Réseau international sur la professionnalisation de la communication (RESIPROC)

La professionnalisation en communication et en information : trajectoires constitutives, enjeux actuels et défis à venir

Réponse attendue pour le 15/09/2022

Type de réponse Résumé

Type de contribution attendue Article

Nom de la publication Réseau international sur la professionnalisation de la communication (RESIPROC)

Coordinateurs

En 2021, le Réseau international sur la professionnalisation de la communication (RESIPROC) fêtait ses 10 ans d’existence. Soit une décennie d’analyses, d’explorations, de constats et de propositions pour faire avancer la réflexion sur ce qui fait et ce qu’est la profession de communicateur et communicatrice. Ces réflexions et avancées des connaissances ont été partagées par une communauté internationale de chercheurs et chercheuses francophones en sciences de l’information et de la communication dans la revue Communication et professionnalisation au fil de ses 12 numéros.

Elles sont rendues nécessaires dans un contexte d’accélération des modes de communication et d’explosion de nouveaux métiers, sous le sceau du numérique. Le “tout-communiquer” et les attentes d’un citoyen, exigeant des institutions, des organisations, des gouvernements qu’elles et ils rendent compte de leur action, enjoignent aussi à développer des analyses sur les pratiques des acteurs en charge de réaliser ces missions et de répondre à ces injonctions.

Finalement, la crise pandémique a montré avec une douloureuse acuité que, bien que toutes et tous puissent communiquer, “tout n’est pas bon à communiquer”. Fake news, théories conspirationnistes et désinformation prospèrent : l’illusion d’une communication bidirectionnelle et ouverte du début des années 2000 a rappelé que le numérique est encore en plein « far west »communicationnel, que les professionnelles et professionnels en communication tentent de stabiliser par des pratiques et des corpus de formation ​​plus standardisés.

Tout au long, la revue Communication & Professionnalisation a été témoin de ces transformations, de ces défis et, surtout, de la pluralité des voies par lesquelles comprendre les professions, les métiers et les pratiques de la communication – dans toute leur diversité et leur singularité.

Un première publication de la revue, alors nommée Cahiers du Resiproc, s’est attelée à ouvrir le terrain de la professionnalisation par les tensions constitutives de la profession (Baillargeon et David, 2013), telles qu’elles apparaissent dans les textes, les revendications des professionnelles et professionnels, les vecteurs pédagogiques et les paradoxes de professions en quête de légitimité. Un constat transcendait ce premier numéro et faisait écho aux travaux de Florent Champy (2009)  : être un ou une professionnel.le de la communication est une affaire de lutte entre technicité et réflexivité, éthique et discours de performance.

De là, Communication & Professionnalisation a exploré des thèmes qui mettent au jour le substrat de ces tensions : les dispositifs d’apprentissage et formation (Lépine et David, 2014),  la montée en puissance du numérique (Coutant et Domenget, 2016 ; Leveneur et Pélissier, 2020), les enjeux éthiques (Catellani et al., 2017 ; Maas et al., 2017) et ceux de la mesure (Peirot et Roginsky, 2019) ou du genre (Lépine et al., 2021). Fidèle à la mission du RESIPROC,  la revue a également analysé les influences croisées entre la recherche et la pratique en communication (Morillon et al., 2020). Finalement, en étudiant les trajectoires en communication, la revue a pu mettre l’accent sur les atypies des parcours de professionnalisation (Baillargeon et Coutant, 2018b, 2018a) et a permis d’identifier les injonctions et disjonctions avec les idéaux de la profession (Brulois et al., 2016).

En somme, Communication et professionnalisation a maintenu, au fil de ses numéros, un regard réflexif et enraciné sur les activités et les individus, les dynamiques et les institutions, qui façonnent les parcours des professionnel.le.s de la communication, attestent de leur présence effective, en relevant les défis inhérents à une profession prudentielle (Champy, 2011), soumise aux perceptions organisationnelles et à un imaginaire collectif en mutations constantes.

Le présent appel à articles souhaite donc marquer ce 10e anniversaire du réseau en y posant un jalon rétrospectif et prospectif, en tout cas réflexif. De fait, bien que l’orientation éditoriale de Communication & Professionnalisation ait toujours accordé une importance aux études de terrain, aux études de cas ou aux regards des professionnel.le.s, ce numéro anniversaire a d’abord une visée programmatique qui peut, ou non, s’appuyer sur des travaux empiriques.

Dans l’ensemble des trois axes, nous invitons les autrices et auteurs à soumettre des propositions concernant la professionnalisation dans les pays émergents ou hors de la triade Belgique-Canada-France, qui a été le terrain de bon nombre de travaux lors de la décennie écoulée.

Regards rétrospectifs

Pour cette catégorie d’articles, nous vous invitons à revenir sur les thèmes qui ont jalonné les numéros de Communication & Professionnalisation, à savoir l’éthique, la formation, les liens entre recherche et pratiques, le numérique, les enjeux de genre et de diversité, de la mesure, de même que les regards sur les biographies et parcours professionnels en communication.

Bien qu’ils pourront admettre une part empirique, les articles attendus poseront des bilans et une capitalisation des connaissances sur ce qui a façonné les métiers et professions en communication dans les dernières années. Il pourra s’agir de revues de littérature, d’un état de la question ou de mémoires et thèses soutenus dans les dernières années ; ou alors de réflexions épistémologiques sur les enjeux de professionnalisation.

