Communication scientifique et science ouverte : opportunités, tensions et paradoxes

Huitième conférence « Document numérique et société »

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Informations edited from an announcement Calenda.

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Response type Résumé

Event type colloque

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Event place Auditorium Grand Physique - Université de Liège , Liège , Belgique

Argumentaire

La science ouverte est un mouvement qui vise désormais à institutionnaliser des pratiques de communications scientifiques transparentes, collaboratives et cumulatives par la mise en commun de publications et de données de recherche, avec des objectifs multiples : renforcer l’intégrité scientifique, mettre en visibilité les résultats des projets financés sur fond public, élargir la diffusion des résultats à des couches élargies de la population (entreprises, citoyens, etc.), favoriser l’interdisciplinarité…

Sous le vocable de « science ouverte », se déploie désormais une déclinaison de pratiques scientifiques, dans un contexte pluridisciplinaire, SHS et STM.

Cet appel à contributions invite à rendre compte et à débattre des différentes formes d’évolution de la communication scientifique en contexte de science ouverte selon plusieurs dimensions possibles :

  • l’observation des nouvelles formes d’expressions médiatiques dans le cadre de l’activité de recherche qui ont pour principal objectif la construction et la diffusion des connaissances, leurs hybridations, leurs complémentarités ;
  • les stratégies du chercheur concernant les choix des canaux de communication (rôle des prépublications, des revues en open access, diffusion des données de recherche, etc.) ;
  • les spécificités des champs disciplinaires et les pratiques comparées ;
  • la réception de la science ouverte selon les zones linguistiques/politiques/ géopolitiques. Nous nous poserons la question, par exemple, de l’existence d’une spécificité francophone, européenne ;
  • les innovations face à des pratiques normatives comme par exemple les processus d’évaluation.

Axes thématiques

Des contributions seront attendues selon les axes suivants :

Axe 1- La diversité des formes d’expression scientifique, d’hybridations et de stratégies des chercheurs en contexte

Une diversification créative des modes d’écriture est observable avec la panoplie élargie des moyens d’expression (textes écrits, oraux enregistrés, filmés) et la variété des supports (blogs, podcasts, utilisation des plateformes Twitch, Youtube, Tiktok, etc.). L’« écrilecture » ou « lettrure », en tant que pratique collaborative de co-écriture critique, est connue dans les usages des humanités et sciences. Ainsi, de quels renouvellements ou continuités la plateforme de carnets de recherche Hypotheses.org est-elle le signe, par exemple ? Comment le discours scientifique entre-t-il en résonnance avec d’autres sphères d’activités (sociales, culturelles, etc.) débordant du champ académique au sens strict ? Du côté de l’écrilecture technique, des innovations enrichissent les publications scientifiques : jeux de données, data papers, notebooks, etc. sont publiés par des plateformes et services (Authorea, Figshare, Zenodo). Sont-elles l’apanage de certaines disciplines ? Comment les humanités numériques se les approprient-elles ?

L’étude des stratégies des chercheurs dans l’investissement des canaux de diffusion indique des articulations entre les modes de publication et les choix entre ces canaux qu’il serait utile d’explorer : revues open internationales, blogging, médias collaboratifs, preprints, réseaux sociaux (Twitter, Slideshare, Academia, ResearchGate, etc.). Les injonctions institutionnelles incitant à diffuser la recherche vers un public élargi pourraient elles aussi être à l’origine de nouveaux formats (ma thèse en 180 secondes, TEDx, etc.) invitant à repenser les modes de divulgations du savoir. La frontière entre communication scientifique et dispositif de légitimation se fait quelquefois ténue, comme le montre l’exemple de The Conversation. Enfin, il s’agit aussi de comprendre également, en contexte, les faibles transformations des pratiques, les formes d’inertie qui résistent aux promesses de l’innovation numérique.

Axe 2 – La réception sociale, politique, culturelle, épistémique de la science ouverte

La réception de la science ouverte est observable sous plusieurs angles comme celui du développement du pouvoir d’agir (empowerment). Sont à interroger les adhésions à la science ouverte selon les zones linguistique/politique/géopolitique et l’éventuelle existence d’une spécificité francophone.

Du côté de l’évaluation et de ses différents processus, on peut se demander comment sont pris en compte les différentes formes d’investissement de l’expression scientifique et le renouvellement des critères par d’éventuelles nouvelles formes d’évaluation. L’attention portée aux rankings internationaux tels que le classement de Shanghai est-elle compatible avec le mouvement de la science ouverte ? Le facteur d’impact est-il réellement remis en question dans les disciplines telles que la chimie, la biologie, la médecine, etc. ? La science ouverte, au sens de la diffusion des textes des scientifiques auprès d’un public élargi, est-elle le vecteur le plus approprié pour promouvoir la science au sein de la société civile ?

