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Lieu de l’événement IUT de Troyes, Bâtiment MMI, 9 Rue Quebec , Troyes 10026, France
Programme de recherche
Le programme de recherche « Images, discours et mobilités en Méditerranée » (IDeM2, 2020–2022) comprend une conférence inaugurale le 15 janvier 2021 à l’Université de Reims Champagne–Ardenne ainsi qu’un colloque international à l’IUT de Troyes les 14–15 décembre 2021. Les contributions présentées à l’issue de ces deux événements scientifiques feront l’objet d’un travail éditorial interdisciplinaire.
Le programme IDeM2 s’inscrit dans le cadre du réseau Langue française et expressions francophones (LaFEF) de coopération scientifique entre l’Algérie et la France et précisément des universités Oran2 –Mohamed Ben Ahmed et de Reims Champagne–Ardenne. Sa thématique concerne tous les types de migrations contemporaines (professionnelles, économiques, politiques, etc.) dans ce « bassin de la diversité » qu’est la Méditerranée (Albertini, 2013 : 2). Dans cette perspective, des études pluridisciplinaires concernant tous les pays du pourtour méditerranéen sont attendues
Problématique
Partant du principe que la notion de migrant·e est construite (socialement, politiquement, médiatiquement, etc.), comment les dispositifs éducatifs, culturels ou médiatiques mobilisent–ils des images fixes ou des supports audiovisuels représentant les migrant·e·s ? Quelles valeurs et plus généralement quelles représentations des sociétés d’origine, de transit ou d’accueil ces images et ses dispositifs portent–ils ? Comment les publics, dans leur diversité, les appréhendent–ils autour du Bassin méditerranéen ?
Thèmes et axes disciplinaires
AXE 1. Images, migrant·e·s et didactique (didactiques du Français Langue Seconde, du Français Langue Étrangère, didactique d’autres disciplines, sciences de l’éducation et de la formation)
Comment les supports iconiques et audiovisuels traitant des migrants sont–ils utilisés et accueillis par les publics dans les dispositifs de formation (scolaire, universitaire, professionnelle…) ? L’interprétation, et plus généralement la réception des images, sont déterminées, entre autres, par les sphères socioculturelles et les contextes éducatifs dans lesquelles elles s’opèrent. Aussi la confrontation de la réception des images par des publics différenciés permettrait–elle d’analyser leurs modalités spécifiques d’interprétation. Cette approche sémio–pragmatique et comparative pourrait contribuer à la didactique du Français Langue Seconde –FLS (Abry, 2006), du Français Langue Étrangère –FLE (Bettencourt, 2020 ; Castelloti, 2006) et de toute langue étrangère, que ce soit à propos d’un public considéré comme migrant ou non migrant (Marchand, 1989).
Dans cet axe, pourront se poser les questions suivantes : comment les divers acteurs de l’école (élèves, enseignants, etc.) reçoivent–ils les images des migrant·e·s ? Quelles utilisations pédagogiques les divers acteurs de l’éducation peuvent–ils faire de ces images dans le cadre, entre autres,de la didactique du FLS et du FLE ? En quoi ces images seraient–elles facilitatrices pour la compréhension et l’expression en langue française ou pour toute autre langue étrangère que cela soit à l’écrit ou à l’oral ? Qu’apportent ces images aux situations d’enseignement/apprentissage des différentes disciplines ?
AXE 2. Images et discours médiatiques sur les migrant·e·s (analyse de discours, sciences de l’information et de la communication et sciences politiques)
Cet axe est centré sur le rôle des médias dans la mise en scène polarisante des discours sur les migrant·e·s. Selon la généralisation de l’information–spectacle, le débat public est organisé dans une « arène médiatique » (Charaudeau, 2015), qui, s’appuyant sur des images, se nourrit et fabrique des controverses. Ces représentations et discours multimodaux sont particulièrement complexes à décrypter dans la mesure où ils recourent à l’expression audiovisuelle (linguistique, iconique) et à plusieurs mediums ou médias.
Dans des études qui combinent analyses des images, des médias et de leur réception, pourront se poser les questions suivantes : quelles représentations des migrant·e·s les médias véhiculent–ils ? Comment s’opère la réception de ces images et de ces discours sur les réseaux sociaux numériques (RSN) ? Dans quelle mesure ces traitements médiatiques sont–ils les auxiliaires de discours politiques dans les divers pays méditerranéens ? Si toutefois certains traitements médiatiques de la crise des migrant·e·s tendent à alimenter les polémiques, d’autres représentations des migrant·e·s émergent–elles ? Dans quelle mesure constitueraient–elles des formes de contre–culture par rapport à ce modèle dominant ?
