L’impératif de vérification : usagers et professionnels, tous vigies de l’information ?

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Event type colloque-2

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Event dates
  • From at , 12h30 - 17h30

Event place IUT de Tours, 29 rue du Pont-Volant , Tours 37100

Présentation

Le projet ANR-VIJIE (Vérification de l’information dans le journalisme, sur internet et dans l’espace public) arrivant à son terme dans quelques semaines, l’unité de recherche Prim (Pratiques et ressources de l’information et des médiations, à l’Université de Tours) a le plaisir de vous inviter à participer au colloque des 17 et 18 mars prochains (voir programme).

Après une première journée d’études sur « La vie sociale du faux dans les espaces numériques : entre raison, déraison et dérision » (en novembre 2019) et une deuxième sur « Les postérités de la fausse information. La recherche documentaire entre fiabilité et faillibilité » (en mars 2021), ce colloque VIJIE portera cette fois sur « L’impératif de vérification : usagers et professionnels, tous vigies de l’information ? ».

La vérification de l’information mobilise – particulièrement en ligne où la crédibilité d’un discours repose moins sur son adéquation aux faits que sur sa correspondance avec les croyances et les pulsions émotives – de multiples acteurs, non pas uniquement des journalistes. Elle repose souvent sur une production de signes visibles et sur la rhétorique de la preuve, soit pour rendre le faux croyable, soit pour l’invalider. En ce sens, la vérification constitue un réel défi pour les usagers ordinaires : comment s’en sortent-ils ? dans quelle mesure peuvent-ils et souhaitent-ils vérifier ? mettent-ils eux-mêmes en garde ? existe-t-il des formes d’autodéfense face aux fausses informations ? et, de même que les fausses nouvelles circulent dans des réseaux de pairs, la culture du doute, de type cartésien, peut-elle se développer selon des modalités similaires ? en clair, à l’instar d’autres tendances médiatiques qui l’ont précédée, la vérification peut-elle bénéficier d’un empowerment/d’une autonomisation des usagers ?

Ne pas limiter la question de la vérification de l’information aux initiés et aux professionnels (en particulier les journalistes fact-checkers) conduit à examiner les modalités et les limites de son appropriation par les publics eux-mêmes, à observer et faire émerger des figures de citoyens effectivement investigateurs – qui fondent leurs pratiques sur la légitime posture d’enquête – mais aussi à questionner la nécessité d’accompagnement et d’assistance pour des publics plus vulnérables. Une telle approche revient à souligner les enjeux d’éducation aux médias et à l’information (EMI) et d’activation de l’esprit critique – cette dernière notion se révélant toutefois malléable, dans la mesure où elle est convoquée par des communautés parfois rivales. De même, le fact-checking journalistique s’inscrit désormais dans un spectre politique et social, en tant qu’il devient non seulement une étape dans la production de l’information mais un véritable outil de lutte anti-propagande – il peut d’ailleurs être lui‑même accusé d’être propagandiste, comme en témoignent notamment certains discours dits identitaires et/ou de réinformation. Dans les espaces numériques, les conflits autour des informations semblent ainsi s’être en partie déplacés vers des conflits autour de leur vérification, allant jusqu’à mener les puissances institutionnelles ou technologiques à s’emparer de cette question.

Vérifier l’information semble dès lors devenue pour toutes et tous une injonction – à tout le moins un impératif : c’est ce que ce colloque ambitionne d’interroger, grâce à plusieurs communications (voir programme détaillé) et à plusieurs temps d’échanges.

Programme

Jeudi 17 mars 2022

12h30 : Accueil

12h45 : Lancement du colloque par l’Unité de recherche Prim, Université de Tours

  • 13h : Introduction : Jérémie Nicey (coordinateur scientifique VIJIE, Prim, Université de Tours) : « Le faux est partout et pluriel, mais nombreux sont les veilleurs »
  • 13h15 : Manon Berriche (Medialab Sciences Po Paris & Center for Research and Interdisciplinarity) : « Fausses infor-mations et transformations de l’espace public numérique : de quelques controverses récentes et actuelles sur les réseaux »
  • 14h : Ysé Vauchez (CESSP-CRPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « L’enquête citoyenne entre réinformation, zététique et fact-checking : une lutte pour le monopole de la vérification légitime ? »
  • 14h45 : Pascal Froissart (Gripic, Celsa Sorbonne Université) : « La “Clinique des rumeurs” (Boston, 1942) : crédibilité professionnelle du journalisme et principes d’utilité aux publics »

15h30 : Discussion collective & débat

15h45 : Pause

  • 16h : Julien Giry (ANR-VIJIE, Prim, Université de Tours) : « Pratiques et usages ordinaires de l’information et de sa vérification. Retour sur un protocole d’enquête mixte »
  • 16h45 : Angèle Stalder (ANR-VIJIE, laboratoire Elico, Université Lyon 3) et Gustavo Gomez-Mejia (ANR-VIJIE, Prim, Université de Tours) : « Gestes de vérification des usagers de Twitter : matériaux médiatiques et enquêtes vernaculaires »

17h30 : Discussion collective & débat

Vendredi 18 mars 2022

9h : Démarrage de la deuxième journée

  • 9h15 : Arnaud Mercier (Carism, Université Paris 2 Panthéon-Assas) : « La contribution des “experts” sanitaires au chaos informationnel sur le Covid-19 »
  • 10h : Brigitte Sebbah et Franck Bousquet (LERASS, Université Toulouse 3 Paul Sabatier) : « Appropriations hâtives : le journalisme scientifique à l’épreuve de l’actualité “tout Covid” et des pre-prints scientifiques »

10h45 : Pause

  • 11h : Nina Chouraqui et Amandine Ollier (Master 1, EPJT – Ecole Publique de Journalisme de Tours) : « Quand le partage citoyen de fausses alertes interfère avec les informations officielles prioritaires : le cas de l’attentat au camion-bélier du 14 juillet 2016 à Nice »
  • 11h20 : Samuel Eyene et Amira Mahfoudi (Master 1, EPJT – Ecole Publique de Journalisme de Tours) : « Quand les veilleurs corrigent et moquent les médias professionnels : le journal algérien El Hayat au risque des informations parodiques du Gorafi (2017) »
  • 11h40 : Sarah Chevalier et Alexane Clochet (Master 1, EPJT – Ecole Publique de Journalisme de Tours) : « Vérifier la rigueur des journalistes ou les piéger ? : le magazine Valeurs Actuelles et l’affaire de l’enseignant imposteur (2021) »
  • 12h : Julia Deck (écrivaine, artiste en résidence au sein de l’unité de recherche Prim, Université de Tours) : « La désinformation au prisme de la recherche-création »

12h20 : Discussion collective & débat

12h30 : Pause déjeuner

14h : Table ronde : « Pour ou par les usagers ? Partis pris et publics des initiatives de vérification »

avec

  • Wafa Belabbas et Kevin S. (co-fondateurs de KUBIQ NEWS, réseau social d’information collaboratif)
  • Karen Prevost-Sorbe (coordinatrice CLEMI pour l’Académie d’Orléans-Tours)
  • Pauline Talagrand (rédactrice en chef adjointe à l’investigation numérique de l’AGENCE FRANCE-PRESSE et cheffe de projet de la coalition “Objectif Désinfox 2022”)

16h : ANR-VIJIE (Unité de recherche Prim, Université de Tours) : Conclusions du colloque : « On peut tromper une fois mille personnes mais… » : quelles pratiques pour les vigies de l’information ?

Information pratique

Entrée libre, sur inscription. Indiquez votre nom et affiliation par mail à : jeremie.nicey@univ-tours.fr