Axe 3 – L’écosystème documentaire en évolution ?

La science ouverte fait évoluer les pratiques documentaires encadrant la communication scientifique : le choix des sources, l’indexation, les plateformes et les outils de diffusion, l’archivage, la citation, le référencement, la gestion des données sont autant d’indices de changements qu’il s’agirait de décrire.

Dans ce contexte, quels sont les modèles économiques trouvés entre acteurs pour pérenniser l’offre des ressources ? Le rôle des pouvoirs publics mérite d’être précisé.

La bibliodiversité, avec ce qui peut apparaître comme une inflation de l’offre – selon les disciplines – sera confrontée aux formes inédites de concentrations des acteurs.

Les changements en termes de conditions d’accès à l’information scientifique provoquent certains effets à mesurer : désintermédiation, inégalité ou amplification des accès, poids des accès illégitimes.

Enfin, on peut se demander si la science ouverte a déplacé l’attention des chercheurs en ce qui concerne leurs choix de lecture. De façon plus globale, quelles transformations de l’économie de l’attention en contexte scientifique sont à remarquer ?

La conférence Document Numérique & Société (doc-soc) est une conférence qui se déroule tous les deux ans et réunit des chercheurs intéressés par l’évolution de la place du document dans notre société, en apportant des éclairages sur les dimensions économiques et sociétales des documents et des données numériques.

Modalités de soumission

  • Les auteurs sont appelés à soumettre en ligne leurs propositions sous la forme d’un résumé (évaluation en double-aveugle) à partir de la plateforme https://docsoc2022.sciencesconf.org/ avant le 12 décembre 2021.
  • Les propositions de communications respecteront le format suivant : 7000 signes (espaces comprises, bibliographie en plus), présentation de la problématique, du cadre théorique, avec des références bibliographiques centrales et, selon le cas, présentation de la méthodologie et des données de terrain.
  • Les communications en anglais sont acceptées. Des éléments bibliographiques accompagnent la proposition.

Calendrier

  • Les propositions doivent être déposées au plus tard le 12 décembre 2021 sur la plateforme https://docsoc2022.sciencesconf.org.
  • Les articles (entre 30 000 et 50 000 signes) issus des propositions retenues, après appréciations, devront être enregistrés le 15 mars 2022. Ils donneront lieu à un deuxième temps d’évaluation en vue de la publication des Actes au moment du colloque.
  • Le colloque international se tiendra les 23 et 24 juin 2022 à l’Auditoire Grand Physique (Université de Liège).

Comité d’organisation

  • Björn-Olav Dozo (Université de Liège)
  • Ingrid Mayeur (Université de Liège)
  • Évelyne Broudoux (Cnam, Paris)
  • Ghislaine Chartron (Cnam, Paris)
  • Camille Claverie (Université Paris Nanterre)
  • Annaïg Mahé (Urfist de Paris, Ecole nationale des Chartes)
  • Elsa Poupardin (Université de Strasbourg)

Comité scientifique (en cours de constitution)

  • Évelyne Broudoux (Cnam, Paris)
  • Ghislaine Chartron (Cnam, Paris)
  • Stéphane Chaudiron (Université de Lille)
  • Camille Claverie (Université Paris Nanterre)
  • Lyne Da Sylva (EBSI, Université de Montréal)
  • Hans Dillaerts (Université Paul Valéry Montpellier 3)
  • Björn-Olav Dozo (Université de Liège)
  • Pascal Durand (Université de Liège)
  • Benoît Epron (HEG, Suisse)
  • Gabriel Gallezot (Université de Côte d’Azur)
  • Antonietta Folino (Université de Calabre, Italie)
  • Madjid Ihadjadene (Université Paris 8)
  • Gérald Kembellec (Institut historique allemand)
  • Marc Jahjah (Université de Nantes)
  • Anna Lezon (Université Paris 8)
  • Annaïg Mahé (Urfist de Paris, Ecole nationale des Chartes)
  • Dominique Maurel (EBSI, Université de Montréal)
  • Ingrid Mayeur (Université de Liège)
  • Angeliki Monnier (Université de Lorraine)
  • Nathalie Pinède (Université de Bordeaux)
  • François Provenzano (Université de Liège)
  • Elsa Poupardin (Université de Strasbourg)
  • Lise Renaud (Université d’Avignon)
  • Pascal Robert (Enssib, Villeurbanne)
  • Joachim Schöpfel (Université de Lille)
  • Brigitte Simonnot (Université de Lorraine)
  • Florence Thiault (Université de Haute Bretagne)
  • Lise Verlaet (Université Paul Valéry Montpellier 3)
  • Guillaume Sire (Urfist de Toulouse)