Ouvrage collectif

technomémoire : mémoire, souvenirs et technologies émergentes

Journée d’étude et publication (ouvrage collectif)

Expected response for the 01/04/2023

Response type Résumé

Expected contribution type chapitre-ouvrage

Publication name Ouvrage collectif

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Cet appel s’inscrit dans le prolongement des études sur la mémoire matérielle et explore les technologies dites « émergentes » spécialisées dans la production de souvenirs et la « gestion » de la mémoire personnelle du quotidien au XXIe siècle. Il se penche de façon critique sur les nouvelles formes de médiation de la mémoire mobilisant différentes techniques numériques récentes, à savoir l’intelligence artificielle, la réalité « augmentée », la réalité virtuelle, les médias socionumériques et les objets connectés (internet des objets). Ce projet d’ouvrage souhaite cependant ne pas se limiter au seul regard sur le numérique dans un contexte de la production et de la réception de la mémoire et des souvenir, mais envisage également de discuter la rencontre et la coexistence de l’analogique et du numérique quand il s’agit de faire mémoire et de garder trace

Argumentaire

Institutionnalisé au tournant des années 1990, le champ des études sur la mémoire (memory studies) s’est emparé somme toute assez récemment de la question des dimensions matérielle et technique de la mémoire et cela notamment en lien avec la mémoire traumatique (Garde-Hansen, 2011, 28). Si l’histoire de la mémoire est intrinsèquement liée à l’histoire des techniques et a fait l’objet de différentes réflexions qui remontent aux écrits les plus anciens, on note en effet un engouement particulier au tournant de la première décennie du XXIe siècle pour la « mémoire médiée » (Van Dijck, 2007) et la « mémoire médiatisée » (Hoskins, 2009b ; Niemeyer, 2011) ou l’étude des rapports entre mémoire, médias et technologies. L’arrivée de l’informatique et l’évolution rapide des environnements numériques n’y sont bien entendu pas étrangères ; elles concourent à transformer notre rapport à la mémoire, à la production et à la circulation de cette dernière (Van Dijck, 2005 ; 2007, Garde-Hansen, 2011 ; Erll, 2011 ; Hoskins, 2018). Dans ce champ marqué par une forte interdisciplinarité, un certain nombre de travaux se sont penchés sur la médiation numérique de la mémoire collective ainsi que sur le passage et la rencontre entre mnémotechniques analogiques et numériques (Garde-Hansen et al., 2009 ; Hoskins, 2009a). D’autres travaux majeurs, moins foisonnant cependant, s’intéressent à la médiation culturelle et technologique des souvenirs et de la mémoire personnelle du quotidien (par ex. Pickering et Keightley, 2015 ; Grenier et Valois-Nadeau, 2020). Dans cette veine, poursuivant les travaux de Philippe Lejeune et Catherine Bogaert (2006) et de Françoise Simonet-Tenant (2004) sur les écrits intimes, quelques études se sont intéressées aux rapports initiaux entre mémoire personnelle et médias numériques, à l’exemple des premiers journaux intimes en ligne (Cauquelin, 2003), de l’emploi des téléphones mobiles et des caméras vidéo dans les pratiques mémorielles jusqu’aux débuts du lifelogging (Allen, 2008 ; Selke, 2016).

Le présent appel s’inscrit dans le prolongement des études sur la mémoire matérielle et explore les technologies dites « émergentes » spécialisées dans la production de souvenirs et la « gestion » de la mémoire personnelle du quotidien au XXIe siècle. Il se penche de façon critique sur les nouvelles formes de médiation de la mémoire mobilisant différentes techniques numériques récentes, à savoir l’intelligence artificielle, la réalité « augmentée », la réalité virtuelle, les médias socionumériques et les objets connectés (internet des objets). Ce projet d’ouvrage souhaite cependant ne pas se limiter au seul regard sur le numérique dans un contexte de la production et de la réception de la mémoire et des souvenir, mais envisage également de discuter la rencontre et la coexistence de l’analogique et du numérique quand il s’agit de faire mémoire et de garder trace : trace de nos souvenirs personnels et de nos expériences vécues – qu’elles soient joyeuses ou moins joyeuses.

À l’heure actuelle, il existe en effet de nombreux produits et formes de médiation de la mémoire mises en marché par des jeunes entreprises : ces dernières années ont, par exemple, vu apparaître des projets de « deep diaries », c’est-à-dire des « journaux intimes » composés par des intelligences artificielles à partir de données reliées à des individus (Fan et al., 2018), des « automated diaries » (Rettberg, 2014) ou journaux « intelligents », des « souvenirs » automatiquement constitués par les médias socionumériques (par ex. : Souvenirs, Facebook 3D Memories), des photographies en réalité augmentée (par ex. : Memoirs, Lifeprint, Memories), des souvenirs reconstitués en réalité virtuelle ou en hologramme (par ex. : 8i, Owlii), des objets connectés disposés dans l’environnement et destinés à enregistrer des souvenirs (par ex. : Babeyes).

