Revue « Genre en séries : cinéma, télévision, médias »

« Femmes fatales », « hommes en crise » ? Réexaminer les modèles genrés du film noir

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Publication name Revue « Genre en séries : cinéma, télévision, médias »

Publisher Presses universitaires de Bordeaux

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Argumentaire

Depuis leur émergence dans le champ académique, les gender studies ont porté une attention soutenue au film noir puis au néo-noir, en particulier hollywoodiens. Suite à l’ouvrage fondateur Women in Film Noir, dirigé par E. Ann Kaplan (1ère éd. 1978, 2nde éd. 1998), des travaux importants se sont penchés sur les figures féminines (Doane 1991) et masculines (Krutnik 1991) de ce genre cinématographique en privilégiant une perspective psychanalytique, avant que d’autres recourent à une variété d’approches plus attentives aux facteurs socio-historiques. Les enjeux de genre du film noir hollywoodien des années 1940-1950 ont ainsi été replacés dans un contexte marqué par les bouleversements de la guerre et de l’après-guerre, ainsi que par le développement de la société de consommation et de la modernité urbaine (voir, entre autres, Cohan 1997, Biesen 2005, Jankovich 2011), tandis que leur réinvestissement par le néo-noir à partir des années 1980 a suscité de nouveaux questionnements sur les implications idéologiques d’un tel processus de recyclage générique, pris notamment entre les effets de la libération sexuelle et la persistance d’une morale puritaine (Letort 2007). Si des contributions de Women in Film Noir (Dyer 1998a et Kaplan 1998b) relevaient déjà la complexité et l’hétérogénéité de représentations genrées d’abord perçues comme univoquement misogynes, des études ultérieures ont déconstruit plus avant cette vision réductrice (Cowie 1993, Spicer 2002, Hanson 2007, Grossman 2009, etc.) en discutant la pertinence et les limites des notions de « femmes fatales » et d’« hommes en crise » au regard de la variété des modèles de féminité et de masculinité proposés par le film noir (« girls next door », « good-bad girl », « weak guy », « damaged man », « tough guy », etc.), de la période classique à l’ère contemporaine.

Malgré cette longue tradition critique, de nombreux aspects du film noir restent à explorer dans une perspective genrée, et plus largement culturelle, notamment dans le contexte des études filmiques francophones où les ouvrages sur le film noir incluant cette approche sont encore peu nombreux (Letort 2010, Esquenazi 2012, Pillard 2014 et 2019). Ce numéro de Genre en séries : cinéma, télévision, médias se propose donc de revenir sur ce genre historiquement central dans les études féministes du cinéma, afin de contribuer au renouvellement et aux dynamiques actuelles de ce champ de recherche foisonnant. Il s’agira, d’une part, d’étendre notre connaissance de corpus longtemps négligés, à l’image du « réalisme noir » français (Burch et Sellier 1996) ou du « Strassenfilm » allemand (Wager 1999), et, d’autre part, de revenir sur des films (apparemment) déjà bien connus afin d’en approfondir la compréhension à l’aide de nouveaux cadres méthodologiques.

Parmi les productions qui sont restées largement ignorées par les travaux étudiant le film noir au prisme du genre, il faut d’abord citer toutes celles appartenant à des cinématographies non hollywoodiennes. Depuis le tournant des années 2000, un certain nombre de travaux ont contribué à repousser les frontières nationales de ce genre cinématographique jusqu’ici perçu comme fondamentalement américain, en mettant ainsi en évidence, non seulement ses racines européennes et les transferts esthétiques et culturels qui le traversent (Vincendeau 1992, Morgan et Andrew 1996), mais sa dimension « globale » (Desser 2003) et les formes particulières qu’il connaît en dehors de l’espace hollywoodien. Or, malgré quelques études notables (Spicer 1999 et 2007, Hanson et O’Rawe 2010, Pillard 2014, Da Silva 2014, Walker-Morrison 2019), ces phénomènes de circulation transnationale restent peu explorés au prisme du genre (gender). De même, si le rapport littérature-cinéma demeure incontournable quand il s’agit du genre noir (Tadié 2009), sa transmédialité commence à être envisagée selon de nouvelles voies avec des recherches se penchant par exemple sur la radio, les comics ou la télévision (Schlotterbeck 2013, Lyons 2013, Sanders 2013), mais la dimension genrée de ces productions est peu souvent examinée. Enfin, comme l’ont déjà souligné différents articles relatifs à son expression hollywoodienne classique (Cook 1978, Cowie 1993, Martin 1998), la définition même du film noir est loin d’être anodine d’un point de vue des identités et des rapports de genre qu’il représente ; aussi importe-t-il de revenir sur les processus de redéfinition perpétuelle de ce corpus protéiforme, tant pour en questionner les frontières, comme invitent par exemple à le faire les travaux suggérant l’existence d’un « noir women’s film » ou « women’s film noir » (Walsh 1986, Esquenazi 2012), que pour en circonscrire aussi finement que possible les enjeux et tensions idéologiques.

