Revue Mots. Les langages du politique

Nommer le religieux

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Réponse attendue pour le 05/01/2023

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Comment nommer le religieux ?

Nommer, c’est, par une ressource langagière, identifier, reconnaître et définir. Nommer sert aussi à faire exister, symboliquement, mais c’est également, au même plan, réduire l’existence et assigner le sujet à (n’être que) « cela ». La religion est un processus discursif socio-historiquement construit : elle n’existe que dans la mesure où elle est dite et transmise (Jacques, 1979). De ce fait, le domaine religieux est lui-même « un espace d’énonciation où se croisent et se confrontent parfois des signes et des discours » (Dufour, 2014). La religion possède elle-même une dimension en quelque sorte performative et perlocutoire et dispose, par le langage et le récit, mais aussi par le rite et l’image, d’une capacité de créer des imaginaires tout autant que de façonner des réalités. La religion mobilise donc le fait de nommer et de dénommer, de façon spécifique, non sans confusion, parfois. En effet, « nommer, c’est déjà prédiquer » (Siblot, 2001). Cet acte linguistique relève également d’une opération politique qui forge les façons juridico-normatives et sociales d’énoncer le religieux. S’intéresser à l’acte de nomination, c’est ainsi interroger les conflits dans la société, les différents rapports de domination et les énoncés par lesquels les uns et les autres sont gouvernés. Ce dossier propose de s’intéresser aux mots par lesquels le religieux est parlé, pratiqué, pensé et étudié, à la façon dont ses acteurs sont qualifiés et se qualifient dans l’espace social et politique. En quels termes les personnes adhérant à ou pratiquant une religion – ceux que Jeanne Favret-Saada (2017) hésite à nommer « religionnaires », et qualifie du terme ancien de « dévots » – se désignent-elles ? Comment sont-elles dénommées par autrui ? Par quelles catégories sont-elles présentées et représentées dans les sciences sociales ? Le dossier Comment nommer le religieux ? de la revue Mots propose de s’intéresser à diverses religions, courants et mouvements religieux, issus des monothéismes ou non, en parcourant différentes régions du monde, voire en mobilisant des comparaisons, pour saisir les jeux de désignation à l’œuvre, et les enjeux politiques et sociaux qu’ils portent.

En s’attachant à considérer le rapport entre des auto et hétéro-nominations (émiques versus étiques), les processus de construction des discours (Bonnafous et Krieg-Planque, 2014), les contextes historiques et les rapports sociaux qui pèsent sur l’évolution des usages d’un mot (Dufoix, 2011), nous nous intéressons à l’acte de nommer et de dénommer comme « prise de position par rapport à l’objet que l’on nomme » (Calabrese Steimberg, 2012). Il s’agit d’étudier ce qui traverse les significations, qu’elles soient attachées aux catégories et nominations ordinaires ou savantes : les systèmes de relation, les continuités, les ruptures, les déplacements, les transformations voire les mutations (Foucault, 1969, p. 10-11) et ce qu’elles disent du monde social et des sociétés ainsi que la façon dont elles les informent. Cette réflexion nécessite néanmoins une vigilance quant à la question des traductions comme des circulations et des modalités de réception des idées. Les recherches en histoire intellectuelle montrent en effet la nécessité de contextualiser les dénominations et appellations, mais aussi les catégories de pensée, les ancrages sociaux, les conflits d’interprétation dans un contexte de circulation internationale des idées (Pocock, 1989, 2015 ; Skinner, 2002). Nommer et dénommer, c’est aussi penser les problèmes de circulation et de traduction, les passages d’une langue de référence à une autre, d’un univers à un autre.

Comment nomme-t-on le religieux ? Nous proposons de répondre à la question à travers trois axes qui portent sur la manière dont le religieux est substantivé par : 1) la façon dont les actrices et les acteurs se présentent et s’identifient – soit les nominations émiques (Olivier de Sardan, 1998) et l’auto-dénomination ; 2) la manière dont les autres les désignent (nomination étique et hétéro-dénomination) ; enfin 3) la façon dont les chercheuses et chercheurs nomment les acteurs et les actrices du religieux, en sciences humaines et sociales.

