Marronnages

Les conditions raciales de l’enquête en sciences sociales

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Expected response for the 26/09/2022

Response type Résumé

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Publication name Marronnages

Présentation

En contexte francophone, la question de la relation entre la position sociale du·de la chercheur·se et son dispositif d’enquête reste relativement peu explorée. Depuis les années 1990 et le « tournant ethnographique » en sciences sociales, plusieurs travaux se sont intéressés à l’influence des rapports de classe en situation d’enquête (Bourdieu, 1992 ; Jounin, 2016 ; Laurens, 2007 ; Mauger, 1991 ; Pinçon et Pinçon-Charlot, 1991). Néanmoins, les travaux attentifs à leur imbrication avec les rapports sociaux de genre (Clair, 2016 ; Cuny, 2020 ; Darmon, 2005 ; Kocadost, 2017 ; Le Renard, 2010) et, plus encore, avec ceux de race (Boukir, 2016 ; Gouirir, 1998 ; Mazouz, 2008, 2015 ; Quashie, 2020a) sont encore peu nombreux. Les effets de la position du·de la chercheur·se dans les rapports sociaux de race sur la construction du dispositif d’enquête sont pourtant déterminants, en particulier (mais non seulement) lorsque l’enquête se donne pour ambition de rendre compte des processus de racialisation. Avant d’être un système d’antagonismeshiérarchisant des groupes racisés, la race est une relation sociale, rejouée dans l’interaction (Essed, 1991 ; Guillaumin, 2016 [1992] ; Mazouz, 2015 ; Poiret, 2011). Produite et continuée institutionnellement, elle l’est aussi en face-à-face, quotidiennement, dans un jeu de regards duquel personne, pas même le·la chercheur·se, n’est affranchi·e (Fanon, 1952).

Certains courants (Critical Race Studies, Whiteness Studies, Gender, Class & Race Studies, Black & African-American Studies…) ont produit de premières réflexions méthodologiques explorant la place des rapports sociaux de race dans l’enquête (Bulmer et Solomos, 2004 ; Essed, 1991 ; Stanfield et Rutledge, 1993 ; Twine et Warren, 2000). Des travaux, issus notamment des féminismes of color et du Black feminism ont introduit des débats sur l’épistémologie du point de vue, invitant à la fois à faire naître le savoir de « l’expérience vécue », et à dé-neutraliser le point de vue parlant (Anzaldúa et Moraga, 2015 [1981] ; Combahee River Collective, 2006 [1977] ; Hill Collins, 1986, 1990 ; Lorde, 2018 [1984]). Les Indigenous Studies, les Subaltern Studies, les Postcolonial Studies et les courants décoloniaux, enfin, en s’attachant à historiciser et à souligner le caractère eurocentré des méthodes d’enquête, ont contribué à la recherche de nouvelles formes de production du savoir, qui déferaient les relations d’exploitation et d’appropriation des peuples autochtones et des chercheurses locaux qui ont marqué l’histoire des sciences humaines et sociales occidentales (Chilisa, 2012 ; Quiroz, 2019 ; Smith, 1999 ; Spivak, 2020 [1988]).

En France, ces critiques et ces paradigmes ont pu être intégrés aux débats méthodologiques autour des pratiques ethnographiques (Bensa et Fassin, 2008). Elles se reflètent aussi dans des travaux réflexifs nourrissant la compréhension des processus de racialisation, tantôt en contexte républicain français (Mazouz, 2008 ; Boukir, 2016), dans le cas de chercheur·se·s des « Nords » se déplaçant aux « Suds », s’exposant ainsi à de nouveaux régimes de racialisation (Quashie, 2020).

