Socio-anthropologie

Ambiguïtés numériques

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Informations éditées à partir d’une annonce Calenda.

Réponse attendue pour le 01/11/2021

Type de réponse Résumé

Type de contribution attendue Article

Nom de la publication Socio-anthropologie

Coordinateurs

  • François Romijn

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Argumentaire

Dans le cadre de ce numéro thématique, l’ambiguïté et ses déclinaisons seront au cœur d’une réflexion sur les pratiques à l’œuvre dans les espaces numériques. Par numérique, nous entendons au sens large l’ensemble des espaces qui sont créés par numérisation et où l’imprimé n’est plus le médium exclusif de diffusion de la connaissance. Notre compréhension de la façon dont un usager mobilise ces espaces ne se réduit pas à un humain se servant d’un outil mais celle d’un humain reconfiguré par des pratiques qui occasionnent des transformations dans le rapport avec soi, les autres, et tout ce qui l’entoure. Les espaces numériques constituent un terrain privilégié d’observation pour mener une réflexion sur la place de l’ambiguïté dans l’action. Les travaux réalisés sur les modalités de communication, de rapports à soi et aux autres, qui s’exercent dans les espaces numériques mettent au jour des pratiques où l’ambiguïté semble être un élément constitutif bien que celles-ci soient rarement traitées sous cet angle. Ainsi, les espaces en ligne faciliteraient « les conditions de l’effacement d’un certain nombre d’oppositions et [mettraient] en défaut l’apparence schizophrénique d’une pratique qui se veut à la fois intime et publique » (Paldacci, 2003). Le rapport à soi et à l’autre sur les espaces numériques se construirait notamment dans une tension entre l’intime et l’anonyme (Velkovska, 2002). Les pratiques de présentation de soi sur la toile attestent tant une diminution de l’apprêtement classique pour le public (Thévenot, 2006 ; Auray, 2000 ; 2011) qu’un affaiblissement des frontières entre le privé et le public ; Internet vient ainsi questionner l’embarras goffmanien (1973) constitutif de nos interactions avec autrui. La toile propose en effet de nouveaux moyens d’expression ; en outre, elle multiplie les moyens d’exposer des troubles intimes et des difficultés qui se posent aux humains. Dans ce cadre, le cheminement de l’usager passe notamment par des ambiguïtés dans la présentation de soi avec laquelle la personne peut jouer. Bien que la présentation de soi soit difficilement dissociable et d’ailleurs souvent soigneusement articulée au contenu du message à transmettre, on peut distinguer une autre modalité d’ambiguïté observable cette fois au niveau du sens prêté aux messages transmis ou de la superposition des sens à leur donner. On observe cette modalité dans la pratique désormais très banale du selfie, qui est en soi une synthèse plus ou moins subtile, aux formes plurielles, entre l’insignifiant et le signifiant (Saltz, 2014 ; Senft, Baym, 2015). On l’observe également au travers des nombreuses pratiques de détournements, en particulier celle du même[1]. On peut également l’apercevoir dans des pratiques aussi hétéroclites que l’engagement d’une communauté d’investisseurs pour une monnaie virtuelle pourtant créée comme une plaisanterie ironique dans le but de tourner en dérision l’engouement spéculatif pour la création de cryptomonnaies[2] ou dans la pratique d’influenceurs d’extrême droite qui mobilise lourdement l’ambiguïté pour faire passer des messages politiques violents[3]. Les espaces numériques semblent offrir une palette sans précédent de possibilités de jongler, suspendre, contourner, ironiser, composer avec la tension inhérente à des propositions contradictoires.