Le premier axe s’intéresse à l’auto-dénomination et aux dénominations émiques, soit à la manière dont les individus/groupes se présentent et s’identifient, en apportant à cela différentes significations. On voit que des courants religieux peuvent entretenir un flou sur l’identité d’un mouvement : on s’y dira avant tout « chrétien » alors que l’on y pratique une forme particulière de catholicisme charismatique. Appréhender les significations impliquées, induites ou supposées, nécessite également de considérer les fluctuations du sens au regard du cadre spatiotemporel, comme le montre l’analyse de l’appellation « évangélique » qui revêt des significations différentes selon les régions du monde (en France ou au Brésil, par exemple) et du xviie siècle à nos jours. Il s’agit, dans cette perspective, de réfléchir sur les différentes (dé)nominations en considérant les cadres spatiotemporels et sociohistoriques qui les affectent.

Aussi, l’auto-qualification semble être l’enjeu d’un rapport de force aux multiples dimensions. Il s’agit à la fois de revendiquer une filiation dans le cas d’un ordre religieux catholique, par exemple : les frères prêcheurs sont aussi les Dominicains, « fils » de Domingo de Guzmán, mais aussi, par un jeu de mots, les « chiens de Dieu » (Domini canes), afin de capter la légitimité d’une figure. La dénomination singulière permet aussi de faire exister et de routiniser un charisme, un style qui devient une tradition, et de faire exister une voie spirituelle distincte. Se nommer permet dès lors de s’affirmer. Cette distinction linguistique et spirituelle apparaît également avec les salafistes lorsqu’ils disent se référer à la véritable pratique des premiers musulmans, des « pieux ancêtres » (salaf). Dans le judaïsme, la désignation comme orthodoxes définit également un rapport censément « authentique et entier » à la loi juive. Dans les trois cas évoqués, la question de la pureté et de la vérité portées par le nom, et actées par des pratiques, dénote un enjeu important, du point de vue de la nomination de soi. Enfin, les nominations émiques peuvent également être familières comme « muslim », en France, ou « talas » – catholiques pratiquants, qui « vont à la messe », dans les années 1960 – ou encore « catho », ou même « frère » et « sœur », « une voilée ». Ces dénominations courantes qui constituent des modes ordinaires « affaiblis » de désignation forment des signes internes de reconnaissance et constituent une sorte de premier ou second niveau d’auto-dénomination.

Il s’agit également d’interroger la légitimité des nominations en analysant les rapports entre auto et hétéro-nominations : à quel moment le terme est-il investi par les individus et les collectifs confessants ? Pour accéder à quelles formes de légitimité ? À d’autres moments, les nominations choisies permettent d’organiser une légitimité dans l’espace public en opacifiant le religieux, le soustrayant ainsi à la critique. Il peut s’agir aussi de le (dis)qualifier par des termes péjoratifs ou mélioratifs ou encore d’écarter une possible marginalité. Les catholiques, hétéro-qualifiés d’ » intégristes », qui suivent le rite de saint Pie V, se pensent et se désignent comme des (ou les seuls vrais) catholiques et se réfèrent à saint Pierre, posé comme le fondateur de l’Église catholique.

L’étude historique de la taxinomie « paganisme, judaïsme, christianisme » montre que, dans les premiers textes chrétiens, le classement de la religion des autres servait à tracer les frontières de sa propre identité : « C’est d’abord dire ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas » (Massa, 2017, p. 691).

Le deuxième axe de réflexion permet de s’intéresser aux hétéro-nominations. Comment les individus qui adhèrent à ou pratiquent une religion, une confession ou un courant religieux, sont-ils identifiés par autrui ? Les noms subissent évidemment les aléas, heurs et malheurs de l’histoire. Ainsi, « religionnaires » désigne au xvie siècle « ceux de la religion prétendument réformée ». La catégorie « musulman » s’est trouvée énoncée différemment selon les cadres sociohistoriques : « Sarrasins » (Tolan, 2003), « Turcs » et « Mahométans » (Dakhlia et Vincent, 2011), etc. La colonisation de pays à population en majorité musulmane a également eu une influence sur les significations données au mot (Blévis, 2001 ; Duquesne, 2006).