Mais si la question de la relation d’enquête et de la position du·de la chercheur·se commence à être explorée, l’approche de la recherche sous l’angle des rapports sociaux de race mérite d’être largement poursuivie. Dans cette optique, ce dossier thématique de Marronnages propose d’interroger la manière dont les rapports sociaux de race façonnent la construction des dispositifs d’enquête et la conduite des terrains. En prenant pour objet les « conditions raciales » de l’enquête, c’est-à-dire la manière dont la race configure les pratiques d’enquête (choix des méthodes et des personnes, stratégies d’entrée, construction des relations, etc.), ce dossier vise à rassembler des contributions réflexives et intersectionnelles, attentives aux logiques de racialisation et à leurs implications empiriques. Par cela, il s’agit d’enrichir le corpus des travaux existants, en privilégiant des recherches prenant place en contextes francophones, en particulier (mais pas seulement) dans les « Nords », où les rapports sociaux de race ont encore peu été interrogés d’un point de vue réflexif et méthodologique. En questionnant ces conditions raciales des pratiques d’enquête, ce numéro entend faire de l’enquête en sciences sociales un lieu de production du savoir sur les rapports sociaux.

Attendus et axes thématiques

Pour explorer les conditions raciales de l’enquête, les propositions devront s’appuyer sur des matériaux empiriques originaux (recherches en cours ou terminées), qui ne se limiteront pas nécessairement à des données ethnographiques et/ou d’entretien, mais dont la récolte pourra être analysée à l’aune de ce que lui font les rapports sociaux de race. Les recherches sur la race et les processus de racialisation n’étant pas les seuls lieux de manifestation de la race dans l’enquête, les propositions pourront inviter à poser cette question dans le cadre de travaux portant sur des objets différents. Par ailleurs, la race se produisant à l’intersection d’autres rapports sociaux (de genre, de classe) et croisant d’autres formes de minorisation (âge, sexualité, handicap, santé, religion, statut migratoire ou administratif, conditions de vie matérielles et mentales, etc.) les propositions devront prêter attention à l’articulation de ces différentes assignations.

Ces matériaux et ces objets devront être présentés avec précision dans la proposition, et s’inscrire dans l’un ou plusieurs des trois axes thématiques de l’appel :

  1. Le corps du. de la de la chercheur.se, les assignations et formes de racialisation dont iel fait l’objet comme lieu de production du savoir sur les rapports sociaux de race ;
  2. Les stratégies mises en œuvre à partir de ces assignations pour conduire l’enquête ;
  3. Les phénomènes d’appropriation et de domination engendrés par les rapports sociaux de race traversant l’enquête et les méthodes alternatives mises en place pour les limiter.

Axe 1 : Assignations et racialisation des chercheur·se·s

Les propositions pourront d’abord explorer les lectures sociales du corps et l’assignation raciale des chercheur·se·s, variables lors de l’enquête, afin de rendre compte des spécificités et des modalités des processus de racialisation. Elles pourront ainsi se demander en quoi ces assignations configurent l’enquête, les relations nouées, et redessinent par-là même l’objet étudié. Comment analyser la place de la racialisation du·de la chercheur·se dans la construction des relations sur le terrain ? En quoi la perception raciale du·de la chercheur·se nous informe-t-elle sur les manières sociales de catégoriser ? Sur quels marqueurs corporels, culturels ou sociaux s’appuie cette perception racialisée ? Comment s’imbrique-t-elle avec les rapports sociaux de classe, de genre, ou avec les statuts et les attributs sociaux du·de la chercheur·se ? Quels usages ces assignations ont-elles dans les relations d’enquête, et comment contraignent-elles l’objet étudié ? Kamel Boukir (2016) raconte par exemple comment il se retrouve, alors qu’il tente d’accéder à un terrain institutionnel dans une ville qu’il connaît bien, dans l’impossibilité d’échapper à sa catégorisation comme « gars de la cité d’origine algérienne ». Se voyant nier la neutralité du chercheur, associé aux populations prises en charge par l’institution du fait de son « origine », il est assigné à une identité sociale et raciale « qui ne doit plus rien à [ses] propres actes. »

