Recherches en communication

Recherches en communication – La participation dans un monde de communication

Réponse attendue pour le 28/02/2020

Type de réponse Résumé

Type de contribution attendue Article

Nom de la publication Recherches en communication

Coordinateurs

  • Damien Renard
  • Sandrine Roginsky
  • Marie Dufrasne

Contacts

Dossier coordonné par Damien Renard (UCLouvain), Sandrine Roginsky (UCLouvain) et Marie Dufrasne (Université Saint-Louis – Bruxelles).

« Participez aux consultations citoyennes », « Participez à la levée de fond », Participez à des concours d’idées », « 2015 façons de participer », « Participez ! »,… Les injonctions à la participation sont devenues comminatoires tels des « impératifs catégoriques », quel que soit le domaine d’activité. Les problématiques de participation submergent ainsi les discours et les pratiques, et ne sont pas sans interroger les visions de la communication qu’elles mobilisent. En cela, elles font écho aux réflexions développées par Dewey qui voit dans la participation un critère pour hiérarchiser le degré de communication (Quéré, 2014). Plus le degré est élevé et la forme de communication élaborée, plus sa portée sociale est significative. Autrement dit, communication et participation sont intimement liées. Participation et communication renvoient à l’idée d’un lien universel, à l’idéal de « fusion communautaire » (Mattelart, 1999) ou de « communication planétaire » (Breton, 1992). Les imaginaires de la communication comme lien universel ou moyen du vivre ensemble se mêlent à ceux de la participation comme idéal d’échange, de partage, de débat et de concertation. « Le management participatif ou la communication participative (…) sont peut-être l’illustration d’un concept migrateur qui se loge partout où un besoin de « reliance » (Bolle De Bal, 1996), à visée fonctionnaliste, se fait sentir entre l’émetteur et le récepteur » (Monseigne, 2009 : 32). Pour saisir ce glissement, ce numéro compte replacer la participation active, multiple et ambivalente des « publics » au cœur de ce processus de médiatisation croissante des relations sociales.

La participation reste néanmoins un terme flou, polysémique, pluriel et réapproprié par différentes disciplines. Peut-être parce qu’il trouve ses champs d’application dans des domaines d’activités multiples et divers : politique, social, économique, culturel, etc. Comme concept scientifique également, il est déployé dans différents champs de recherche : science politique et sciences de gestion, certes, mais également sociologie, études culturelles, … et sciences de l’information et de la communication (SIC). C’est à la lumière des SIC que nous souhaitons (re)visiter et (ré)interroger le concept de participation, tout en voulant « faire dialoguer » ces différentes approches. Au-delà des différences disciplinaires, explorer la participation avec une approche communicationnelle amène à interroger des concepts périphériques comme la collaboration, le débat, la mobilisation ou encore l’engagement. Dans le cadre de cet appel, nous envisageons la participation en tant que « concept-frontière », par transposition de la notion d’objet-frontière (Star, 2010), c’est-à-dire en tant que concept rhizomatique à l’intérieur duquel différents points de vue se rencontrent et coopèrent. La participation peut en effet émerger de manière spontanée, en ce sens qu’elle se manifeste sans intention de départ. A l’inverse, la participation peut être « calculée » et planifiée, dont la portée ne se réduirait parfois qu’à une simple mise en scène. Néanmoins, cela ne signifie pas pour autant que sa portée sociale se réduit uniquement à la création d’un simulacre qui aurait pour finalité de légitimer ou de renforcer la domination d’une organisation ou d’un collectif par exemple. Aussi, à travers ce dossier, il s’agit d’explorer cette tension sous-jacente entre processus de participation et instrumentalisation rhétorique de la participation, mais également de discuter des implications que cet objet dynamique et flexible peut engendrer. Les propositions s’articulent autour des axes suivants :

Axe 1 – Participation & politique

Cet axe envisage la démocratie participative ou délibérative, la participation citoyenne, la participation politique institutionnelle ou partisane et porte sur les acteurs politiques et citoyens de la participation. Il envisage la question de la redistribution du pouvoir, de l’horizontalisation des rapports de force, de la réduction du fossé entre citoyens et élus, du développement du sentiment d’appartenance à une communauté politique. Cet axe accueille également les propositions portant sur les discours politique sur la participation et l’évolution des pratiques politiques liées à la participation ou l’implication accrue des citoyens ou acteurs au sein des processus de décision politique. La participation peut également être étudiée en tant que mode de gouvernance, dans le cadre de l’élaboration des politiques publiques (planification urbaine, gestion des politiques culturelles, inclusion des minorités, intégration des publics peu politisés, etc.).