Afin de contribuer à l’examen des façons dont les espaces numériques (pré)disposent à une culture de l’ambiguïté, les réflexions des auteur.e.s porteront tant sur les acteurs, que sur les pratiques, que sur les discours. Leurs contributions viseront à étudier finement ce qu’il y a d’ambigu dans les pratiques numériques. Il s’agit ainsi de débusquer l’ambiguïté dans les pratiques à l’œuvre, de la prendre au sérieux, de la décrire, de la comprendre et enfin de la critiquer. Sur tout le continuum allant de pratiques a priori plus légères à d’autres, plus immédiatement politiques[4] ou militantes, les chercheurs en sciences sociales décrypteront attentivement ce que l’ambiguïté nous dit sur les transformations anthropologiques du rapport à soi et aux autres. Ils auront pour objectif de nous faire gagner en réflexivité, en attention et en vigilance démocratique. Leurs réflexions nous permettront d’explorer tant des questions de fond (anthropologiques, sociologiques et politiques) que des enjeux méthodologiques et conceptuels. Au sens large, les auteur·e·s contribueront à la question transversale suivante : quels sont les tenants et les aboutissants du pouvoir d’agir qui accompagne les conduites en ambiguïté dans les espaces numériques ? Quel pouvoir réside dans des pratiques qui tantôt masquent ou révèlent des contradictions entre des propositions contradictoires, tantôt génèrent, jouent ou désamorcent des tensions entre des niveaux du réel ? S’agit-il, comme pour le mythe lévi-straussien, d’escamoter le réel pour mieux le vivre ? S’agit-il, comme pour l’ironie, d’identifier un point de tension où se joue à la fois le fait de se libérer, de se détacher et de s’enfermer dans le même mouvement sans connaître « la tragédie de l’écartèlement » (Jankélévitch, 1964 : 111) ?

Pour les aider dans leur cheminement, les auteur.e.s pourront inscrire leur contribution dans le(s) axes de réflexions suivants :

Axe 1. Les pratiques de l’ambiguïté

Les auteur.e.s s’intéresseront aux différentes formes et expressions que revêt l’ambiguïté dans les espaces numériques. Ils traiteront la diversité des dynamiques à l’œuvre et des pouvoirs d’agir sous-jacents. Ils montreront comment du sens peut être produit de découpages troublés, de frontières brouillées. Ils montreront que la confusion, l’équivocité, le flottant peut être sources de créativité. Il peut s’agir d’examiner les façons dont les usagers d’espaces numériques suspendent, éludent ou masquent la tension entre des propositions contradictoires ; que ce soit entre l’authentique et l’inauthentique, le drame et l’insignifiance, le tragique et le léger ou encore la déclaration politique et l’humour. Les pratiques d’exposition de soi et de son quotidien rompent régulièrement la tension entre ce qui serait jugé authentique et ce qui ne le serait pas. Dans son examen de la pluralité des types de selfies, Jerry Saltz (2014) met en évidence la diversification croissante de leur mise en forme, de leur caractère esthétique, des situations où ils sont réalisés et des acteurs qui s’y adonnent (usagers ordinaires ou membres des élites culturelles ou politiques). Saltz montre que, à travers cette pratique anodine du selfie, les frontières entre le privé et le public sont chaque fois redéfinies. Cette redéfinition repose sur un déplacement du curseur entre ce qui est jugé signifiant ou insignifiant, authentique ou inauthentique. Afin d’être valablement reçu, le selfie doit ménager la tension omniprésente entre le soupçon d’inauthenticité qu’il occasionne et l’authenticité de la démarche de l’usager. Cette inauthenticité fait, dans certains cas, l’objet d’un travail intentionnel et explicite de suspension du doute qui pourrait naitre chez le spectateur : notamment l’usage de hashtags sur les réseaux sociaux visant à dissiper ce type d’ambiguïté (#filterfakers, #selfiefails) (Lobinger & Brantner, 2015). Les pratiques en ambiguïté n’apparaissent pas seulement sous la forme d’une contradiction qui serait masquée. Les dynamiques à l’œuvre peuvent au contraire générer des contradictions explicites ou permettre d’en traverser lorsque l’ambigu désamorce ou met de l’ordre dans des tensions qui étaient jusque-là restées souterraines. Plutôt que de les masquer, certaines dynamiques à l’œuvre peuvent aussi consister à jouer précisément avec l’ambiguïté sans escamoter les propositions contradictoires sous-jacentes.