Actualité de la communication

L’actuelle pandémie a soulevé toute l’importance et la place centrale de la communication et de l’information dans la compréhension, la prise de décision et l’orientation des citoyens dans un contexte de grandes incertitudes. Elle a également révélé des compétences attendues des praticiennes et praticiens : la capacité à vulgariser, la maîtrise des stratégies argumentatives et la compréhension des enjeux et des publics. De plus, elle a contribué à porter à l’attention du public les processus de l’influence, des biais de confirmation et autres chambres d’écho sur les médias socionumériques. Elle a, du coup, installé chez ces publics à la fois une meilleure littératie et à la fois une plus grande méfiance vis-à-vis des sources d’information, qu’elles soient « légitimes » ou non. Et ce qu’a révélé la pandémie peut également s’appliquer à la crise climatique, au conflit russo-ukrainien, à la montée des populismes : autant de phénomènes qui convoient des enjeux info-communicationnels profonds et auxquels participent les professionnelles et professionnels de la communication et de l’information.

Ce thème invite donc à regarder les contextes politiques, économiques, socioculturels, technologiques, environnementaux ou légaux qui façonnent ou bousculent les professions en même temps qu’ils appellent à réfléchir sur la place du communicateur, de la communicatrice face aux enjeux contemporains et vis à vis d’autres acteurs déployant des activités proches, concurrentes ou complémentaires.

Vision prospective

Bien qu’il soit difficile, voire hardi, de se projeter dans l’avenir de la professionnalisation de la communication, bon nombre d’enjeux laissent déjà poindre un (énième) bousculement des pratiques, discours et profils en communication. Qu’il s’agisse de la montée en puissance de l’intelligence artificielle, de l’occupation de plus en grande des organisations dans le « métavers », mais aussi, et plus concrètement, des nouvelles structures et de la digitalisation des organisations, qui changent les relations entre les communicateurs et communicatrices et leurs différentes parties prenantes. Ces nouveaux enjeux auront une incidence certaine sur les pratiques de communication, mais surtout sur leurs dimensions déontologiques, environnementales et éthiques.

Ainsi, les propositions observeront les croisements ou concurrences interdisciplinaires ou interprofessionnels qui composeront le paysage des professions en communication et en information.

Calendrier 

  • 15 septembre 2022 : Date limite du dépôt des propositions sommaires
  • 10 octobre 2022 : Retour des experts
  • 15 décembre 2022 : Réception des articles complets
  • 15 février 2023 : Retour des experts sur texte complet
  • 30 mars 2023 : Approbation des versions finales
  • 1er mai 2023 : Lancement du numéro

Intentions à proposition

Nous vous invitons, dans un premier temps, à proposer une intention à soumettre d’ici le 15 septembre 2022, via le site internet de la revue. Les intentions feront entre 1200 et 1500 mots (bibliographie non comprise). Elles présenteront le titre, l’axe dans lequel s’insère de façon préférentielle cette proposition, la problématique, la méthodologie adoptée, le cas échéant, et l’argumentaire qui sera développé.

Sous réserve d’un retour favorable sur ces intentions, les auteurs et autrices devront par la suite soumettre une première version de leur article complet au plus tard le 15 décembre  2022, en suivant les normes de la revue sur son site : https://ojs.uclouvain.be/index.php/comprof/about/submissions.

Coordination scientifique

  • Dany Baillargeon, professeur agrégé, Département de communication de l’Université de Sherbrooke – dany.baillargeon@usherbrooke.ca
  • Vincent Brulois, MCF en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Paris Nord, LabSIC (UR 1803) – brulois@sorbonne-paris-nord.fr
  • Valérie Lépine, PU en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paul-Valéry Montpellier 3,  LERASS (EA 827) – valerie.lepine@univ-montp3.fr

À propos de Communication & Professionnalisation

Communication & Professionnalisation est une revue scientifique reconnue du domaine des SIC (71e section du CNU, CPdirsic, SFSIC). Elle fonctionne sur le mode de la publication continue : plusieurs dossiers thématiques sont ouverts simultanément sur le site de la revue, et les articles soumis et acceptés pour publication dans ces dossiers sont publiés un à un sur le site, au moment de leur finalisation, sans attendre que l’ensemble du dossier soit prêt à être publié. La revue est également intéressée à des propositions hors thématique.

Communication & professionnalisation publie des travaux entourant les différentes dynamiques de la professionnalisation des communicateurs (communicant). Ces dynamiques peuvent être abordées selon différentes perspectives (sociologiques, éthiques, déontologiques, critiques, économiques, organisationnelles), mais également au travers des différentes pratiques professionnelles (communication interne, communication marketing, relations publiques, communication numérique, communication médiatique, communication politique, management de la communication).

À propos du RESIPROC

Le réseau international sur la professionnalisation des communicateurs (RESIPROC) a pour objectif d’associer des professionnels de la communication, qu’ils viennent du monde de l’entreprise ou de l’enseignement et de la recherche, dans un projet d’étude de la professionnalisation aux métiers et fonctions de la communication. Regroupant chercheurs et praticiens issus de plusieurs pays de la Francophonie, le RESIPROC a été constitué afin de comprendre les évolutions des pratiques en communication, d’interroger le rôle des formations universitaires en communication, de renforcer le dialogue entre les communautés professionnelles et universitaires et, in fine, de définir ce qu’il faut entendre par professionnalisation en et de la communication.

Bibliographie