Expérimenter les communs dans les tiers-lieux, espaces de transition(s) : quelle(s) gouvernance(s) ?

17e Congrès du RIODD

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Event place Aubervilliers

Présentation de la session

En s’inscrivant dans la thématique de cet appel à communication sur les transitions socio-environnementales, et en poursuivant sur les traces du sillon creusé par les travaux fondateurs d’Elinor Ostrom, cette session intitulée « Expérimenter les communs dans les tiers-lieux, espaces de transition(s) : quelle(s) gouvernance(s) ? » interrogera la question des communs telle qu’elle est « travaillée » et mise en œuvre dans les tiers-lieux, espaces consacrés, entre autres, à des réflexions autour des transitions socio-environnementales, et notamment de la transition écologique.

En effet, l’émergence des tiers-lieux est attestée : nouveaux espaces de coworking, FabLab, LivingLab, makerspaces , ateliers partagés, jardins partagés, etc., ils seraient 2500 recensés en France (3000 à 3500 estimés pour 2022, rapport Levy-Waitz, 2021). Ils sont présentés comme des laboratoires pour penser une nouvelle relation au travail (entrepreneuriat, intelligence collective), pour mettre en œuvre la transition digitale (règne du numérique, reconversion d’anciennes friches industrielles), ainsi que la transition écologique (repenser notre rapport à la ville, nos modes de consommation, etc.), jusqu’à être vantés comme outils d’attractivité des territoires.

Les réflexions s’inscriront ainsi dans le retour des communs (Coriat, 2015) : comment ces communs – de quelle nature, quelles caractéristiques ? – pourraient-ils être pensés, conçus, expérimentés et mis en œuvre, au quotidien, très concrètement, dans ces tiers-lieux ? Cette réflexion s’étendra des biens communs aux communs – voire les communs informationnels –, jusqu’au principe du commun (Dardot & Laval, 2010, 2014), qu’il resterait à instituer (Castoriadis, 1999). Y aurait-il des limites inhérentes à la définition juridique des communs ? Si oui, comment les dépasser, au-delà du clivage privé-public ? (voir les travaux de la Commission Rodotà, in Cornu & al. ; Parance, St Victor, 2014). Et s’il ne peut exister de commun sans commoning – et réciproquement – (voir Helfrich, Bollier, in Cornu & al., 2021), comment ce processus se met-il en œuvre ? Quelles en sont les conditions, voire les limites ? Et quelles passerelles théoriques seraient possibles avec la notion de communauté ? (Lallement, 2019).

Il s’agira d’explorer plus particulièrement la question de la gouvernance, avec la notion de gouvernance polycentrique (Ostrom, 2010 ; Coriat, 2021). Et à travers ces diverses formes et niveaux de gouvernance, se pose la question des publics (citoyens du quartier, résidents des tiers-lieux, etc.) et de leur participation citoyenne (avec quel degré d’engagement/concernement), dans un contexte de crise des représentations, dans nos sociétés contemporaines. Quelles formes d’action collective, d’agir commun, peuvent voir le jour ? Pour quel changement des pratiques sociales de consommation, mobilité, etc. ? De même se pose la question des liens tissés avec les acteurs publics du territoire, souvent financeurs de ces tiers-lieux. Quelles formes juridiques, fonctionnement et règlements intérieurs seraient les mieux à même de favoriser cette mise en œuvre des communs ?

Comme reflet de la mixité des métiers et collectifs à l’œuvre dans ces tiers-lieux, une ouverture pluridisciplinaire est sollicitée. Ainsi, des travaux et recherches issus de disciplines diverses sont-ils attendus : en économie, géographie, sociologie, sciences de gestion, droit, science politique, sciences de l’information et de la communication, sciences de l’art et esthétique, etc.

De même, des recherches empiriques, travaux de terrain seront privilégiées, même si des réflexions plus théoriques seront aussi prises en considération.

Instructions aux auteurs

Les propositions de communication doivent être déposées sur le site. 