Parfois le mot qui évoque une identité religieuse fait l’objet d’une censure ou devient tabou. À d’autres moments il devient parfaitement légitime, voire prestigieux, selon que l’on se place du point de vue de l’État, des institutions ou des actrices et acteurs eux-mêmes. La « bonne » et « juste » façon de nommer constitue alors un enjeu non seulement religieux, mais aussi social et politique. Il convient alors de considérer le statut des locuteurs (Gonzalez, 2014), les ressources d’autorité, les capitaux et les positions de porte-parole ainsi que la place des rapports de conflictualité, de différenciation et de distinction (Bourdieu, 2001).

Nommer le religieux est aussi un enjeu des politiques publiques, nationales, cantonales ou régionales, dès lors qu’il s’agit de leur conférer une légitimité, de leur accorder un droit à financement, de leur reconnaître des droits et des devoirs. Une structure comme la Miviludes, en France, et la désignation des dérives sectaires de « nouveaux mouvements religieux » mettent aussi en jeu non seulement l’analyse de ces mouvements, mais également un certain mode de désignation à leur égard. La dénomination religieuse prend enfin un sens particulier dans les pays où la religion d’appartenance s’inscrit sur l’état civil et vient qualifier la citoyenne ou le citoyen.

Certains mots qualifient pourtant le religieux sans que les personnes pratiquant une religion ne les mobilisent pour autant, ou parfois dans des acceptions fort différentes. Il en est ainsi du terme de « prosélytisme », qui peut être perçu dans un sens descriptif ou péjoratif, pouvant conduire à l’interdiction. Surtout, dans les trois monothéismes, les mots de « fondamentalisme » et d’« intégrisme » ne semblent jamais utilisés par les acteurs et actrices eux-mêmes, mais plutôt par d’autres acteurs (politiques, médiatiques, observateurs sociaux, etc.) non ou a-religieux, l’objectif étant alors, le plus souvent, de les disqualifier, ou d’exprimer une crainte à l’égard des positions que ces groupes peuvent énoncer, de leur façon de vivre, réelle ou supposée, ou des actions qu’ils peuvent ou pourraient mener. Le mot « islamiste » se rapporte ainsi à l’islam politique. Il véhicule certainement, contrairement à « islamique » et « musulman », une connotation politique : il constitue une hétéro-catégorisation à charge négative qu’il n’a pourtant pas portée à ses débuts. Parfois, d’autres termes issus de l’observation et du contrôle social, dans la prévention de possibles actes criminels, tels que celui de « radicalisation », quand ce n’est pas celui de terrorisme, viennent qualifier implicitement ou explicitement le religieux. Plus largement, des dénominations hybrides sont également employées, comme l’expression « judéo-chrétien », dont le sens réel demeure assez incertain.

Pour saisir les enjeux de l’hétéro-dénomination, il convient d’appréhender l’imbrication des rapports et des positionnements sociaux contribuant à objectiver les termes. Comment deviennent-ils des « mots désignants ou instituants » (Guilhaumou, 2000, p. 114) ? Comment relèvent-ils de processus de (dé)légitimation, de conflictualisation, de distinction ? Parfois, une forme de légitimation se traduit dans la sécularisation des noms donnés aux structures, associations, syndicats, partis politiques (Portier et Raison du Cleuziou, 2021 ; Yankaya et al., 2019). D’autres fois, il est préférable pour ces organisations d’être reconnues et identifiées comme religieuses par les autres, ce qui les conduit à des jeux d’ostentation et de discrétion du référent religieux, en fonction du contexte d’énonciation (Kammarti, 2021).

