Dispositifs, plateformes et environnements numériques de formation : où en est-on ?

Réponse attendue pour le 30/09/2025

Type de réponse Résumé

Type d’événement Colloque

Événement labellisé SFSIC

Dates de l’événement
  • Du au

Lieu de l’événement Bordeaux , France

Partenaires CIA 2025

La 5ème édition du colloque Connaissance et Information en Action se tiendra à Bordeaux les 9 et 10 avril 2026 autour de la thématique « Dispositifs, plateformes et environnements numériques de formation : où en est-on ? ».

L’événement est labellisé par la SFSIC.

Appel à communications

En essor depuis la seconde partie du XXe siècle, la formation ouverte à distance (FOAD) vient répondre aux besoins de publics spécifiques, qu’ils soient « empêchés » (pour raison de handicap, d’éloignement, etc.) ou volontaires (préférence pour la distance). En France, elle est possible dès l’école primaire (essentiellement via le Centre National d’Enseignement à Distance – CNED) et peut se poursuivre jusqu’au doctorat, notamment au sein des universités, et à la formation continue ou tout au long de la vie. Son déploiement s’est par ailleurs généralisé par choix politique mais aussi lors de la récente pandémie, du fait des confinements mis en place. Initialement par correspondance, elle exploite aujourd’hui pleinement les technologies numériques.

Sont ainsi mis en place des dispositifs socio-techniques, espaces de médiations pour permettre l’accès aux cours en ligne, aux dépôts de devoirs, à la progression pédagogique, etc., mais aussi aux échanges, à la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage ou encore de son agentivité en tant qu’apprenant. Ce sont de véritables plateformes (Bullich, 2021), voire « dispositifs de plateforme » (Jeanneret, 2005), si l’on considère à la fois la dimension matérielle de l’objet et ses aspects symboliques et info-communicationnels. Interroger les plateformes et les dispositifs, c’est aussi s’interroger sur les usages, les pratiques, les médiations à l’œuvre, sans omettre les dimensions fonctionnelles, structurelles, normatives et symboliques sous-jacentes. Ou encore, se poser la question du formel, du non-formel et de l’informel dans un contexte où le besoin d’autonomie nécessaire à l’accomplissement de son parcours scolaire (ou universitaire) est élevé. Dans ce contexte, l’apprenant peut mobiliser des ressources complémentaires de celles prescrites au sein de la formation, adopter des pratiques info-documentaires singulières et faire preuve d’autorégulation dans ses apprentissages de façon, on peut le supposer, plus forte qu’en présentiel.

Ce colloque propose de faire le point sur les recherches les plus récentes sur les dispositifs et plateformes de formation à distance, tant du point de vue de l’apprenant et de ses usages et pratiques (informationnelles, pédagogiques, stratégiques…), que du point de vue de la conception et de l’expérience (en confrontant notamment le prescrit au perçu, au prévu et/ou au vécu (Paquelin, 2004), en interrogeant leur ergonomie et le design pédagogique…). Considérant qu’un tel objet ne peut être étudié que de façon pluri- voire interdisciplinaire, le colloque se propose d’accueillir des communications traitant de l’objet avec des points de vue et orientations disciplinaires plurielles (sciences de l’information et de la communication, sciences de l’éducation et de la formation, sociologie, sciences cognitives, ergonomie, informatique…) et s’intéressant à la fois aux objets matériels, symboliques, aux acteurs et aux interactions à l’œuvre, y compris dans une perspective critique. La transformation pédagogique du fait de la distance interroge en profondeur les pratiques d’apprentissage, les modèles pédagogiques, la persévérance des apprenants, mais aussi les relations entre les acteurs, le rapport au savoir, les formes de médiation, de transition et les pratiques info-documentaires et d’apprentissage. Elle réactive également des questions sur l’inclusion, la réussite éducative ou encore l’accessibilité et l’innovation, d’autant plus que les dispositifs de FOAD s’inscrivent de plus en plus souvent dans une logique de massification, d’individualisation des parcours, de rationalisation mais aussi, parfois, d’humanisation et de résilience,  ou au contraire de déshumanisation.