Dans cette attention aux assignations vécues par le·la chercheur·se, la question du contexte et de la comparaison a toute son importance, puisque les déplacements du site de la recherche exposent les chercheur·se·s à d’autres formes et à d’autres régimes de racialisation. De là, en quoi la comparaison des perceptions imbriquées des chercheur·se·s, multiples et variables au fil des terrains d’enquête, nous informent-elles sur les différents contextes et régimes de racialisation, sur leur systématicité et leurs spécificités, sur leurs modalités de reproduction ? Hélène Quashie (2020b) ou Michael G. Hanchard (2000) montrent par exemple que des chercheur·se·s des « Nords » se déplaçant aux « Suds » peuvent, selon leur nationalité, leur langue, leur statut ou leur niveau d’étude, être « blanchi·e·s » socialement. Par ailleurs, au sein d’un même contexte national d’enquête, les multiples interactions qui composent le terrain produisent des variations semblables, puisqu’elles sont le théâtre de la recomposition permanente et imbriquée des rapports sociaux degenre, de race et de classe (West & Fenstermaker, 1995 ; Mazouz, 2015).

Axe 2 : Des stratégies de négociation racialement situées ?

Au cours du travail de terrain ethnographique, le·la chercheur·se se voit parfois associé·e à un ou des groupes de personnes spécifiques, des « cliques », qui ouvrent en même temps qu’elles limitent l’accès à certaines informations ou réseaux (De Sardan, 1995). En s’intéressant à ce phénomène, les propositions pourront explorer et tester le caractère socialement situé de cet « enclicage », et son ancrage dans les rapports sociaux de race. Elles pourront par exemple questionner la pertinence du racial matching, une méthode conduisant à apparier des enquêteur·se·s et enquêté·e·s aux assignations raciales proches, qui a été autant promue que contestée dans les sciences sociales étasuniennes (Twine, 2000). Il s’agira d’interroger les ressorts des positions d’outsider ou d’insider sur les terrains. Quelles sont les possibilités qu’offrent ces positions, leurs limites, et à partir de quelles positions et assignations sociales les négocie-t-on ? Leïla Drif (2020) raconte ainsi comment son assignation en tant que jeune femme racisée « arabe » lui a permis d’intégrer des familles réfugiées syriennes et palestiniennes à Beyrouth au Liban, mais l’a aussi empêchée d’être perçue comme une chercheuse française lorsqu’elle est entrée en contact avec les ONG locales. Au contraire, Philippe Bourgois (2000) explique que sa position d’anthropologue français blanc de classes supérieures ne l’a pas empêché de mener une enquête prolongée auprès de communautés noires et portoricaines de classes populaires de East Harlem à New York. Le passage d’outsider à insider ne repose donc pas uniquement sur les assignations sociales des chercheurs.ses, mais résulte aussi de leur capacité à développer des stratégies pour investir un groupe social (Gouirir, 1998). Par ailleurs, des positions d’extériorité vis-à-vis de son terrain, telles que la position d’outsider within décrite par Patricia Hill Collins (1986), permettent parfois d’appréhender des réalités difficilement perceptibles de tou·te·s.

Si les statuts d’insider et d’outsider sont donc toujours construits par les stratégies d’insertion des chercheur·se·s restent néanmoins socialement situées. Lors de l’enquête, iels sont ainsi contraint·e·s par des assignations objectives – de genre, de classe, de race, de sexualité, de santé, d’âge, etc. – qui conditionnent leurs possibilités d’accès aux terrains et de maintien sur ceux-ci. Cependant, ces positions ne sont pas privées de toute marge de négociation. Les chercheur·se·s parviennent parfois à s’appuyer sur leurs assignations pour construire des identités stratégiques, en performant certains rôles intériorisés au cours de leurs socialisations. En quoi les assignations de genre, de race, de classe des chercheur·se·s conditionnent-elles leurs possibilités d’entrée sur le terrain ? Comment les chercheur·se·s s’appuient-iels sur leurs expériences de socialisation et sur ces assignations variables pour se maintenir et circuler parmi les différents réseaux constituant leur terrain ? La modification de l’apparence physique et de la présentation de soi (Goffman, 1973), la maîtrise d’une langue ou la performance d’un accent (El Chab, 2020), la mobilisation de certains savoirs-êtres raciaux – comme le Black talk ou le White talk dont parlent Simpson (1996) ou Warren (2000) –, la mise en avant d’un statut matrimonial ou d’attributs de genre (Islam, 2000), de sexualité, ou de classe (Da Costa, 2020) sont autant d’éléments permettant de performer, par l’exagération ou l’atténuation, certaines caractéristiques liées aux dispositions du·de la chercheur·se pour faire son terrain.