Un autre aspect doit également être considéré ici, l’influence du nom donné aux rivaux pour se dénommer au sein d’une même confession religieuse, ou vis-à-vis d’autres religions. Ainsi les « libéraux » peuvent désigner pour des juifs hassidiques Loubavitch de « faux juifs », qui ne pratiquent pas réellement la loi juive, ou, pour des protestants évangéliques, des chrétiens « sécularisés » et non-confessants. Comment saisir les différents termes mobilisés et mobilisables pour (dé)nommer les rivaux, ceux qui ne pratiquent pas, pense-t-on, la « vraie religion », au sein d’une même confession, ou d’autres croyances, et comment les situer ? Selon les périodes historiques, ces (dé)nominations soulignent les dynamiques internes aux religions.

Dans ce cadre, une réflexion pourrait être menée quant aux passages possibles entre des termes émiques et étiques : quelles passerelles existe-t-il entre les catégories étiques et émiques ? L’expression « catholique romain » semble ainsi, par exemple, relever d’abord d’une dénomination exogène critique, en milieu protestant anglo-saxon, peu présente en France, pour accéder ensuite à une forme d’auto-nomination.

Le troisième axe propose d’appréhender plus spécifiquement les dénominations et catégorisations d’observation et d’analyse mobilisées par les chercheuses et les chercheurs, ainsi que les cadres pratiques et analytiques associés à partir desquels ils et elles objectivent leurs sujets. Il invite également, à rebours, à comprendre comment les observations et catégories d’analyse sont influencées par la manière dont sont définis et nommés les sujets. Max Weber est ainsi clairement à l’origine de plusieurs distinctions savantes qui ont créé des catégories de pensées. Plus récemment, dans le cadre des travaux sur l’islam contemporain par exemple, les expressions « islam de marché », « islam politique », « islam au quotidien », etc., agissent de la même manière, se rapportant à des champs d’action, mais aussi à des champs d’études distincts, parfois concurrents, souvent critiques. L’usage pluriel de certaines qualifications, désignations ou (auto)dénominations par les actrices et acteurs (a)religieux eux-mêmes peut porter à confusion et devenir un défi intellectuel obligeant la chercheuse ou le chercheur à un travail de déconstruction du sens commun et de ce qui semble aller de soi (Bourdieu, 1987).

En ce sens, nommer ne confère-t-il pas aux chercheuses et chercheurs une certaine performativité épistémologique, tant dans la capacité à créer des champs d’études qu’à créer des réalités et des imaginaires collectifs ? On peut effectivement s’interroger sur l’adéquation entre la manière dont le chercheur ou la chercheuse identifie ses sujets et son objet de recherche et la manière dont les acteurs et actrices eux-mêmes se reconnaissent dans ces désignations et les reprennent à leur compte (Gonzalez, 2014). Si pour certains, il semble facile de les identifier et de les nommer, pour d’autres les multi-positionnements, ou encore la manière de définir les catégories d’analyse, sont bien moins aisés. À cela s’ajoutent la perte d’information liée aux assignations et aux imaginaires collectifs auxquels les termes renvoient, puis la nécessité de nommer, en dialogue avec le contexte d’élaboration et de production des savoirs. Dès lors, le processus d’objectivation des nominations ordinaires en catégories savantes est un enjeu scientifique, mais non sans portée politique. Cet axe propose de réfléchir sur les désignations et les termes employés par les chercheuses et les chercheurs pour parler de leurs sujets et objets de recherche sur le religieux dans ses différentes manifestations sociales.

Toutefois, les problématiques qui apparaissent dans ce troisième axe traversent également, bien évidemment, les deux précédents. N’est-ce pas le plus souvent les chercheuses et chercheurs, repris parfois par les journalistes et les médias, qui problématisent la manière dont les pratiquantes et pratiquants se nomment ou sont nommés ? D’ailleurs, les confusions entre les discours ordinaires et les discours savants caractérisent particulièrement les sciences sociales du religieux. Comment faire la part des choses entre l’étude d’un culte et celle du rapport qu’entretiennent les acteurs et actrices – et parfois les chercheurs et chercheuses eux-mêmes – à celui-ci ? Il est donc important de repérer les oppositions, les complémentarités et les imbrications voire les décalages quant à l’usage des mots au prisme de la création des catégories de recherche : comment réussir à pratiquer une « interprétation sur l’émique en prenant au sérieux l’interprétation dans l’émique ? » (Olivier de Sardan, 1998).

