Colloque international RESIPROC – Le genre : quels enjeux pour la professionnalisation en communication ?

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Event place Université du Québec à Montréal , Montréal H3C 3P8, Canada

On ne compte plus le nombre de guides et de chartes proposés par les services de communication des organisations et institutions publiques pour éviter les stéréotypes de genre dans la communication. Si les objectifs poursuivis sont identiques, les qualificatifs oscillent d’un guide à l’autre pour définir un objet qui leur est pourtant commun : stéréotype de genre, stéréotype de sexe ou sexisme, stéréotype homme/femme, etc. Définir le problème ne fait pas consensus, comme d’ailleurs ne fait pas consensus le type d’écriture à mobiliser pour prendre en compte la dimension genrée de la communication. Enjeu de communication, enjeu pour les communicateurs et communicatrices, la question du genre est donc centrale. Pour Bertini (2006, p. 121) d’ailleurs, «toute situation d’information et de communication se réfère implicitement au système de signification et d’interprétation que constitue le genre», tandis que Coulomb-Guilly (2009, §32) estime que «toute communication est par définition genrée».

Le genre apparaît par ailleurs comme une dimension non négligeable dans l’appréhension des métiers et des parcours professionnels de la communication dans toutes ses déclinaisons (relations publiques, presse, publicité, journalisme d’entreprise, communication externe, interne, etc.). Ainsi, on trouve en sociologie du travail des recherches s’intéressant au thème de la féminisation des métiers et des professions, qui par exemple, interrogent une possible dévalorisation induite par l’arrivée des femmes, se penchent sur une division du travail « où se révèlent les principes de différenciation et de hiérarchisation entre les tâches masculines et féminines » (Malochet, 2007, §6), ou encore posent la question des discriminations en organisations. Ces travaux amènent à considérer la transversalité des rapports femmes/ hommes, puisque les trajectoires professionnelles doivent être articulées aux modalités de travail et aux activités proprement dites. Ainsi, pour Miller (cité par Caron, 2004), le genre occupe une position centrale dans la vie organisationnelle.

Pourtant, la question du genre peut paraître délaissée par les sciences de l’information et de la communication. Si, dans la littérature anglo-saxonne, les questions relatives au rapport entre genre et pratiques professionnelles des communications ont été davantage investies, en relations publiques notamment (Daymon, Demetrious, 2014), Virginie Julliard constate que, dans cette discipline en France, « aucun courant de recherche ne s’est constitué autour de la problématique du genre et de la communication » (Julliard, 2009, §9) . Quand la question du genre est abordée, elle l’est essentiellement par le biais de l’analyse des représentations dans la publicité ou les médias. Elle l’est également, dans unemoindre mesure, dans le domaine de la communication politique – notamment sous l’effet des politiques publiques en faveur de la parité – avec par exemple un intérêt pour l’analyse des régimes discursifs relatifs au genre (Julliard, 2009). Au Québec, si le même écart s’observe entre productions anglo-saxonne et francophone sur le genre en études de l’information et de la communication, ces deux littératures sont de moins en moins cloisonnées. Les chercheur.e.s francophones du Québec participent en effet activement à l’actualisation des perspectives culturelles sur le genre et les médias en français, à l’instar de leurs collègues franco-européens (Coulomb-Gully, 2010). Les connaissances concernent le plus souvent le journalisme ou les contenus de fiction ; lespratiques de marketing ou de relations publiques sont peu explorées au prisme du genre. C’est partout l’étude des représentations genrées qui domine, alors que les dynamiques de production et de réception demeurent marginales comme objet d’étude. L’histoire du genre et des médias, comme les questionnements intersectionnels en communication, prennent par ailleurs progressivement de l’importance.

Toutefois, le genre n’est encore que rarement objet ou prisme de recherche quand la communication est étudiée sous l’angle de la professionnalisation de ses pratiques et de ses acteurs, alors même qu’il a été documenté que les études de communication sont généralement plébiscitées par les femmes (Baudelot, Establet, in, Blöss, 2011, cités par Coulomb-Guilly, 2009) et que certains secteurs professionnels, comme celui des relations publiques, sont parfois qualifiés de « secteur genré » (« gendered field ») (Aldoory & Toth, 2002).

Ainsi, nous ne trouvons pas trace significative de travaux s’intéressant par exemple à ce que le genre fait aux pratiques professionnelles – des femmes mais également des hommes – en communication, alors même que le genre offre l’occasion « de renouveler les approches en articulant cette nouvelle problématique à d’autres déjà reconnues » (Julliard, 2009). Levier d’interrogation, le genre conduit ainsi à faire émerger des questionnements nouveaux quant à la professionnalisation et aux métiers de la communication.

Cet appel à communication se veut donc l’occasion d’ouvrir un espace de discussion et de réflexion, autant pour les chercheurs et chercheuses que les membres de la profession, autour de propositions d’exploration encore en friche. Trois axes de recherche pourraient permettre d’avancer dans l’analyse de ces questions nouvelles, pourtant présentes de longue date, en filigrane et parfois « en marge » des approches dominantes.

Axe 1– Genre et trajectoires professionnelles

Axe 2– Communication et questions de genre au prisme des pratiques professionnelles

Axe 3 Enjeux épistémologiques et méthodologiques des perspectives du genre pour la professionnalisation et les pratiques de la communication

 

Voir l’AAC complet en PJ pour le détail des axes.

Lieu

Université du Québec à Montréal, Montréal, Québec

Calendrier :

  • Ouverture de l’AAC 20 janvier 2019
  • Remise des propositions : 5000 signes (2 pages) le 28 février 2019
  • Retour aux auteurs 31 mars 2019

Un numéro de revue sera ouvert ultérieurement sur la thématique

Soumission :

Les propositions seront soumises sous la forme d’un texte anonymisé de 5000 signes (y compris références bibliographiques) et d’une page de page de garde portant mention de l’auteur (coordonnées et rattachement), titre de la proposition, axe.

Elles seront envoyées par mail aux responsables scientifiques :

Valérie Lépine, Université Grenoble Alpes, GRESEC : valerie.lepine@univ-grenoble-alpes.fr

Sandrine Roginsky, Université Catholique de Louvain, ILC-LASCO : sandrine.roginsky@uclouvain.be

Josianne Millette : Université Laval, LabCMO : josianne.millette@com.ulaval.ca 

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