Plusieurs axes thématiques sont proposés, sans toutefois prétendre à l’exhaustivité :

Axe 1 – Dispositifs, plateformes et usages

Cet axe explore les concepts de dispositif et de plateforme à travers leurs définitions et leurs caractérisations matérielles, symboliques et info-communicationnelles. Les contributions analyseront les modes de gouvernance, de conception et d’interaction dans la FOAD, en s’appuyant sur des cadres théoriques variés (par exemple Foucault, 1977, Paquelin, 2004, Massou, 2010). Elles étudieront les usages et pratiques numériques des enseignants et apprenants dans ces environnements, notamment à visée pédagogique et informationnelle, ainsi que l’impact du design pédagogique sur ces usages et pratiques. Les travaux pourront également examiner comment les représentations des acteurs influencent l’actualisation des dispositifs et leurs interactions socio-pédagogiques.

Axe 2 – Penser et animer les espaces-temps de l’apprentissage à distance

Cet axe s’intéresse aux médiations documentaires, pédagogiques et symboliques dans les plateformes de FOAD. Les contributions analyseront la façon dont ces médiations structurent les interactions, les apprentissages et le rapport au savoir, ainsi que l’organisation des ressources (formelles ou informelles) par les apprenants. Elles exploreront les temporalités, spatialités et rythmes spécifiques de la FOAD, en étudiant les stratégies d’appropriation des acteurs face aux contraintes et libertés du numérique. Le design pédagogique et les modèles d’ingénierie, parfois décrits comme industrialisés (Moeglin, 2010), seront examinés pour évaluer leur impact sur l’expérience d’apprentissage et les relations humaines.

Axe 3 – S’engager, persévérer et réussir en formation à distance

Cet axe se concentre sur l’engagement et la persévérance des apprenants dans un contexte médiatisé marqué par l’isolement (voire la solitude) et l’absence, ou encore la proximité plutôt que la distance (Paquelin, 2011). Les contributions pourront également concerner les stratégies d’autorégulation et plus largement les pratiques d’apprentissage mobilisées par les apprenants, ainsi que les conditions favorisant leur réussite éducative. Elles exploreront les dynamiques de communication pédagogique, les relations entre acteurs et les tensions entre liberté et cadrage des formations, que ce soit comme soutien à la persévérance et l’engagement (Dussarps et al., 2025) ou comme supports de l’autonomie dans un environnement souvent marqué par l’absence.

Axe 4 – Approche critique des transformations de l’enseignement-apprentissage

Cet axe adopte une perspective critique sur les transformations induites par la FOAD. Les contributions étudieront l’évolution des savoirs (production, circulation, appropriation) dans des dispositifs médiatisés, souvent industrialisés (Moeglin, 2010) visant les économies d’échelle. Elles examineront les risques d’appauvrissement du rapport au savoir, de perte d’attention ou de pensée critique (Citton, 2014), ainsi que l’émergence de nouvelles formes de médiation (Sognos et al., 2021). Les travaux exploreront également les enjeux éthiques liés aux données circulant dans les plateformes, notamment sous l’angle des biais algorithmiques, de la protection des données et de leur mobilisation à des fins de surveillance dans une logique de pilotage par les données, et les dynamiques d’agentivité à travers le design d’expérience, la narration et l’oralité, en questionnant l’impact des technologies, notamment la place des intelligences artificielles, sur l’humanisation ou la déshumanisation de l’enseignement.

Bibliographie

Aiken, R. M., & Epstein, R. G. (2000). Ethical guidelines for AI in education : Starting a conversation. International Journal of Artificial Intelligence in Education, 11(2), 163-176.

Bullich, V. (2021). Plateforme, plateformiser, plateformisation : le péril des mots qui occultent ce qu’ils nomment, Questions de communication, 40. DOI :https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.27413

Citton, Y. (2014). Pour une écologie de l’attention. Seuil.

Collin, S., & Marceau, E. (2022). Enjeux éthiques et critiques de l’intelligence artificielle en enseignement supérieur. Éthique publique. Revue internationale d’éthique sociétale et gouvernementale, 24(2).

Dussarps, C., Vaugier, E., Varichon, J. (2025). Proposition d’un cadre épistémologique et méthodologique pour l’étude de la persévérance scolaire dans l’enseignement à distance. Éducation, Santé, Sociétés, 11(1).

