L’interdisciplinarité à l’épreuve des sciences transformatives

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Event place Bâtiment Max Weber - Université Paris Nanterre , Nanterre 92, France

Cadrage et problématique

La notion de « science transformative » se présente comme une notion « phare », rendue attrayante par l’emploi d’une terminologie plus ou moins radicale. Développée à l’origine dans le cadre des institutions de financement de la recherche (National Science Foundation aux USA, DG Recherche de la Commission européenne), elle connaît un essor important depuis quelques années et se trouve réappropriée par certains courants de recherche action mobilisant des chercheurs et des activistes travaillant dans le domaine de la décroissance et de l’économie sociale et solidaire par exemple.

Dans un article récent, Schneidewind et al. (2016) définissent la science transformative comme « un type spécifique de science qui ne fait pas seulement qu’observer et décrire les processus de transformation sociétaux, mais les initie et les catalyse. La science transformative vise à améliorer notre compréhension des processus de transformation et en même temps accroître la capacité de notre société à réfléchir sur ces processus. »[1] Dans ce contexte, la science transformative constituerait une activité contribuant à transformer la société, tout en promouvant d’autres méthodes et paradigmes scientifiques pour accompagner ce processus de changement. Elle impliquerait de transformer non seulement les objets, postures et pratiques des chercheurs, mais aussi l’organisation des institutions de recherche (favoriser le co-design et la transdisciplinarité), des systèmes d’enseignement (apprentissages des changements dans des dispositifs pédagogiques centrés sur l’étudiant), et des instances en charge de la conservation de la biodiversité, tel l’IPBES, via la notion corollaire de « changements transformateurs » (https://ipbes.net/transformative-change).

Cette journée d’étude vise à questionner les incidences du recours à des pratiques de recherche-action s’inscrivant dans cette perspective, dans la mesure où elles réaffirment l’importance du lien entre sciences et sociétés, qui constitue un des thèmes structurants de l’association Natures Sciences Sociétés Dialogues depuis sa création au début des années 1990.

Quelles méthodes déployer pour conduire ces recherches (recherche action, recherche intervention, sciences citoyennes, …) accordant une place importante aux relations entre sciences et sociétés ? Quelle place accorder aux démarches inter, voire transdisciplinaires ? Comment évaluer les résultats des travaux et quels enjeux de pouvoir (entre disciplines, entre acteurs scientifiques et société civile) sont sous-jacents ? Ces différents aspects seront abordés à travers trois conférences plénières le matin et trois ateliers de réflexion collective l’après-midi, où chacun pourra, en s’appuyant sur ses idées et son expérience, contribuer au débat.

Notes

[1] “a specific type of science that does not only observe and describe societal transformation processes, but rather initiates and catalyses them. Transformative science aims to improve our understanding of transformation processes and to simultaneously increase societal capacity to reflect on them”, Schneidewind U., M. Singer-Brodowski, K. Augenstein, F. Stelzer, 2016, Pledge for a Transformative Science: A Conceptual Framework. Wuppertal Papers No. 191. Wuppertal Institut, p. 6.

Programme

9h00 : Accueil des participants (amphithéâtre Max Weber)

9h30 : Ouverture de la journée (Claude Millier, Sébastien Caillault, Vincent Leblan, Olivier Petit)

9h45 : Conférences plénières (amphithéâtre Max Weber)

  • Christophe-Toussaint Soulard (géographe, directeur de recherches à INRAE, directeur du Département ACT des sciences pour l’action, les transitions et les territoires d’INRAE), « Les sciences pour l’action face au défi des transformations : réflexions à partir de la perspective des sciences transformatives »
  • Nathalie Frascaria-Lacoste (écologue, professeure à AgroParisTech, directrice du Laboratoire Ecologie, Systématique & Evolution, UMR CNRS/UPS/AGROPARISTECH 8079, Université Paris Sud, Orsay), « Transition écologique et Écologie en transition : questionnements autour de la discipline »
  • Cécile Barnaud (géographe, chargée de recherche à INRAE, UMR Dynafor, Toulouse), « Dispositifs participatifs et asymétries de pouvoir : expliciter et interroger les positionnements »

12h00 : Discussion (amphithéâtre Max Weber)

12h45 : Pause déjeuner – Buffet (Hall)

14h00 : Ateliers en parallèle

Atelier 1 : Critères d’évaluation des recherches à l’interface natures/sciences/sociétés (amphithéâtre Max Weber)

En quoi les volontés de rupture académique et épistémologique manifestées par nombre de travaux sur l’interface natures/sociétés, et les formes d’engagement des chercheurs dans le débat public qui s’ensuivent, conduisent-elles à repenser les procédures de l’évaluation scientifique ? Comment le rôle des acteurs extra-académiques dans ces processus est-il conçu, lorsqu’ils sont reconnus en tant que contributeurs à la création de la connaissance scientifique ? La discussion sera ouverte à toutes les étapes et modalités d’évaluation des chercheurs (lors de la soumission d’une publication ou d’une demande de financement, d’un recrutement ou d’une promotion, etc.), en se fondant sur l’expérience vécue des participants à l’atelier pour identifier des critères d’évaluation transversaux.

