Connaître son ennemi, rapporter le conflit

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Informations edited from an announcement Calenda.

Expected response for the 15/11/2021

Response type Résumé

Event type colloque

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Event place Montréal , Canada

Argumentaire

L’apparition du numérique a considérablement modifié la collecte, la diffusion et la réception de l’information en temps de guerre. En effet, tandis que les satellites et les drones de renseignements sont devenus des outils incontournables pour toute opération militaire, les chaines d’information en continu et les réseaux sociaux transforment la mise en récit des conflits par une instantanéité toujours plus grande. Ainsi, les technologies de l’information et les différents médias ne cessent de prendre de l’importance dans le déroulement, la mise en récit et la perception des conflits armés. Si l’enjeu de l’information – ou de la désinformation – est primordial pour les guerres contemporaines, il est également une composante centrale des conflits anciens. Toute époque possède en effet des problématiques liées aux dimensions informationnelles de la guerre qui lui sont propres. Le IIIe colloque international « jeunes-chercheur.se.s » d’histoire de la guerre de Montréal propose de revenir sur ce lien entre guerre et information dans une perspective de long terme et une optique interdisciplinaire. Trois axes d’étude retiennent plus particulièrement notre attention :

  • Guerre et renseignement ;
  • Rumeurs, médias et espaces publics en temps de guerre ;
  • Récits et témoignages de guerre.

Le premier axe vise à approfondir la question de la collecte et de la transmission de données à des fins militaires. En effet, les autorités militaires collectent des informations sur le terrain afin de maximiser leurs chances de succès dans le cadre d’opérations de reconnaissance ou d’espionnage. Les propositions de communication pourront ainsi porter sur les acteurs et les ressorts de cette prise d’information. Comment s’organisent et se structurent les unités de reconnaissance et les réseaux de renseignement ? Quelles informations sont recherchées et dans quelle mesure sont-elles fiables ? Comment circulent-elles et quelles en sont les utilisations ? De même, les autorités, militaires comme civiles, accumulent et exploitent des données en amont et en aval des conflits afin d’optimiser le fonctionnement de l’armée en cas de guerre. On pourra ainsi se demander comment les effectifs sont recensés, interroger la façon dont la logistique militaire est élaborée ou encore s’intéresser à la question du retour d’expérience, notamment la formation des officiers aux pratiques du renseignement.

Le deuxième axe a pour objet la médiatisation de la guerre et son influence sur la construction de l’espace public. Un conflit peut en effet constituer une rupture dans la vie des sociétés et son déroulement est publicisé par différents acteurs (personnes, institutions, réseaux privés). Il sera alors possible de se demander qui sont ces acteurs et par quels moyens ils et elles participent à cette insertion de la guerre dans l’espace public. De même, les guerres peu médiatisées et leurs prolongements militaires sont au cœur du questionnement et renvoient au choix de l’information diffusée. On pourra ainsi chercher à mettre en lumière les processus complexes de fabrication de l’événement guerrier et de son instrumentalisation. À l’inverse, il s’agit aussi d’appréhender la façon dont le contexte de guerre reconfigure l’espace public. En effet, la guerre affecte les circuits et les structures médiatiques et polarise les opinions publiques. Comment les autorités politiques régulent-elles les discours et règlementent-elles les canaux de médiatisation ? Comment les médias s’adaptent-ils à la guerre, que ce soit en changeant leurs stratégies ou leurs supports de communication? Par quelles voies les individus ont-ils accès à ces informations et quelles réceptions font-ils de ces dernières ?

Enfin, le troisième axe s’inscrit dans les réflexions sur l’expérience de la guerre et sa restitution. La question du témoignage, de sa transmission et de son instrumentalisation est au cœur de cette thématique. Cela recoupe la mise en récit et la circulation de ces témoignages lors des conflits, aussi bien dans les productions graphiques que visuelles. Quelles sont les stratégies de médiatisation et de transmission des témoins de la guerre ? Comment diffusent-ils leur témoignage ? Quelles sont les dimensions publiques du témoignage et comment les témoignages contribuent à la médiatisation des conflits pendant comme après la guerre ? Cet axe prend également en compte la façon dont les informations contenues dans ces témoignages contribuent à l’élaboration des mémoires individuelles et collectives. Quelle sélection est faite de l’information en vue d’une construction mémorielle, des réactualisations mémorielles, des remédiations et des prémédiations de la mémoire ?

Le colloque, organisé par le Groupe de recherche en histoire de la guerre (GRHG), est interdisciplinaire et ouvert aux jeunes chercheuses et jeunes chercheurs des cycles supérieurs (maîtrise, doctorat et post-doctorat). Le comité organisateur examinera les propositions de communication interrogeant les interrelations entre la guerre et l’information, allant de l’Antiquité à nos jours.

Modalités pratiques

Les propositions de communication peuvent être envoyées en français ou en anglais et devront être soumises à l’adresse qui suit : colloque.grhg@gmail.com

avant le 15 novembre 2021.

Elles devront comprendre une présentation de la problématique et de la méthodologie adoptée (2 500 caractères maximum), ainsi qu’une courte bibliographie (10 titres maximum). Elles comprendront également une courte présentation de l’auteur.rice précisant le nom, le prénom, l’affiliation institutionnelle, le niveau d’étude et l’intérêt de recherche, le coût estimé de son voyage et les éventuelles possibilités de financement du déplacement et de l’hébergement.

Notes importantes. Dans la mesure du possible, le comité organisateur cherchera à assurer une aide financière pour le transport et le logement des personnes participant au colloque. Cependant, celles qui peuvent éventuellement assurer leur propre financement grâce au soutien de leur université ou de leur centre de recherche sont invitées à le faire savoir au moment de l’envoi du dépôt de leur proposition. L’existence du financement externe (même non assuré) est, en effet, un important prérequis pour la demande de subvention générale qui sera déposée pour l’organisation du colloque.

Les communications peuvent être présentées en anglais ou en français. Cependant, une compréhension active du français est requise de la part des participants afin de mener à bien les périodes de questions qui suivront les interventions, ainsi que le projet de publication des actes du colloque.

Comité scientifique

  • Agnès Bérenger (Université Montpellier 3),
  • Jonas Campion (UQTR),
  • Émilie Dosquet (CY Cergy Paris Université),
  • Patrick Dramé (Université de Sherbrooke),
  • Mathieu Engerbeaud (Université d’Aix Marseille),
  • David Grondin (UdeM),
  • Pauline Lafille (Université de Limoges),
  • Benoît Léthenet (Université de Strasbourg),
  • Johanne Villeneuve (UQAM)
  • Laurent Vissière (Université d’Angers).

Comité organisateur

  • Valentin Grandclaude (UQÀM-Université Rennes 2),
  • Nicolas Handfield (UQÀM-Université Paris 1 Panthéon Sorbonne),
  • Aurore Kamichetty (UdeM), Daniel Lemire (UQÀM),
  • Jérémie Lévesque-St-Louis (UQÀM),
  • Chloé Poitras-Raymond (UdeM),
  • Philipp Portelance (UQÀM-Université de Heidelberg),
  • Thomas Vennes (Université de Sherbrooke).

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