La démocratie numérique : promesses et illusions

Neutralité de l’Internet, accès à l’information, formats de démocratie

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Informations éditées à partir d’une annonce Calenda.

Réponse attendue pour le 22/03/2024

Type de réponse Résumé

Type d’événement Colloque

Contacts

Dates de l’événement
  • Du au

Lieu de l’événement Campus Saint Jean d'Angély, 5 rue du 22ème BCA , Nice 06000, France

Argumentaire

Une société stable et en paix se fonde sur une démocratie solide et forte. Le modèle démocratique est le futur de toute société qui respecte les droits de l’homme.Les nouvelles technologies de l’information et communication et l’avancée encore peu réglementée de l’Intelligence Artificielle ont impacté non seulement toute activité humaine, mais ont aussi contribué à redessiner le rapport au politique, la participation citoyenne, la communication politique et la politique nationale et internationale.La démocratie numérique (ou électronique, cyber, digitale) est un phénomène politico-social qui a commencé à émerger il y a environ une quinzaine d’années dans des contextes nationaux fort diversifiés. Aujourd’hui, c’est un outil qui est utilisé principalement pour l’expression électorale destinée à un nombre assez restreint de citoyens. La finalité de ce colloque international est d’interroger le phénomène de la démocratie électronique non seulement du point de vue instrumental (outil de é-vote), mais d’en interroger les conditions de possibilité et les limites éventuelles.

Une importante distinction, préalable à tout le traitement du sujet qui suit, est celle entre deux termes anglais « digitisation » et « digitalisation ». Le premier concerne le processus de conversion de quelque chose dans sa forme digitale ou numérique : cela concerne l’information qui est codée en unités informatiques. La digitalisation renvoie, en revanche, à un processus, à l’utilisation de technologies numériques pour changer un modèle économique, pour accéder au paradigme digital, pour en faire un équivalent numérique.

Cette différence est substantielle car il ne s’agit pas de convertir les pratiques démocratiques dans leur format numérique, mais de prendre en considération le fruit d’une digitalisation du processus démocratique.

Parmi les conditions à analyser, il s’agit de reconsidérer plusieurs points critiques, dont la liste suivante propose certaines pistes de réflexion :

  • La notion d’ « espace public » qui a perdu les caractéristiques décrites par J Habermas pour devenir aujourd’hui une sorte de mosaïque de sphères individuelles ou associatives ;
  • L’accès à l’information, sa véridicité, sa vérification, sa production et diffusion. La prolifération des social medias a conduit à la perte de l’intermédiation des médias traditionnels, à un clivage grandissant entre les opinions et les individus.
  • La prétendue neutralité de l’Internet, prônée dans les années 60 par ses fondateurs, a été remise en cause et en péril à la suite du marché des fournisseurs d’accès à Internet qui peuvent moduler notre capacité de transmettre, recevoir et produire des contenus numériques.
  • Le choix des outils numériques à la base d’une démocratie numérique est en mesure de conditionner les actions démocratiques : blogs, instruments de vote électronique, plateforme de discussion dépendent du type de débat démocratique et de forme constitutionnelle choisie.
  • Démocratie représentative ou démocratie directe ? Quelle composition devrait avoir un Parlement pour assurer l’une ou l’autre ?
  • L’analyse des cas d’étude nationaux peut éclairer sur les illusions, les échecs et les bonnes pratiques à l’œuvre.

On se propose d’ouvrir la réflexion et le débat à diverses compétences académiques (info-com, sciences politiques, philosophie, droit, économie, sociologie) et d’inviter les participants à aborder aussi bien des questions théoriques que pratiques (avec des analyses comparatives de pratiques dans différents pays).Le colloque se déroule en français et en anglais, en présentiel et à distance.

Modalités de contribution

Envoyer votre proposition avant le 22 mars 2024 à l’adresse suivante valentina.tirloni@univ-cotedazur.fr

CRHI Université Côte d’Azur http://crhi-unice.fr/membres-statutaires/368-valentina-tirloni 

Comité scientifique

  • Paolo Bellini, Università degli Studi dell’Insubria (Italie)
  • Thierry Ménissier, Chaire Éthique et IA (MIAI-Grenoble) (France)
  • Valentina Tirloni, Université Côte d’Azur, Nice (France)