Types de soumissions acceptées :

  •  papiers longs (papiers complets) ;
  •  papiers courts (3 000 mots max., sous-rubriques imposées : Introduction/Objectifs (500 mots max.) ; Revue de littérature (500 mots max.) ; Approche/méthodologie (500 mots max.) ; Résultats (500 mots max.) ; Discussion (500 mots max.) ; Implications et limites (500 mots max.).

Les papiers doivent être originaux (non publiés, non en processus d’évaluation dans une revue ou un colloque). Un contrôle anti-plagiat des papiers sera effectué.

Les papiers doivent respecter les consignes de présentation suivantes :

  • En Microsoft Word format A4 ;
  • Interligne 1,5 incluant les notes bibliographiques (en interligne simple) ;
  • Police : Times New Roman, corps 12 points ;
  • Titres et sous-titres en caractères gras, numérotés sous la forme 1, 1.1 et 1.1.1. ;
  • Numérotation des pages au centre et en bas de page ;
  • Marges haute, basse, droite et gauche de 2,5 cm ;
  • Références bibliographiques rappelées en fin de document ;
  • Noms des auteurs référencés dans le corps du texte entre parenthèses et suivis de l’année d’édition. Les    articles non conformes à ces exigences de mise en page seront renvoyés à leurs auteurs.

La proposition de communication sera structurée comme suit :

  • Titre (en français et anglais) ;
  • Auteurs (Prénom, NOM, établissement, laboratoire, email) ;
  • Résumé (français ou anglais – 300 mots max) ;
  • Texte de la communication (papier court ou long).

Contacts :

Calendrier

  • Date limite de soumissions des communications (papiers courts ou longs) : 18 mai 2022
  • Notification aux auteurs : 11 juillet 2022
  • Réception des versions définitives des communications : 19 septembre 2022

Bibliographie

  • Castoriadis C. 1999, L’Institution imaginaire de la société, Paris, Éd. Le Seuil (1975).
  • Coriat B. (dir.), 2015, Le Retour des communs. La crise de l’idéologie propriétaire, Paris, Éd. Les Liens qui libèrent (2015).
  • Coriat B., 2021, Le Bien commun, le climat et le marché. Réponse à Jean Tirole, Paris, Éd. Les Liens qui libèrent.
  • Cornu M., Orsi F., Rochfeld J., (dirs), 2021, Dictionnaire des biens communs, Paris, Presses universitaires de France (2017).
  • Dardot P., 2016, « Les limites du juridique », Tracés. Revue de sciences humaines, hors-série, p. 257-270. Accès : https://doi.org/10.4000/traces.6642.
  • Dardot P., Laval C., « Du public au commun », Revue du MAUSS, 2010, vol. 1, no 35, p. 111-122.
  • Dardot P., Laval C., 2014, Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, Paris, Éd. La Découverte.
  • Lallement M., et al., 2020, Les Makers contre le coronavirus : quelles leçons pour demain ? AOC, juin. Accès : https://aoc.media/analyse/2020/06/14/les-makers-contre-le-coronavirus-quelles-lecons-pour-demain/.
  • Lallement M., 2019, Un désir d’égalité. Vivre et travailler dans des communautés utopiques, Paris, Éd. Le Seuil.
  • Lallement M., 2015, L’Âge du faire. Hacking, travail et anarchie, Paris, Éd. Le Seuil.
  • Lévy-Waitz P., 2021, « Nos territoires en action. Dans les tiers-lieux, se fabrique notre avenir », Rapport 2021. Accès : https://francetierslieux.fr/rapport-tiers-lieux-.
  • Martin C., Pereira C., 2021, « Les tiers-lieux, espaces d’expérimentation du commun ? », Territoires contemporains, no 15. Accès : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html.
  • Ostrom E., 2010, La Gouvernance des biens communs : pour une nouvelle approche des ressources naturelles, trad. de l’anglais, Bruxelles, De Boeck (1990).
  • Parance B., Saint Victor J. (de), 2014, « “Commons, biens communs, communs” : une révolution juridique nécessaire », dans Parance B., Saint Victor J. (de) (dirs), Repenser les biens communs, Paris, CNRS Éd.