Fülöp, E. (2024). Des histoires à l’avenir. Pratiques d’écriture  numérique en littérature et humanités numériques .https://www.youtube.com/watch?v=c2RjUaLdOZI

Jeanneret, Y. (2005). « Dispositif », dans Commission nationale française pour l’Unesco, La « Société de l’information » : glossaire critique, Paris, Éd. La Documentation française, p. 50-51.

Massou, L. (2010). Chapitre 4. Dispositif et enseignement à distance. Dans V. Appel, H. Boulanger et L. Massou Les dispositifs d’information et de communication : Concepts, usages et objets (p. 59-76). De Boeck Supérieur.

Moeglin, P. (2010). Les industries éducatives. PUF.

Paquelin, D. (2004). Le Tutorat : Accompagnement de L’actualisation du Dispositif. Distances et savoirs, 2(2), 157-182. https://doi.org/10.3166/ds.2.157-182.

Paquelin, D. (2011). La distance : questions de proximités. Distances et savoirs, . 9(4), 565-590.

Péréa, F. (2022).  Des objets qui parlent ? Et ce qu’il reste aux humains.,Paris, MkF éditions, Les essais numériques. 2022, 141 p., Compte rendu par Natalia Marcela Osorio Ruiz, Université Paul Valéry, Montpellier III / LHUMAIN – Langages HUmanités Médiations Apprentissages Interactions Numérique/https://shs.cairn.info/revue-langage-et-societe-2024-1-page-178?lang=fr&tab=auteurs/

Sognos, S., Gardiès, C. et Fauré, L. (2021). Construction de registres sémiotiques dans des dispositifs collaboratifs : un processus de médiation des savoirs, Sciences de la société, 107. https://journals.openedition.org/sds/13170

Calendrier

  • 30 septembre 2025 : date butoir pour faire une proposition de communication (résumé de 6 000 signes maximum, espaces compris). La proposition doit être déposée sur le site du colloque : https://cia5.sciencesconf.org
  • 10 décembre 2025 : notification d’acceptation ou de refus
  • 12 décembre 2025 : ouverture des inscriptions (l’accès au colloque est gratuit mais l’inscription obligatoire)
  • 6 mars 2026 : textes complets pour les actes (20 000 signes maximum, espaces compris), déposés sur le site du colloque.
  • 9-10 avril 2026 : colloque à Bordeaux
  • 30 septembre 2026 : textes définitifs pour les actes (20 000 signes maximum, espaces compris), déposés sur le site du colloque.

Comité d’organisation

Camille Capelle, Université de Bordeaux

Léa Degeuse, Université de Bordeaux

Clément Dussarps, Université de Bordeaux

Anne Lehmans, Université de Bordeaux

Vincent Liquète, Université de Bordeaux

Catherine Pascal, Université de Bordeaux-Montaigne

Julie Pascau, Université de Bordeaux

Karel Soumagnac, Université de Bordeaux

Charlotte Sury, Université de Bordeaux

Comité scientifique

Emmanuel Béché, Université de Maroua

Abdelfettah Benchenna, Université Sorbonne Paris Nord

Vincent Bullich, Université Lumière Lyon 2

Camille Capelle, Université de Bordeaux

Jean-François Cerisier, Université de Poitiers

Noémie Chaniaud, Institut Polytechnique de Bordeaux

Christine Chevret-Castellani, Université Sorbonne Paris Nord

Anne Cordier, Université de Lorraine

Léa Degeuse, Université de Bordeaux

Jérôme Dinet, Université de Lorraine

Clément Dussarps, Université de Bordeaux

Cécile Gardiès, Ecole Nationale Supérieur de Formation de l’Enseignement Agricole

Anne Lehmans, Université de Bordeaux

Vincent Liquète, Université de Bordeaux

Luc Massou, Université de Lorraine

Pierre Moeglin, Université Sorbonne Paris Nord

Cathia Papi, TELUQ – Université du Québec

Didier Paquelin, Université Laval à Québec

Catherine Pascal, Université Bordeaux-Montaigne

Julie Pascau, Université de Bordeaux

Daniel Peraya, Université de Genève

Nathalie Pinède, Université Bordeaux-Montaigne

Emilie Remond, Université de Poitiers

Soufiane Rouissi, Université Bordeaux-Montaigne

Karel Soumagnac, Université de Bordeaux

Lise Verlaet, Université Montpellier 3

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