Par ailleurs, des approches jusqu’ici sous-exploitées pourraient permettre de renouveler les recherches envisageant le film noir sous l’angle du genre. Les études de réception sont ainsi rarement mobilisées au-delà de la prise en compte de la critique professionnelle, alors qu’elles pourraient notamment éclairer les usages et lectures diverses que les spectateurs et spectatrices ordinaires font de ces films (Pillard 2015). Une analyse des matériaux promotionnels produits notamment par les studios serait susceptible d’enrichir ces enquêtes en envisageant l’ensemble des textes médiatiques à disposition du public, dont l’hétérogénéité permet une multitude d’appropriations (Haralovich 2013). De même, l’étude d’archives de production affinerait nos connaissances sur le rôle joué par certain∙e∙s producteur∙ice∙s, réalisateur∙ice∙s ou scénaristes dans l’élaboration des représentations genrées véhiculées par ces films (Biesen 2005, Sonnet 2011). De leur côté, les star studies et les études actorales permettraient d’analyser la manière dont la persona des stars et le jeu des acteur∙ice∙s des films noirs participent à la construction de modèles (ou contre-modèles) féminins et masculins propres à ce genre (cf. Baron 2010). Enfin, malgré l’existence de divers travaux se penchant par exemple sur les enjeux raciaux (Diawara 1993, Lott 1997, Kaplan 1998c, Oliver and Trigo 2003) ainsi que sur les représentations de l’homosexualité et de la bisexualité (Dyer 1977, White 1991, Dyer 1998b, Straayer 1998, Dyer 2002, etc.) dans ces productions, l’articulation souvent complexe du genre à d’autres rapports sociaux (classe, race, ethnicité, sexualité, génération, etc.) reste à explorer dans de nombreux films noirs ou néo-noirs.

Axes de réflexion indicatifs

  • « Femmes fatales » et « hommes en crise » : pertinence et limites de ces notions
  • Transnational / transferts culturels / remakes / intertextualité
  • Films noirs de cinématographies peu étudiées : Amérique latine, Europe, Asie, etc.
  • Contextualisation socio-historique du noir classique et contemporain
  • Hybridité générique (noir et comédie/action/gothique féminin/SF/horreur/etc.)
  • Production / matériaux promotionnels / réceptions
  • Articulation des enjeux de genre, de race, de sexualité, de classe, etc.
  • Stars, acteur∙ice∙s, performances
  • Transmédialité (cinéma, littérature, télévision, radio, comics, jeux vidéo, etc.)
  • Définitions du corpus noir : enjeux de genre

Modalités de soumission des propositions d’articles

Les articles soumis ne doivent pas avoir fait l’objet de publication dans une autre revue ou actes de colloque.

Les propositions veilleront à expliciter et justifier précisément la façon dont elles se situent dans la littérature existante sur le genre et par rapport à la notion de film noir.

Rédigées en français ou en anglais, elles seront composées d’un argumentaire de 500-800 mots, d’une bibliographie et d’une notice biographique. Elles sont à envoyer aux coordinateurs du numéro (thomas.pillard@sorbonne-nouvelle.fr et sandeau.jules@gmail.com) avant le 15 septembre 2021.

Une réponse sera donnée fin septembre. Les articles devront être rendu pour le 15 mars 2022. Ils seront ensuite soumis à une expertise en double aveugle pour une publication en automne 2022.

Coordinateurs du numéro

  • Thomas Pillard, maître de conférences, Université Sorbonne Nouvelle
  • Jules Sandeau, docteur et chargé d’enseignement, Université Montpellier Paul-Valéry

Bibliographie indicative

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