Sortir des communs ou rester dans le trouble : les jeux sérieux pour influencer la transition socio-écologique

Les effets de l’industrialisation sur le climat, la biodiversité, la santé des populations sont documentés depuis de nombreuses années (GIEC 1990). Malgré l’engagement des États et des entreprises, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, produisant une injustice climatique à l’égard du Sud global. À cela se rajoutent des inégalités sociales croissantes, le tout exacerbé par le modèle extractiviste de l’économie numérique. Les controverses majeures (sur les politiques, les outils de mesure) perpétuent un solutionnisme technique, même à petite échelle (par ex. avec les nudges). Face à la panne des imaginaires de sortie, plusieurs expérimentations cherchent à influencer autrement la trajectoire sociotechnique. L’approche par les jeux sérieux, comme on peut le voir dans la Fresque (du climat, du numérique, des nouveaux récits, etc.), peut nourrir des efforts de sensibilisation ou de mobilisation, à condition d’éviter certains paradoxes (dans les médiations du jeu ou dans la gouvernance des organisations qui les promeuvent). En s’inspirant de l’anthropologie du trouble (Haraway, 2016), nous verrons que ces jeux nous permettent d’assumer la limite de nos actions dans un monde complexe, de faire preuve de créativité pour vivre dans un tel monde, et d’y imaginer de nouveaux compagnonnages.

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