Enfin, le retour sur ces stratégies pourra poser la question : jusqu’où peut-on performer ? Claire Cosquer (2020) ou Mitchell Duneier (2000), tou·te·s deux chercheur·se·s blanc·he·s, évoquent par exemple le sentiment d’être, malgré elleux, des racial insiders, témoins et complices du racisme de leurs enquêté·e·s. Ces questions se posent également au sein des communautés racisées, lorsque des enquêté·e·s partagent des propos racistes ou antisémites (Duneier, 2000 ; Islam, 2000 ; Becker, 2000). Appréhender ces problématiques pose la question des limites des statuts d’insider et d’outsider en se demandant : de qui est-on complice, qui trahit-on, et en quoi ces positions et ces sentiments reconfigurent-ils nos manières d’enquêter ? Travailler sur la race peut en effet amener le·la chercheur·se à être confronté·e au racisme, de manière directe ou indirecte, et peut entraîner des choix éthiques déliés des contraintes seulement scientifiques de la recherche. Par ailleurs, l’expérience de violences (de genre, de race, de classe, ou autre) sur le terrain peut affecter le déroulement de l’enquête et conduire à des choix de sécurité et d’auto-préservation. De là, comment l’impératif de protection de soi et les dimensions éthiques, politiques du travail sur la race contraignent-elles les stratégies d’accès et le déroulement du terrain ?

Axe 3 : La relation d’enquête comme rapport de pouvoir

La relation d’enquête est, par définition, caractérisée par son asymétrie voire parfois par la domination de l’enquêteur.trice sur les personnes rencontrées (Bourdieu, 1992). En effet, la conduite d’une enquête de terrain suppose de recueillir des données sur un sujet et dans une temporalité délimitée. Le·la chercheur.se peut à cette occasion occuper des positions relativement dominées lors de son travail d’enquête, ou offrir des formes de contre-dons aux personnes impliquées dans le processus, comme l’offre de sa force de travail, rémunérée ou non, physique ou intellectuelle, des formes de gratification, la participation aux activités ou la représentation des groupes enquêtés, etc. Cependant, à court ou plus long terme, celui·celle-ci finit toujours par s’en extraire et retrouver son statut de chercheur·se (Linhart, 1981 [1978] ; Jounin, 2009). Même dans les configurations où le·la chercheur·se est dominé·e ou instrumentalisé·e par certain·e·s participant·e·s à l’enquête (Da Costa, 2020 ; Drif, 2020), ou quand iel adopte une posture de recherche réflexive, il résulte que les bénéfices à la fois symboliques et matériels de la recherche (tels que la propriété entourant les savoirs produits) lui restent le plus souvent attribués. La relation d’enquête n’est donc pas exempte de rapports de domination, de phénomènes d’exploitation et d’appropriation. Par conséquent, les rapports sociaux de race comme ceux de genre ou de classe sont susceptibles de configurer les interactions, les échanges et les dynamiques de pouvoir qui traversent l’enquête. Ainsi, les propositions pourront se demander comment la race agit comme rapport de pouvoir dans l’enquête. Que configurent les rapports sociaux de race en termes de dons, de contre-dons, d’exploitation et de domination entre chercheur·se·s et enquêté·s ? La race et les rapports sociaux de classe et de genre peuvent-ils renforcer l’asymétrie qui caractérise les dispositifs d’enquête en sciences sociales ? Ou renversent-ils au contraire à certains moments la situation vers une domination des enquêté·s ? En prenant pour objet les rapports sociaux qui traversent la relation d’enquête et en les rapportant aux positions des personnes impliquées, les propositions pourront analyser ces phénomènes pour éclairer les structures sociales du terrain étudié.

