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Event place Lilliad, 2 Avenue Jean Perrin , Villeneuve-d’Ascq 59, France
Depuis plus de deux décennies, les programmes de numérisation ont profondément remodelé les modes d’accès au savoir. De nombreux projets ont vu le jour au niveau national et international pour préserver, rendre accessible, interconnecter ou enrichir le patrimoine scientifique, notamment des thèses, des revues, des monographies et d’autres productions académiques dans toutes les disciplines. Ces dynamiques s’inscrivent dans un écosystème interdisciplinaire qui rassemble des bibliothèques, des équipes de recherche, des plateformes et des institutions patrimoniales.
En 2012, Frédéric Darbelley soulignait que « la numérisation ne doit pas être […] compris simplement comme un moyen de rendre visible le patrimoine humaniste et culturel, ni uniquement comme un moyen de fournir un libre accès au savoir ». En effet, il serait réducteur de cantonner la numérisation à un outil de visibilité ou d’accès libre. Elle implique des choix épistémologiques, documentaires et politiques qui façonnent la mémoire du savoir et les modalités de son appropriation dans un environnement de plus en plus numérique.
Ce colloque invite à une réflexion critique, collective et interdisciplinaire sur les transformations induites par la numérisation dans les pratiques de recherche et les usages savants. Comment les choix de corpus, d’outils ou de formats façonnent-ils les pratiques de recherche ? Quelle sorte de mémoire du savoir est ainsi produite, rendue visible ou, au contraire, dévaluée ? Quels mécanismes – existants ou en cours de développement – peuvent garantir que la numérisation de la littérature savante soutient efficacement les pratiques de recherche, qu’elles soient traditionnelles ou émergentes ?
Il s’agit de croiser les regards sur les corpus patrimoniaux et la littérature savante contemporaine, d’interroger le rôle des communautés de chercheurs dans l’élaboration des politiques de numérisation, et de réfléchir aux conditions concrètes de l’accès, de l’utilisation et de la réutilisation éclairés des ressources numérisées. Dans cet esprit, nous accueillons des propositions de toutes disciplines et de tous contextes, engageant des dimensions critiques, méthodologiques ou expérimentales.
Les propositions doivent s’inscrire dans l’un des trois grands domaines de réflexion thématiques suivants, avec quelques orientations suggérées (non exhaustives).
Questions épistémologiques et institutionnelles
- Continuité et préservation du patrimoine savant ;
- Effets de la numérisation sur la construction de la mémoire des savoirs et des récits disciplinaires ;
- Impact des choix de numérisation (disciplines, périodes, collections, langues, acteurs, etc.) sur le paysage de la recherche ;
- Qu’est-ce que « l’impératif numérique » a fait aux pratiques de recherche ? Continuité ou rupture dans les approches disciplinaires ;
- Représentations des savoirs savants, des espaces et des modes de leur production ;
- Le rôle des corpus numérisés dans l’écosystème de la science ouverte et de la transition bibliographique ;
- Le patrimoine savant numérisé comme données de recherche : quel statut, qu’est-ce qui se réutilise ?
Pratiques, outils et expériences de numérisation des connaissances
- Retour d’expérience de projets de numérisation du patrimoine ou de la recherche ;
- Comparaison des politiques nationales ou institutionnelles (objectifs, priorités, outils, formats) ;
- Normes, règles et meilleures pratiques : respect des usages internationaux ;
- Conception, choix et utilisation de plateformes d’accès à des corpus (infrastructures publiques, chaînes alternatives, écosystèmes privés) ;
- Adapter les outils conçus pour les données nées numériques aux corpus numérisés ;
- Besoins d’outillage dans les pratiques de recherche : annotation, extraction, enrichissement, visualisation ;
- Utilisations non académiques ou subversives de corpus savants numérisés.
Découverte, accessibilité et valorisation des ressources numérisées
- Les ressources nées numériques sont-elles valorisées au détriment des corpus numérisés ?
- Utilisation de la littérature académique numérisée par l’IA générative : potentiel, biais, opacité ;
- Contribution des corpus numérisés à la redécouverte, à la réinterprétation ou à la valorisation des sources ;
- Accessibilité numérique du patrimoine savant : prise en compte des publics en situation de handicap (déficience visuelle, dyslexie, etc.) ;
- Usages pédagogiques et publics des ressources académiques numérisées.
Conditions de soumission
- Les propositions de présentations, rédigées en français ou en anglais, ne doivent pas dépasser 500 mots (hors bibliographie). Ils doivent être accompagnés d’une courte notice biographique et de 5 mots-clés.
- Les formats de contribution sont ouverts et peuvent prendre différentes formes (communications individuelles, tables rondes, panels thématiques, ateliers collaboratifs, sessions de retour d’expérience, posters ou formats expérimentaux).
- Nous encourageons particulièrement les propositions favorisant le dialogue interdisciplinaire, les échanges entre documentalistes et chercheurs, ainsi que les approches comparatives (territoires, disciplines, infrastructures).
- Les propositions doivent être soumises au comité d’organisation via le site web de la conférence : https://impacts-num2026.sciencesconf.org, avant le 30 novembre (minuit, heure de Paris)
- Les notifications d’acceptation seront envoyées au plus tard à la fin du mois de janvier 2026.
- La conférence aura lieu les 27 et 28 mai à l’Université de Lille (Bibliothèque Universitaire Lilliad, Villeneuve d’Ascq).
Keywords
- Mots-clés
- Knowledge
- Numérisation
- Research
- Savoirs