Études de communication

Études de communication – Sciences participatives : utopie démocratique, innovation, exigence sociale ? – Nouvelle échéance de l’appel

Nouvelle échéance de l'appel

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Expected response for the 02/05/2020

Response type Résumé

Expected contribution type article

Publication name Études de communication

Coordinators

  • Andrea Catellani
  • Céline Pascual Espuny
  • Béatrice Jalenques Vigouroux

Contacts

Chères et chers collègues, Dear Colleagues,

Nous écrivons pour communiquer que la date de clôture du dépôt des résumés pour la 56e livraison de la revue Études de communication (« Sciences participatives : utopie démocratique, innovation, exigence sociale ? ») est reportée au 2 mai 2020. Nous vous serions reconnaissants de diffuser cette information et l’appel le plus largement possible. https://journals.openedition.org/edc/9100. Cliquez ou appuyez si vous faites confiance à ce lien. https://journals.openedition.org/edc/9100

Toutes nos excuses pour d’éventuelles réceptions multiples.
Très cordialement

Andrea Catellani – Céline Pascual Espuny – Béatrice Jalenques Vigouroux

 

Appel à articles :

Revue Étude de communication n° 56 – « Sciences participatives : utopie démocratique, innovation, exigence sociale ? »
Dossier coordonné par : Céline Pascual-Espuny (IMSIC, Aix-Marseille Université) Andrea Catellani (LASCO-RECOM, Université catholique de Louvain) Béatrice Jalenques-Vigouroux (LERASS, INSA Toulouse)

À la reconquête du lien entre les sciences et la Cité, d’une pratique élargie et ouverte de la science, la recherche participative a connu un essor et une amplitude sans précédent ces dernières années. D’une question et d’une méthodologie de recherche, la démarche a ensuite évolué vers une approche participative institutionnelle, plus globale. Sciences participatives, open science, crowdsourcing, recherche-action, sciences post-normales, sciences citoyennes ou encore citizen sciences… se multiplient. Les travaux de John Dewey (1927), de Kurt Lewin (1948), de Talcott Parsons (1965) et de Paolo Freire sur la Community-Based Participatory Research ont posé les bases des sciences participatives, qui proposent des logiques où le chercheur est engagé, au cœur d’une recherche où sont sollicités de nombreux savoirs, et où le dispositif de participation lui-même est source d’action.
Depuis une vingtaine d’années, ces méthodologies de recherche postulent une symétrie de savoirs, un dialogue entre des savoirs dits « savants », scientifiques ou académiques, des savoirs dits « experts » ou analogiques et les savoirs « expérientiels » (Gardien, 2017, Amaré, Valran, 2017). Éclos dans les recherches en sciences environnementales (botanique, zoologie, mais aussi géographie) où le recours à des données relevées par des citoyens s’est avéré fondamental, dès la fin du xixe siècle, le mouvement est désormais global.

Utopie démocratique ? innovation ? exigence sociale ? La recherche participative ouvre la question de la valeur accordée aux savoirs, et à celle du savoir produit, coconstruit par l’échange issu de la participation. Elle postule que ce savoir, né de la rencontre de ces différents mondes cognitifs, dépasse les clivages et permet l’accès à une compréhension plus complète des phénomènes sociétaux (Le Crosnier et al., 2013, Amaré et al., 2017). Certains chercheurs relèvent également son utilité et sa nature profondément politique et tourné vers la recherche-action (Billaud et al., 2017).

Au-delà, ces pratiques questionnent la méthodologie scientifique et posent aussi bien la question de l’utilité de la science dans la société que celle de la place des chercheurs et de la place accordée aux profanes dans le processus de construction de la connaissance (Ravon, 2015, Callon, 1989, Bacqué, Biewerner 2015). En miroir, elles posent également la question de l’ancrage de la recherche dans le séculaire et dans les sollicitations sociales. Enfin, les notions d’empowerment et de participation, qui sont transversales et directement liées à ces pratiques ouvrent des perspectives de recherche ancrées dans la Cité.