Axe 2. L’usager et les opérations de continuité et de distanciation avec soi et les autres

Les contributeur.trice.s s’intéresseront aux effets des conduites en ambiguïté sur la construction identitaire dans les espaces numériques. Il s’agit moins d’examiner la pratique de l’ambiguïté que de s’intéresser ici à celui qui la pratique, à la subjectivité de l’usager et aux logiques sous-jacentes à son action. Alors que s’intensifient la multiplicité et la superposition des canaux de la communication dans les espaces numériques, il semble important de documenter ce que ces nouvelles façons de communiquer – de faire du commun – entrainent au niveau de la subjectivité de l’usager ; notamment en comparaison – synchronique ou diachronique – avec le rapport au monde des personnes qui ne recourent pas au numérique. Dans le cas où les usagers sont conscients du caractère composite de leurs postures, pourquoi ne le questionnent-ils pas nécessairement ? Est-ce que la question morale sous-jacente est suspendue et comment en rendre compte ? Qu’est-ce qui anime l’usager des espaces numériques qui tente d’échapper à ce qui trahirait par exemple l’authenticité ou la légèreté de sa conduite ? Quels liens avec l’expression d’une critique ? Les contributions pourront questionner ce qu’il se passe quand l’ambiguïté est soit amenée à se dissiper soit qu’elle n’est pas assez crédible ou mal performée. Dans ce cadre, il peut être intéressant de confronter les usagers à l’ambivalence de leurs conduites. Comme l’illustre par exemple le cas récent du désamour de followers pour leurs influenceurs favoris qui auraient tout juste découvert que la démarche de ces derniers n’est pas complètement désintéressée[5]. Inversement, si l’ambiguïté correspond à une situation qu’on ne peut pas nommer autrement, qui émane de l’avant-institué, de l’avant-mise-en-ordre, les auteur.e.s pourront interroger comment une pratique en ambiguïté se trouve instituée, se stabilise, devient plus durable. Une autre piste à explorer réside dans l’examen des enjeux d’une conduite amenant la personne à privilégier l’interpellation d’autrui dans des situations qui semblent pourtant nécessiter l’expression de sa vulnérabilité et/ou une demande de sollicitude. Les arrangements de la personne qui s’expose en ligne contiennent parfois le paniquant, en faisant osciller à très court terme le sujet. Les auteur.e.s pourront par exemple examiner les manières dont l’usager est en quelque sorte en train de se montrer à autrui dans une situation où il est mis en danger. Saltz (2014) qualifie de « self emperiled selfie » cette modalité de selfie consistant à se prendre en photo dans une situation dangereuse[6] (e.g., lors d’un crash d’avion, lors d’une tuerie de masse) ou juste après avoir échappé à un danger.

Axe 3. Enquêter et conceptualiser l’ambiguïté

Dans le cadre de ce troisième axe, les contributions prendront davantage de hauteur et participeront à la réflexion sur les enjeux conceptuels liés à la difficulté de thématiser l’ambiguïté. Elles pourront s’appuyer sur des données empiriques en provenance de terrains situés dans les espaces numériques ou s’en écarter afin d’adopter un autre point de vue ou d’enrichir la réflexion par une démarche comparative. L’ambigu est une donnée sociale très présente dans les conduites et les actions dans lesquelles les humains s’engagent, tant dans le rapport à soi que dans le rapport aux autres. S’empêcher d’examiner les conduites en ambiguïté équivaut à se priver de saisir les différentes façons dont elle peut être une propriété de l’action, ainsi que ses transformations contemporaines. Il semble y avoir une difficulté à intégrer l’ambigu dans la compréhension des dynamiques sociales. Cette difficulté pourrait bien provenir de l’héritage de la pensée grecque qui n’est pas bien armée pour penser la transition et l’indéterminé, et qui plutôt « morcelle, isole et stabilise » (Jullien, 2009). A l’instar de l’examen de la place donnée au ludique, esquivé au XXème siècle par l’effet d’un effort immense « entrepris pour escamoter le hasard, l’inopiné, l’inattendu, le discontinu et le jeu » (Duvignaud, 1980 : 14), les auteur.e.s pourront questionner le champ d’expression particulier laissé à l’ambiguïté durant ce premier quart du XXIème siècle ou adopter une perspective diachronique. L’ambigu n’est pas absent des réflexions des sciences sociales ; il est traité au sein de réflexions et de travaux classiques de sciences sociales (Bateson, Mead, 1942 ; Douglas, 2002 ; Goffman, 1991 ; 1973 ; Lévi-Strauss, 1962 ; Simmel, 1908). On trouve également des initiatives plus récentes attestant un intérêt sociologique et anthropologique pour cette modalité d’être au monde (Tavory, 2009 ; Thomassen, 2009 ; Balandier, 2013 ; Berger, Romijn, 2016 ; Berger, Kroesen, 2016 ; Deener, 2017). Force est néanmoins de constater qu’on ne trouve pas de réflexion collective empiriquement et conceptuellement étayée visant à enquêter spécifiquement sur cette modalité de l’action. Ce numéro thématique entend également y contribuer. Les auteur.e.s pourront discuter de l’apport de travaux classiques et contemporains pour élaborer une socio-anthropologie de l’ambiguïté mais aussi proposer de nouveaux outils.