Par ailleurs, les contributions pourront s’interroger sur les manières de composer avec les rapports sociaux qui traversent l’enquête, afin d’objectiver et de limiter les phénomènes d’appropriation ou de domination des personnes enquêtées. Ainsi, comment construire des méthodologies d’enquête en prenant en compte les cadres de référence et les situations particulières (administrative, financière, professionnelle, émotionnelle, politique…) des personnes rencontrées ? Comment s’assurer que les conditions de la production de la recherche reproduisent le moins de formes de racialisation ou de domination possibles ? Les propositions pourront présenter des méthodologies alternatives et des solutions inventées sur le terrain pour surmonter ces obstacles. Elles pourront – ou non – s’inspirer des réflexions ouvertes et des méthodes conceptualisées par les études décoloniales, les Subaltern studies ou encore les études féministes (Essed, 1991 ; Mignolo, 2018 ; Spivak, 2020 [1988]). Linda Smith (1999 : 193) propose par exemple la Kaupapa Maori Research, une méthodologie qui vise à s’adapter aux besoins, aux priorités et aux cadres de pensée des populations Maori.
À sa suite, Bagele Chilisa (2012 : 106-139) présente plusieurs postures méthodologiques prenant en compte la spiritualité, les récits ou encore le langage dans lequel s’expriment les personnes rencontrées dans le cadre de l’enquête. De la même manière, Boaventura Sousa de Santos (2018 : 147) prône une relation d’enquête qu’il qualifie de non-extractiviste, articulée autour du couple sujet-sujet et non plus sujet-objet (Ndlovu-Gatsheni & Msila, 2021). Dans ce sens, comment mettre en place des formes de collaboration, de rétribution et/ou de restitution des résultats de l’enquête, afin que les bénéfices (symboliques, matériels) de la recherche soient partagées entre ses participantes ? Les contributions pourront inclure des préoccupations allant de la conception à la restitution des recherches, présenter des démarches de recherche collaborative, de recherche-création, de recherche-action, ou de toute initiative visant à étendre la propriété et les bénéfices de la recherche, du·de la chercheur·se vers ses participant·e·s.

Modalités de contribution

Les auteur·e·s sont invité·e·s à soumettre un titre d’article, avec son résumé (1000 signes espaces compris), cinq mots-clés ainsi qu’une brève note biographique (nom, prénom et rattachement institutionnel) pour le 26 septembre 2022 au rédacteur en chef de la revue revue@marronnages.org et aux coordinatrices du dossier thématique :

Si la proposition de résumé est acceptée, l’article est à déposer sur le site de la revue pour le 27 février 2023 au plus tard pour être expertisé (double évaluation) et discuté en comité de rédaction. Il n’y a donc pas de garantie de publication de l’article avant validation par les experts scientifiques et acceptation de l’article en comité de rédaction au premier semestre 2023.

Les consignes aux auteurs et autrices de la revue, à respecter pour tous les articles soumis sont disponibles sur le site de la revue.

Calendrier

  • 26 septembre 2022 : date limite d’envoi des propositions de résumés
  • Octobre 2022 : réponse sur les propositions
  • 27 février 2023 : envoi des V0 des articles aux coordinatrices, suivis d’échanges entre coordinatrices et auteur·e·s
  • 1er mars 2023 : soumission des articles au rédacteur en chef et envoi en expertise
  • Avril 2023 : comité de rédaction
  • Mai 2023 : soumission des V2
  • Automne 2023 : secrétariat de rédaction et maquettage
  • Décembre 2023 : parution du numéro

Bibliographie

  • Abu-Lughod, Lila. 2008. « Writing against culture ». In Oakes, Timothy & Patricia L. Price, The Cultural Geography Reader, 466-479. New York : Routledge.
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  • West Candace, et Sarah Fenstermaker. 1995. “Doing Difference“. Gender and Society, Vol.9, n°1.

 

 

 

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