Cette approche impacte les Sciences de l’information et de la communication. Certaines recherches ont partiellement abordé cette question. Elles ont initialement exploré la voie de la vulgarisation ou de la traduction du discours scientifique (Yves Jeanneret, Joëlle le Marec, ou Igor Babou). Par ailleurs, en s’intéressant aux questions de participation du public dans la prise de décision environnementale, et en abordant plus précisément les questions de participation, de transparence, de dialogue et d’espace de discussions, les recherches de Martin (2007) ont mis en perspective les processus communicationnels par lesquels les compromis ont été trouvés au travers de processus participatifs sur des communautés natives. Hamilton (2008) a également travaillé sur les questions de convergences ou de divergences sur les armes nucléaires et leurs conséquences environnementales. Walker (2004) a travaillé sur la collaboration environnementale et la résolution des conflits. Philippe Roqueplo (1988) au travers de l’exemple des pluies acides, a abordé la question des jeux d’acteurs et celle des controverses et des conflits. Les travaux de Nicole d’Almeida et François Allard Huver (2014) ont développé toute une réflexion sur la dramaturgie du risque, ceux de Bolin portent sur l’histoire de la science autour de la météorologie et du changement climatique et ses effets sur l’opinion publique (Bolin, 2007). D’autres études se sont focalisées sur les effets de la communication pour créer les conditions du changement de perception face au changement climatique (Bostrom et Laschof, 2007) sur la capacité prédictive de la communication sur le changement (Brisse, Oreske et O’Reilly, 2013).

Les contributions attendues pourront en particulier répondre aux interrogations suivantes.

Dans quelle mesure le travail de recherche réalisé avec des profanes, et plus seulement avec les pairs, remet-il en cause la notion de rigueur scientifique, et la notion de vérité scientifique, voire l’idée de validité scientifique ?
Comment ces travaux de co-construction articulent-ils besoin social, exprimé par des institutions publiques, des collectivités territoriales, et indépendance scientifique ?
À quel point ce type de recherche traduit-il un engagement des chercheurs, qu’il soit politique ou social ? Cet engagement est-il, doit-il être, explicite ? Comment les chercheurs « recrutent »-ils leurs aides non-scientifiques ? Quelles conditions leur imposent-ils pour le bon déroulement de la recherche ?
Quels discours et quels dispositifs communicationnels sont mobilisés ? Quelles constructions sémantiques et éventuellement idéologiques apparaissent, quelles justifications ? Quel « éthos » du chercheur citoyen (ou amateur) est-il créé ?
Concernant la ou les méthodologie(s) mise(s) en œuvre, la place de la transparence, et donc de la communication, devient-elle plus nécessaire ou importante ?
Quels sont les résultats et les approches qui ont été développées pour accompagner ces recherches actions ?