Ce travail impose aussi d’aborder les affrontements et conflits entre les chercheuses et chercheurs quant aux façons de nommer, à la fois pour imposer leurs propres mots et leurs propres catégories dans la construction de leurs objets, et récuser ceux et celles des autres… La recherche en sciences sociales du religieux forme aussi une scène de conflits d’interprétations qui relèvent à la fois de l’épistémologie, de l’histoire, des questions politiques, des engagements religieux ou des sympathies confessionnelles des chercheurs et chercheuses, mais opère aussi en lien avec d’autres enjeux de pouvoirs par l’expertise auprès des autorités et pouvoirs publics, par exemple. Mais ces conflits concernant les dénominations scientifiques ne relèvent-ils pas aussi de l’interprétation du monde social ?

Se pose enfin la question de la dénomination par les chercheurs et chercheuses de toutes celles et de tous ceux qui se situent en dehors des catégories religieuses, telle que « athées », « incroyants », « non pratiquants » et « agnostiques », ou, de celles et ceux qui ont quitté une religion, comme « post-chrétiens », « ex-musulmans » ou « back-ground musulman » (Willems, 2019), en des dénominations qui se construisent en relation avec le religieux (Bréchon et Zwilling, 2020). La question de la dénomination des acteurs religieux ne saurait négliger ce « reste », qu’elle crée et figure par la distinction qu’elle opère, par la communauté qu’elle crée (Lecolle, 2008).

Ce dossier se propose donc d’appréhender les (dé)nominations des acteurs et actrices religieux en mettant l’accent sur l’articulation entre auto et hétéro-désignations, soit les dimensions émique et étique (et leurs croisements), les évolutions d’une situation à l’autre (sphère privée, publique, politique ou sectorielle), d’une relation à l’autre (relation de proximité, d’alliance, de conflit ou de concurrence), selon les champs et les secteurs. Les contributions proposées seront de préférence appuyées sur un corpus ou un terrain. Nous souhaitons ouvrir une réflexion croisée pluridisciplinaire (sociologie des religions, anthropologie, histoire, science politique, sciences de l’information et de la communication, sciences du langage, psychologie sociale, géographie sociale, littérature, philosophie, droit, etc.) en invitant les chercheuses et les chercheurs proposant un article à considérer la place de l’histoire, des cadres sociaux et la spécificité des approches disciplinaires et méthodologiques dans la question des dénominations religieuses.

Références

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Modalités de soumission

Les autrices et auteurs devront soumettre aux coordinatrices et coordinateurs, avant le 5 janvier 2023, un avant-projet (3 000 signes maximum espaces et références comprises), dont l’acceptation vaudra encouragement, mais non pas engagement de publication.

Les articles, originaux, devront être adressés aux coordinatrices et coordinateurs avant le 15 juin 2023 maximum (45 000 signes espaces et bibliographie comprises). Conformément aux règles habituelles de la revue, elles seront préalablement examinées par les coordinatrices et coordinateurs du dossier, puis soumises à l’évaluation doublement anonyme de trois lecteurs français ou étrangers de différentes disciplines. Les réponses aux propositions de contributions seront données à leurs autrices et à leurs auteurs au plus tard à la fin du mois de septembre 2023, après délibération du comité éditorial. La version définitive des articles devra être remise aux coordinatrices et coordinateurs avant la fin du mois de décembre 2023.

Les textes devront respecter les règles de présentation habituellement appliquées par la revue Mots (voir https://journals.openedition.org/mots/76). Ils devront être accompagnés d’un résumé de cinq lignes et de cinq mots-clés qui, comme le titre de l’article, devront également être traduits en anglais et en espagnol.

Coordinatrices et coordinateurs :

La revue n’accepte que les articles originaux et inédits ; elle ne publie pas les actes de colloques.

Pour les appels à contributions en cours, voir notre rubrique « Appels en cours » : https://journals.openedition.org/mots/22777

Chacun des numéros de Mots. Les langages du politique contient par ailleurs des articles en Varia, qui peuvent nous être soumis à tout moment de l’année. Voir nos recommandations : https://journals.openedition.org/mots/76

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