opinion publique. Cette logique critique se prolonge dans des dispositifs contemporains tels que la caricature du « Supermenteur », popularisée par Les Guignols de l’info dans les années 1990, ou encore les « Prix du menteur en politique ». D’un côté, ces formes satiriques participent à la dénonciation publique du mensonge des politiques, en soulignant sur un mode humoristique la banalisation, voire la normalisation, du recours au mensonge par les élites. D’un autre côté, elles ouvrent la voie à une « informalisation » de la médiatisation du politique (Neveu, 2012) pouvant favoriser sur le web un médiactivisme d’extrême droite complotiste (Dufour et Gilliotte, 2024) promouvant des vérités alternatives dans une rhétorique de la réinformation (Stéphan, 2024).

Ce deuxième axe portera ainsi sur la fabrique discursive du mensonge ainsi que sur les stratégies de dévoilement, parfois ambivalentes, qui en contestent les procédés. Il accordera une attention particulière aux interactions entre acteurs politiques, journalistes, citoyens et plateformes numériques dans la régulation du vrai et du faux (Fleury, 2015).

Axe 3 – Effets politiques des mensonges, réception et batailles pour la vérité

Ce dernier axe invite à explorer les conditions de réception des mensonges politiques, leurs effets sur la confiance citoyenne, leur potentiel de scandale ou de polarisation. Dans ce prolongement, il conviendra d’examiner les effets publics des révélations de mensonges et leurs conséquences symboliques et politiques : affaiblissement de la légitimité des gouvernants, crise de confiance institutionnelle, dynamique de délégitimation ou au contraire, résilience paradoxale du menteur politique face aux accusations. Comment certains acteurs parviennent-t-ils à survivre, voire à se renforcer, après avoir été pris en flagrant délit de mensonge ? Dans quelles conditions le mensonge, loin d’être un coût politique, peut-il même devenir un instrument de mobilisation ou un signe d’habileté stratégique ?

Cet axe invite à questionner les figures du menteur politique, les modalités de leur disqualification ou, au contraire, leur capacité de résilience (Lenain, 1988 ; Löwenthal et Guterman, 2019 [1949]), voire de retournement de l’opinion publique. Dans un monde politique saturé de communication, d’éléments de langage et de stratégies d’image, la revendication d’un « parler-vrai » semble porter une promesse de rupture avec les discours convenus, mettant parfois en scène un ethos disruptif ou « ethos de rupture » (Krieg-Planque, 2019 ; Guérin et al., 2022), qu’il conviendra également d’analyser. Le mensonge devient parfois un style politique assumé, une stratégie d’incarnation du rejet des élites et de contestation des normes institutionnelles. À cet égard, les travaux récents sur la post-vérité et sur l’érosion des critères partagés de véridiction (Rosenfeld, 2019 ; Harsin, 2018) seront particulièrement mobilisables pour analyser les transformations contemporaines de la bataille autour de la vérité en démocratie (Aubert, Boncourt et Saint-Martin dir., 2025). Ce volet pourra aussi examiner les facteurs sociaux, culturels et cognitifs qui favorisent la croyance ou la méfiance face à certains discours mensongers (Blais, 1999 ; Bronner, 2013) : compétences critiques, niveau d’information, affiliation partisane ou appartenance communautaire. De même, la défiance envers les institutions peut renforcer la crédibilité de certains discours mensongers.

Enfin, cet axe souhaite interroger les dispositifs de régulation mis en place face au mensonge : le rôle de la justice, des autorités de contrôle, des institutions médiatiques, mais aussi les luttes sociales pour l’instauration de nouveaux régimes de vérité (Sunstein, 2021). Il conviendra également d’analyser les dispositifs législatifs récents visant à combattre la désinformation dans certaines démocraties. S’ils entendent protéger l’intégrité du débat public, ces mécanismes soulèvent néanmoins des interrogations : dans quelle mesure peuvent-ils être instrumentalisés à des fins politiques voire relever de paniques morales (Farkas et Schou, 2023 ; Vauchez, 2022) ? Où se situe la frontière entre lutte contre le faux et restriction de la liberté d’expression ? Ces dynamiques questionnent ainsi les fondements mêmes du lien entre vérité, pouvoir et démocratie dans les sociétés contemporaines (Esquerre, 2025).

Conformément à ligne éditoriale de la revue Mots. Les langages du politique, cet appel est ouvert aux chercheuses et chercheurs de tous horizons disciplinaires (sciences du langage, science politique, sciences de l’information et de la communication, sociologie, histoire, philosophie…), que nous invitons à expliciter leurs présupposés et leurs méthodes, pour faciliter le dialogue entre les différents champs d’étude des langages du politique.

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Modalités de soumission

Les auteures et auteurs devront soumettre aux coordinateurs, avant le 3 novembre 2025, un avant-projet (3 000 signes maximum tout compris), dont l’acceptation vaudra encouragement mais non pas engagement de publication.

Les articles, originaux, devront être adressés aux coordinateurs avant le 4 mai 2026 (maximum 45 000 signes tout compris). Conformément aux règles habituelles de la revue, ils seront préalablement examinés par les coordinateurs du dossier, puis soumis à l’évaluation doublement anonyme de trois lecteurs français ou étrangers de différentes disciplines. Les réponses aux propositions de contributions seront données à leurs auteurs au plus tard à la fin du mois de septembre 2026, après délibération du comité éditorial. La version définitive des articles devra être remise aux coordinateurs avant la fin du mois de janvier 2027 pour une publication prévue en mars 2027.

Les textes devront impérativement respecter les règles de présentation habituellement appliquées par la revue (voir https://journals.openedition.org/mots/76). Ils devront être accompagnés d’un résumé de cinq lignes et de cinq mots-clés qui, comme le titre de l’article, devront également être traduits en anglais et en espagnol.

Coordinateurs

Emmanuel Marty : emmanuel.marty@univ-grenoble-alpes.fr

Cédric Passard : passard.cedric@neuf.fr

Annabelle Seoane : annabelle.seoane@univ-lorraine.fr

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