Les propositions de résumé pourront ne pas se limiter à ces seuls axes. Les propositions qui s’écartent de ces problématiques seront également examinées avec grand intérêt. Des travaux issus de toutes disciplines des sciences sociales et portant sur des espaces géographiques et des aires thématiques pluriels sont attendus. L’une des contributions du numéro sera dédiée au commentaire d’une ou plusieurs images renvoyant à la thématique de l’ambiguïté.

Modalités de soumission

Une intention argumentée d’environ 5 000 signes (entre 1 et 2 pages) accompagnée d’une bibliographie est attendue

pour le 1er novembre 2021.

Elle précisera l’objet et le questionnement de recherche, les données et la méthodologie mobilisées, comme les enseignements tirés, afin de faciliter le travail d’arbitrage.

Elle doit être adressée au coordinateur du numéro : François Romijn (francois.romijn@ulb.be).

La notification des propositions pré-sélectionnées sera donnée aux auteur·rices début décembre. La remise des textes rédigés (entre 25 000 et 35 000 signes) est fixée au 15 avril 2022. La V2 après évaluation des articles en double aveugle est attendue pour le 15 juillet 2022.

La parution du numéro 46 « Ambiguïtés numériques. L’ambiguïté comme mode de communication et pouvoir d’agir » aura lieu fin 2022.

Bibliographie

Auray N., (2011), « Les technologies de l’information et le régime exploratoire », in : Van Andel P., Bourcier D. (éds.), La serendipité dans les arts, les sciences et la décision, pp. 329-343, Paris, éditions Hermann.

Auray N., (2002), Politique de l’informatique et de l’information : les pionniers de la nouvelle frontière électronique, Thèse de doctorat de sociologie, Paris, EHESS.

Balandier G. (2013), Anthropologie politique, PUF, 288 p.

Bateson G., Mead M., (1942), Balinese Character : A Photographic Analysis, volume 2, New York, New York Academy of Sciences, 277 p.

Baudrillard J. (1981), Simulacre et simulation, Galilée, 227 p.

Beeman W.O. (1976), « Status, style and strategy in Iranian interactions », Anthropol. Linguist, vol. 18, n° 7, pp. 305-322.

Berger P., Kroesen J. (dir.), (2016), Ultimate Ambiguities, Investigating Death and Liminality, Berghahn, 269 p.

Berger M., Romijn F., (2016), « Participer ou presque. In-actualisation de la participation du quidam aux questions de santé », Questions de communication, vol. 30, n° 2, pp. 91-118.

Brager J., (2015), « The Selfie and the Other : Consuming Viral Tragedy and Social Media (After)lives », International Journal of Communication, vol. 9, pp. 1660–1671.

Deener A. (2017), « The Uses of Ambiguity in Sociological Theorizing : Three Ethnographic Approaches », Sociological Theory, vol 35, n° 4, pp. 359–379.

Douglas M. (2002), Purity and Danger. An Analysis of Concepts of Pollution and Taboo, Routledge, 272 p.