AXE 3. Films, migrant·e·s et dispositifs de médiation (études cinématographiques et audiovisuelles et sciences de l’information et de la communication)
Dans une perspective de médiation culturelle, comment les films, dont le thème est en lien avec les phénomènes de migration en Méditerranée, sont reçus par les migrant·e·s dans les contextes d’éducation ou de formation extrascolaires ? Centré sur les dispositifs plutôt que sur les films (dont les types peuvent être variés : fiction, documentaire, amateur, etc.), cet axe est consacré aux observations de terrain sur des espaces de médiation divers aussi bien en termes d’organisation que de finalités. Il concerne les dispositifs d’éducation cinématographique (festivals de cinéma, ciné–clubs, plateformes numériques, etc.), les structures favorisant l’accueil des migrants dans le pays d’accueil (organisations associatives ou gouvernementales, foyers de migrant·e·s, etc.), ou encore les espaces muséaux et les lieux de mémoire (par exemple, les musées d‘histoire).
Les communications s’attacheront à l’analyse du contexte de diffusion des objets audiovisuels et à ses relations avec la réception des films par différents publics (El Bachir et Laborderie, 2020). Une attention particulière sera portée aux propositions qui envisagent les dispositifs de médiation dans une perspective d’éducation civique.
AXE 4. Livres et images de migrant·e·s (esthétique de la réception, littérature, sémiologie de l’image)
Comment les livres de jeunesse comme les albums, romans illustrés, bandes dessinées, livres–CD, ouvrages documentaires, magazines, encyclopédies interactives et les livres pour adultes (romans graphiques, bande dessinées, ouvrages documentaires, etc.) donnent–ils à voir des représentations de migrant·e·s ? Quels types d’images (dessins, photographies, dessins de presse, etc.)sont–ils privilégiés ? Comment les images sont–elles interprétées, et plus largement reçues ? Quels effets produisent–elles ? Au moyen de quels réseaux d’intericonicité peuvent–elles s’actualiser et s’interpréter ? En matière de transmédialité, seront aussi considérés les allers–retours entre récit romanesque et récit filmique.
Devant la multiplicité des points de vue, des discours et des imaginaires(écrivains/réalisateurs, lecteurs/spectateurs), comment les transferts sémiotiques engendrent–ils des interactions entre les objets médiatiques et des réceptions différenciées ? Bien que le cinéma ait emprunté à la littérature certaines stratégies, leurs modes d’expression sont autonomes. À propos d’un roman/film traitant des migrant(e)s, il semble donc important de considérer leurs diverses possibilités sémantiques et modalités de lecture. Nous nous interrogerons notamment sur la manière dont les réceptions romanesques et cinématographiques peuvent entrer en relation.
Références bibliographiques indicatives
ABRY Dominique, 2006. Enseignement-apprentissage du français langue étrangère en milieu homoglotte : spécificités et exigences, PUG.
AGIER Michel, 2013. La conditioncosmopolite. L’anthropologie à l’épreuve du piège identitaire, La Découverte.
AGIER Michel, MADEIRA, Anne–Virginie, 2017. Définir les réfugiés, coll. La vie des idées, PUF.
AGIER Michel, 2018. L’étranger qui vient : repenser l’hospitalité, Seuil
ALBERTINI Françoise, 2013. « Penser autrement la Méditerranée contemporaine : quelles voies pour le dialogue interculturel ? », RFSIC, 2. Accès : http://journals.openedition.org/rfsic/342.
ALI–OUALLA Myriame et RIGONI Isabelle (dir.), 2020. Migrations en images, Revue française des méthodes visuelles, 4.
BETTENCOURT, Élisabeth, DEMOËTE, Marguerite, LEPAON, Ève, 2020. « Apprendre la langue (et s’exprimer) par l’image », dans Hommes & Migrations, 1329, 175–178. Accès : https://www.cairn.info/revue–hommes–et–migrations–2020–2–page–175.htm?contenu=article.
BONVOISIN Daniel, 2018. « L’image des migrants véhiculée par les médias », Rapport sur « Les échanges de midi autour de l’interculturel ». Accès : http://cainamur.be/images/pdf/publications/2018_juin_portefeuille_image_des_migrants_v%C3%A9hicul%C3%A9es_par_les_m%C3%A9dias.pdf
CASTELLOTI Véronique, Hocine CHALABI (dir.), 2006. Le français langue étrangère et seconde : des paysages en contexte, L’Harmattan.
CATARINO Christine et MOROKVASIC M. Mirjana, 2005. « Femmes, genre, migration et mobilités », Revue européenne des migrations internationales, 21–1, 7–27. Accès : https://journals.openedition.org/remi/2534
CHARAUDEAU Patrick (dir.), 2015. La Laïcité dans l’arène médiatique. Cartographie d’une controverse sociale, INA
CHISS Jean–Louis (dir.), 2008. Immigration, école et didactique du français, Éditions Didier.