Bibliographie indicative

  • Amaré, S., & Valran, M. (2017). Les recherches actions participatives : Un dispositif participatif illusoire ou porteur de transformation sociale ? Vie Sociale, 20, 149‑162.
  • Bacqué, M.-H., & Biewener, C. (2015). L’empowerment, une pratique émancipatrice. La Découverte.
  • Billaud, J.-P., Hubert, B., & Vivien, F.-D. (2017). Les recherches participatives : Plus une science ou une autre science ? Natures Sciences Sociétés, 25(4), 325‑326.
  • Bolin, B. (2007). A history of the science and politics of climate change. The role of intergovernmental panel on climate change. Cambridge University Press.
  • Bostrom, A., Lashof, D., & Dilling, L. (2007). Weather it’s Climate Change? In S. C. Moser (Dir.), Creating a Climate for Change : Communicating Climate Change and Facil-itating Social Change (p. 31‑43). Cambridge University Press.
  • Brisse, K., Oreskes, N., O.’Reilly, M., & Oppenheimer, J. (2013). Climate change prediction : Erring on the side of lesat drama. Global Environmental Change, 23(1), 327‑337.
  • Callon, M. (1989). La science et ses réseaux : Genèse et circulation des faits scientifiques. La Découverte.
  • D’Almeida, N., & Allard-Huver, F. (2014). Dramaturgie du risque. Communication & Organisation, 45, 139‑152.
  • Dewey, J. (1927). The Public and its problems. Swallw Press / Ohio University Press Books.
  • Funtowicz, S.O., Ravetz, J.R. (1993). Science for the post-normal age. Futures, 25(7), 739‑755.
  • Gardien, E. (2017). Qu’apportent les savoirs expérientiels à la recherche des sciences humaines et sociales ? Vie sociale, 20, 31‑44.
  • Hamilton, J.D. (2008). Convergence and divergence in the public dialogue on the nuclear weapons cleanup. In B. Taylor, W. Kinsella, S. Depoe, & M. Metzler (dir.), Nuclear legacies : Communication, controversy and the U.S. nuclear weapons complex (p. 41‑72). Lexington Books.
  • Le Crosnier, H., Neubauer, C., & Storup, B. (2013). Sciences participatives ou ingénierie sociale : Quand amateurs et chercheurs co-produisent les savoirs. Hermès, La Revue, 67(3), 68‑74.
  • Lewin, K. (1948). Resolving social conflicts, selected papers on group dynamics (1935-1946). Harper.
  • Martin, T. (2007). Muting the voice of the local in the age of the global : How communication practices compromised public participation in India’s Allain Dunhangan environmental impact assessment. Environmental Communication, 1(2), 171‑193.
  • Parsons, T., Shils, E. A., & Smelser, N. J. (dir.). (1965). Toward a general theory of action : Theoretical foundations for the social sciences. Transaction publishers.
  • Ravon, B. (2015). Controverses : Connaitre pour agir ou intervenir pour connaître. In Les chercheurs ignorants (dir.), Les recherches actions participatives. Une révolution de la connaissance (p. 217‑222). Presses de l’EHESP.
  • Roqueplo, P. (1988). Pluies acides : Menaces pour l’Europe. Economica.
  • Walker, G.B. (2004). The roadless areas initiative as national policy : Is public participation an oxymoron? In S. Depoe, J. Delicath, & M. F. Aelpi Elsenbeer (dir.), Communication and public participation in environmental decision making (p. 113‑136). State University of New York Press.

Comité de lecture

Françoise Bernard (IMSIC, Aix-Marseille Université)
Nicole D’Almeida (GRIPIC, Université Paris Sorbonne)
Amaia Errecart (LabSIC, Université Sorbonne Paris Nord)
François Allard-Huver (CREM, Université de Lorraine)
Anne Gagnebien (IMSIC, Université de Toulon)
Daniel Raichvarg (CIMEOS, Université de Bourgogne)
Philippe Verhaegen (GREMS-RECOM, UCLouvain, Belgique)
Thierry De Smedt (GREMS-RECOM, UCLouvain, Belgique)

Sélection des propositions

La sélection des propositions de contribution se fait en deux temps :

sur la base d’un résumé de 1 500 à 2 000 mots qui présentera les objectifs, l’argumentation et l’originalité de la proposition ainsi que quelques orientations bibliographiques,

pour les résumés retenus, une seconde évaluation sera réalisée sur la base des articles définitifs.

Les instructions aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/edc/668. Cliquez ou appuyez si vous faites confiance à ce lien. » https://journals.openedition.org/edc/668.
L’évaluation sera assurée de manière anonyme par au moins deux lecteurs du comité.
L’envoi des résumés au format Word (.docx) ou OpenDocument (.odt) se fait au plus tard le 20 avril 2020 aux trois adresses suivantes :

celine.pascual@univ-amu.fr

andrea.catellani@uclouvain.be

beatrice.jalenques-vigouroux@insa-toulouse.fr

Les propositions d’articles et les articles définitifs d’une longueur de 35 000 à 40 000 signes (espaces, notes de bas de page et bibliographie compris) peuvent être soumis en français ou en anglais. Les articles définitifs sont en français. Aucun engagement de publication ne peut être pris avant la lecture du texte complet.

Calendrier

2 mai 2020 : soumission des résumés pour évaluation
15 mai 2020 : notification de l’acceptation ou du refus
15 septembre 2020 : remise de la version complète des articles
15 décembre 2020 : réception des versions définitives des articles
Juin 2021 : publication du dossier dans le numéro 56 d’Études de Communication

Appel à articles pour la rubrique Varias

Études de communication lance un appel à articles permanent pour sa rubrique Varias. Toutes les propositions dans les différents domaines de la recherche en SIC sont les bienvenues. Les consignes de rédaction sont disponibles sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/edc/668. Cliquez ou appuyez si vous faites confiance à ce lien. »https://journals.openedition.org/edc/668.

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