Duvignaud J. (1980), Le jeu du jeu, 58 p.

Goffman E., (1991 [1974]), Les cadres de l’expérience, traduit par I. Joseph, Les Editions de Minuit, 576 p.

Goffman E., (1973 [1963]), La mise en scène de la vie quotidienne. Tome 2. Les Relations en public, Éditions de Minuit, coll. « Le Sens Commun », 368 p.

Jankélévitch V., (1964), L’ironie, champs, essais, 178 p.

Jullien F. (2009), Les transformations silencieuses, Grasset, 200 p.

Lévi-Strauss C. (1962), La pensée sauvage, Paris, Pion, 395 p

Lobinger K., Brantner C., (2015), « Genuine or Phony ? A Q-sort Study of the Perceived Authenticity of self-photographs and selfies », Annual Conference, International Communication Association, 21-25 mai 2015, San Juan, Puerto Rico.

Mary A. (2000), Le bricolage africain des héros chrétiens, Pars, le Cerf.

Mélice A. (2009), « Un concept lévi-straussien déconstruit : Le « bricolage », Les temps Modernes, 5, n° 656, pp. 83-98.

Mourques E., Renard C. (2018), « Pourquoi il faut lire Claude Lévi-Strauss aujourd’hui », France Culture, Savoirs, 15 août 2018, URL : https://www.franceculture.fr/video/pourquoi-lire-claude-levi-strauss-aujourdhui.

Paldacci M., (2003), « Le blogueur à l’épreuve de son blog », Réseaux, n° 138, pp. 73–107.

Saltz J., « Art at Arm’s Length : A History of the Selfie », janvier 2014, URL : http://www.vulture.com/2014/01/history9of9the9selfie.html.

Senft T.M., Baym N.K., (2015) « What Does the Selfie Say ? Investigating a Global Phenomenon », International Journal of Communication, n° 9, pp. 1588–1606.

Simmel G., (1999 [1908]), « Psychologie de la coquetterie », in : Philosophie de l’amour, Paris, Éditions Rivages, pp. 123–145.

Tavory I., (2009), « The structure of flirtation. On the construction of interactional ambiguity », Studies In Symbolic Interaction, vol. 33, pp. 59–74.

Thevenot L., (2006), L’action au pluriel. Sociologie des régimes d’engagements, la Découverte, 312 p.

Thomassen B., (2009), « The Uses and Meanings of Liminality », International Political Anthropology, vol. 2, n° 1.

Velkovska J., (2002), « L’intimité anonyme dans les conversations électroniques sur les webchats  », Sociologie du travail, vol. 44, pp. 193–213.

Notes

[1] Voir par exemple « Romanes eunt domus », 9gag.com, URL : https://9gag.com/gag/aVw1dRn ou « Capitol Rotunda mème », Le Soir, URL : https://www.lesoir.be/350269/article/2021-01-21/quand-bernie-sanders-devient-un-meme-viral-sur-les-reseaux-sociaux-photos.

[2] https://dogecoin.com.

[3] https://www.mediapart.fr/journal/france/070621/des-youtubeurs-d-extreme-droite-simulent-l-execution-d-un-gauchiste.

[4] Le Président français Emmanuel Macron pris en photo alors qu’il accompagne une équipe en maraude sociale. Compte Instagram de Soazig de la Moissonnière, URL : https://www.instagram.com/p/BuQyCPrBfOv/?utm_medium=copy_link.

[5] Marina Hyde, The Guardian, https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/feb/02/instagram-influencers-dubai?CMP=fb_gu&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0dgufIoGQe5QE3_8vKoFH374Kyk7JWMP634tgcLXHOi3Ly4CoWmLlD0kw#Echobox=1612284686

[6] Un photographe américain prend un selfie à proximité immédiate d’un grizzly dans le Parc National de Katmai, Alaska. Paul Souders / Design Pics/Getty Images/First Light. Tiré de https://www.theguardian.com/artanddesign/2015/dec/28/selfies-danger-death-2015?CMP=share_btn_tw

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