Axe 2 – Participation & dispositif

A travers cet axe, il s’agit d’interroger le dispositif, en  tant  qu’un  agencement d’éléments, qu’ils soient des discours, des procédures ou une combinaison d’objets techniques. Comment les dispositifs  de  la  participation  sont-ils  construits  ?  Comment organisent-ils la participation ? Comment ont-ils évolué ces dernières années avec le déploiement des réseaux socio-numériques, des plateformes, etc. ? Quelle place est consacrée aux participants par le dispositif et la procédure mise en place ? L’objectif est d’envisager les lieux et les formats de la participation ainsi que la manière dont elle est communiquée. Ainsi, cet axe peut envisager ces questions dans de nombreux champs : médias, santé, management, etc.

Axe 3 – Participation, public de la participation et réception

Cet axe s’intéresse à l’appropriation des dispositifs médiatiques et du processus de participation, qui peut passer par des détournements et des bricolages, du point de vue des publics. Cela amène à explorer les représentations qu’ont les publics des dispositifs et des processus participatifs, la façon dont ils les perçoivent, les motivations qui les animent. Quels types d’interactions sont à l’oeuvre dans ce contexte ? Est-ce qu’un certain idéal de la participation est inscrit dans la configuration des relations ? Il s’agit ainsi d’interroger comment les participant·es perçoivent et s’approprient un dispositif, et au-delà un processus participatif ? Quel répertoire d’actions utilisent-ils/elles ? Comment la participation se voit réceptionnée, appropriée, voire détournée, réinventée, transformée, exportée ? Les participant·es se donnent-ils/elles une marge de manœuvre pour improviser d’autres lieux de participation, pour imaginer d’autres modes d’engagement ?

Axe 4 – Participation & organisation

L’objectif de cet axe est de mieux comprendre le concept de participation en contexte organisationnel.  Comment analyser les tensions dans  les  rôles  et  les  discours  qui  émergent  de  la participation, qu’elle soit spontanée ou calculée ? Comment se constitue un projet participatif et que nous  renseigne  la  conduite  du  projet  sur  la  dynamique  organisationnelle  ?  Quelle valeur performative les discours sur la participation ont-ils au sein des organisations ? Comment décoder et comprendre les pratiques de la participation avec une approche communicationnelle ?

Modalités de réponse à l’appel à proposition d’articles

Les chercheurs et chercheuses intéressé.e.s sont invité.e.s à soumettre un résumé entre 500 et 1000 mots pour le 28 février 2020 au plus tard, en l’adressant par courriel aux trois direct·eurs·rices du dossier.

Les résumés seront évalués par les direct·eurs·rices du numéro, notamment concernant la pertinence par rapport au sujet du numéro. La réponse sera donnée au plus tard le 16 mars 2020.

Les auteur·e·s dont le résumé a été accepté seront invité.e.s à soumettre la version complète de l’article sur le site de la revue, au plus tard le 15 juin 2020.

Les articles seront vérifiés par l’auteur.e pour garantir l’anonymat (voir rubrique « identification des auteurs dans le manuscrit » des consignes aux auteurs de la revue). Les direct.eurs.rices du numéro évaluent l’adéquation de la proposition avec la thématique de l’appel et en cas d’acceptation de celle-ci, la soumettent à l’évaluation en « double-aveugle » par le comité de lecture de la revue. La réponse sera donnée au plus tard deux mois après la soumission.

Les articles soumis et acceptés pour publication dans ce dossier sont publiés un à un sur le site, au moment de leur achèvement, sans attendre que l’ensemble du dossier soit prêt à être publié.

Consignes de rédaction de l’article dans sa version finale : 40 000 signes maximum par article (espaces et références comprises, résumé et mots-clés non compris), si possible agrémentées d’illustrations (libres de droit). Les modalités de présentation complètes sont disponibles sur le site.

Les articles pourront être proposés en français ou en anglais.

Contacts :

Damien Renard (UCLouvain)
damien.renard@uclouvain.be

Sandrine Roginsky (UCLouvain)
sandrine.roginsky@uclouvain.be

Marie Dufrasne (Université Saint-Louis)
marie.dufrasne@usaintlouis.be

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