DALIBERT Marion, 2017. « Féminisme et ethnoracialisation du sexisme dans les médias », RFSIC, n°11. Accès : https://journals.openedition.org/rfsic/2995
EL BACHIR Hanane et LABORDERIE Pascal (dir.), 2020. Images et réceptions croisées entre l’Algérie et la France, ESBC. Accès : https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/imagescroisees/.
ESQUENAZI, Jean–Pierre, 2007. Sociologie des œuvres. De la production à l’interprétation, A. Colin.
MARCHAND Franck, 1989. « Français langue maternelle et français langue étrangère : facteurs de différenciation et proximités », Langue française, 82, 67–81. Accès : https://www.persee.fr/doc/lfr_0023–8368_1989_num_82_1_6382
MATTELART Tristan (dir.), 2014. Médias et migrations dans l’espace auro–méditerranéen, Mare et Martin Éditions
MAZAURIC Catherine, 2012. Mobilités d’Afrique en Europe, Récits et figures de l’aventure, Karthala.
MOROKVASIK Mirjana, 2012. « Préface », dans Claire COSSEE, Adelina MIRANDA, Nouria OUALI et Djaouidah SEHILI (dir.), Le Genre au cœur des migrations, Éditions Petra
SCHNEIDER Anne, 2013. La littérature de jeunesse migrante. Récits d’immigration de l’Algérie à la France, L’Harmattan.
SCOPSI Claire, WILHELM Carsten et ZOUARI Khaled (dir.), 2019. Migrants et migrations en SIC, RFSIC, 17. Accès : https://journals.openedition.org/rfsic/6101.
Propositions de communication
La proposition doit mentionner le nom de leur l’auteur·trice, son rattachement institutionnel, son adresse mél, un titre et un résumé d’une page maximum. Elle précise l’axe dans lequel elle s’inscrit, la problématique, la méthodologie ainsi que les références bibliographiques. Elle doit être accompagnée, dans un fichier séparé, d’une courte biobibliographie de l’auteur·trice (5 lignes et 5 références).
Il est impératif que les communications s’appuient sur des images fixes ou en mouvement sur support matériel ou numérique. Les études de représentation hors contexte de production, de diffusion et de réception ne seront pas acceptées. Ne seront retenues que les travaux de recherche dont les méthodes d’analyse sont fondées sur un recueil de données à partir de traces diverses : enquête de terrain (mobilisant observations, questionnaires, entretiens, etc.), données médiamétriques, images à valeur documentaire, courriers de lecteurs ou de spectateurs, textes critiques des médiateurs, publipostages sur le web, etc.
Seront valorisées les études comparées des réceptions des images par différents publics. Seront également les bienvenues, à l’intérieur de chaque axe, les analyses qui aborderont la diversité et la spécificité des identités sexuelles et de genre dans une perspective liée aux études de genre.
Calendrier
La proposition de communication doit être transmise au plus tard le 23 août 2021 à Pascal Laborderie et Dounia Mimouni : pascal.laborderie@univ–reims.fr, douniamimouni@yahoo.fr
Les réponses parviendront aux l’auteur·trices au plus tard le 22 octobre 2021.
Comité d’organisation
- Hanane El Bachir (université Oran 2),
- Pascal Laborderie (université de Reims Champagne–Ardenne),
- Guillaume Le Saulnier (université de Reims Champagne–Ardenne),
- Dounia Mimouni–Meslem (université Oran2)
- Abdelkader Sayad (université de Mostaganem).
Comité scientifique
- Caroline Blanvillain (université de Montpellier)
- Christian Bonah (université de Strasbourg)
- Hanane El Bachir (université Oran2)
- Virginie Brinker (université de Bourgogne)
- Patricia Caillé (université de Lorraine)
- Laurence Corroy (université de Lorraine)
- Laurence Denooz (université de Lorraine)
- Mohamed Ali Elhaou (université de Tunis)
- Ahmed El Yaagoubi (université de Béni Mellal–Khénifra)
- Alain Kiyindou (université de Bordeaux–Montaigne)
- Pascal Laborderie (université de Reims Champagne–Ardenne)
- Guillaume Le Saulnier (université de Reims Champagne–Ardenne)
- Martial Martin (université de Reims Champagne–Ardenne)
- Dounia Mimouni–Meslem (université Oran2)
- Guglielmo Scafirimuto (université Sorbonne nouvelle –Paris3)
- Abdelkader Sayad (université de Mostaganem)
- Anne Schneider (université de Caen–Normandie)