Atelier animé par

  • Vincent Leblan (anthropologue, chargé de recherches à l’IRD, UMR Paloc, MNHN, Paris)
  • Cyril Fiorini (coordinateur, Sciences citoyennes et doctorant en sciences humaines et humanités nouvelles- spécialité Sciences, techniques et sociétés, HT2S-Cnam)

Atelier 2 : Pluralisme méthodologique et sciences transformatives (Salle W-1)

L’objectif de cet atelier est de questionner, à partir de l’expérience des participants, la manière dont différentes méthodologies sont amenées à se combiner dans la conduite de recherches transformatives. Comment les objectifs associés aux sciences transformatives influencent-ils les choix méthodologiques opérés par les personnes impliquées dans un tel programme de recherche ? Comment s’assurer que le caractère engagé, voire militant, des porteurs de projet, n’interfère pas sur la qualité scientifique de la démarche adoptée ? Comment les personnes impliquées dans ces processus construisent/négocient de nouveaux cadres/critères de validation de leurs recherches ? Comment les personnes impliquées dans ces processus construisent/négocient de nouveaux cadres/critères de validation de leurs recherches ?

Atelier animé par

  • Olivier Petit (économiste, maître de conférences à l’université d’Artois, Clersé, Arras)
  • Julie Hermesse (socio-anthropologue, professeure à l’Université catholique de Louvain, Laboratoire d’anthropologie prospective, Louvain-la-neuve)

Atelier 3 : Sciences transformatives, interdisciplinarités et enjeux de pouvoir (Salle W-2)

Les sciences transformatives semblent majoritairement se préoccuper des changements qu’elles peuvent apporter à la société civile, mais n’ont-elles pas d’autres effets, notamment au sein du monde académique ? Ce mouvement ne révèle-t-il pas avant tout un changement du rôle et de la place attendus des sciences dans les Etats (innovation, projet public/privé,…)? Si ce rôle entre science et société invite à penser les enjeux de pouvoirs, il nous invite aussi à comprendre en quoi la participation à une démarche de science transformative pourrait recomposer les asymétries disciplinaires. À partir des pratiques des participants, nous tenterons ainsi de décrire les changements (frictions, innovations, conflits,… ) qui témoignent des recompositions actuelles attestant d’un régime de science transformative déjà en cours de structuration.

Atelier animé par

  • Sébastien Caillault (géographe, maitre de conférences à l’Institut Agro, UMR ESO, Angers)
  • Daniel Delahaye (géographe, professeur à l’Université de Caen Normandie, Laboratoire IDEES, Caen)

15h30 : Restitution des ateliers (amphithéâtre Max Weber)

16h30 : Clôture de la journée (amphithéâtre Max Weber)

Comité d’organisation

  • Sébastien Caillault
  • Nathalie Frascaria-Lacoste
  • Vincent Leblan
  • Olivier Petit
  • Claude Millier
  • Kenza Meramria
  • Sylvie Zasser

Modalités et frais d’inscription

Inscription obligatoire avant le 27 octobre 2022. Pour s’inscrire, suivre le lien : https://forms.gle/EfZ21f6A27BvFVpU6

Frais d’inscription :

  • 45 euros (comprenant l’adhésion 2022 au tarif normal de 30 euros à l’association NSS-D)
  • 30 euros (comprenant l’adhésion 2022 au tarif étudiant de 15 euros à l’association NSS-D)
  • 15 euros (pour les adhérents 2022)

Une fois ce formulaire rempli, n’oubliez pas de procéder au règlement des frais d’inscription à l’association Natures Sciences Sociétés Dialogues selon le moyen choisi à préciser dans le formulaire) :

  • par virement bancaire
  • par courrier postal, en adressant votre chèque à l’adresse suivante : Association Natures Sciences Sociétés Dialogues, Université Paris Nanterre – Bâtiment W209, 200, avenue de la République, 92001 Nanterre Cedex

Accès en transports en commun

  • Université Paris Nanterre – Bâtiment Max Weber
  • RER : Ligne A, station « Nanterre-Université »
  • Train : Ligne L, station « Nanterre Université »
  • Bus : arrêt « Nanterre-Université » : lignes 367, 304 et 357
  • Plan du Campus de Nanterre