Les technologies émergentes de mémoire soulèvent de nombreux enjeux (Dodge et Kitchin, 2007 ; Van House et Churchill, 2008 ; Van den Hoven, Sas et Whittaker, 2012 ; Jacquemard et al., 2014 ; Burkell, 2016). Dans le cadre de ce projet d’ouvrage, l’industrialisation et la marchandisation de la mémoire et des souvenirs nous intéressent particulièrement. Les objets à l’étude renouvellent en effet les problématiques de l’industrialisation de la mémoire (Stiegler, 1991), de la marchandisation des souvenirs (Rouge, 2019), de l’utilisation de la nostalgie et des souvenirs à des fins commerciales (Niemeyer et Douaud, 2018).

C’est, par exemple, par la production de mémoire et par l’exploitation des émotions nostalgiques que certaines plateformes socionumériques parviennent à capter et à garder l’attention des internautes (Niemeyer et Keightley, 2020). Si l’on observe des fonctionnalités comme Souvenirs de Facebook, la mémoire et les souvenirs sont au cœur des stratégies de design de l’attention. Il n’est pas étonnant d’observer un nombre croissant d’applications de souvenirs spécialisées (cf. Caccamo, 2021b) ainsi qu’une multiplication de notifications mnésiques faisant vibrer nos machines, nous incitant à raconter nos journées (« Que s’est-il passé aujourd’hui? » ; « Racontez un moment mémorable! ») ou nous rappelant un moment passé (« Nouveau souvenir à regarder » ; « Vous rappelez-vous de…? »).

La production de mémoire et de souvenirs numériques nous apparaît aussi tenir une part importante dans le digital labour tel que défini par Casilli (2015) : des applications comme Apple Photo et Google Photo mettent au travail les utilisateurs/trices, qui classent jour après jour les visages, les activités et les objets personnels pris en photo. Les entreprises profitent ainsi d’une vaste main d’œuvre gratuite qui nourrit les programmes en intelligence artificielle (reconnaissance d’objet, reconnaissance d’activités et reconnaissance faciale en l’occurrence). Par ailleurs, on peut émettre l’hypothèse que ce travail repose sur une exploitation genrée assez marquée : de nombreuses technologies ciblent la mémoire relative aux jeunes enfants et s’adressent surtout à leurs mères.

La production de souvenirs et de récits mémoriels sur et par les plateformes numériques (médias socionumériques et applications mobiles) concourt souvent au capitalisme de surveillance (Zuboff, 2019). Sous couvert de produire des journaux intimes d’un nouveau genre, de garder une trace numérique de leurs activités quotidiennes et de partager des souvenirs aux proches par des moyens socionumériques (Krueckeberg, 2021), les individus produisent une masse de données personnelles (mini big data) alimentant les processus de gouvernementalité algorithmique (Rouvroy et Berns, 2013) ; la mémoire devient une source parmi d’autres dont se nourrissent les mécanismes disciplinaires et de surveillance. Ces pratiques poursuivent en fait une trajectoire relativement connue, celle du lifelogging qui a donné lieu à différents projets de surveillance massive, parmi lesquels on peut compter Darpa Lifelog, projet avorté de surveillance du gouvernement étasunien (Allen, 2008) et poursuivi dans le secteur privé par Microsoft (cf. Bell et Gemmell, 2009).

La mémoire personnelle, devenue une marchandise ou « mnémodité »[1], fait l’objet d’un déploiement industriel sans pareil où les souvenirs se trouvent au centre de transactions économiques : on voit poindre une industrie de la mémoire et des souvenirs numériques, allant des médias socionumériques mnésiques[2] aux projets de création numérique de personnes défuntes (Caccamo, 2021a) en passant par les expériences mémorielles en réalité virtuelle.

La production automatisée des souvenirs et des récits mémoriels (Jacobsen et Beer, 2021) par les « assistants mnésiques intelligents » forme une autre piste majeure à développer. Ces programmes algorithmiques issus du domaine de l’intelligence artificielle sont spécialisés dans la collecte et le classement des souvenirs matériels d’une personne. Ces « automates mnésiques », à l’exemple de Google Little Patterns et de Personal AI, sont conçus comme des prothèses externes de mémoire personnelle et prétendent proposer des récits préfabriqués à la place des individus. Ils participent à catégoriser de façon conformiste les « souvenirs » par le biais de différents types de techniques dites « intelligentes » reproduisant par analogie une partie des facultés cognitives et mnésiques (production d’images et de traces issues de techniques de reconnaissance faciale, de reconnaissance des émotions, de reconnaissance vocale, de géolocalisation, etc.). Que se passe-t-il lorsque des entreprises privées hégémoniques « dictent » la manière de se souvenir et imposent des catégories et des formes narratives? Lorsque la mémoire matérielle est filtrée et analysée en permanence par des algorithmes? Et lorsque nos souvenirs numériques ne nous appartiennent plus vraiment et sont exploités à des fins que l’on ignore?

La prolifération de ces nouvelles technologies de mémoire nécessite par ailleurs de réfléchir aux formes technomédiatiques, à leur « identité » intermédiale (Müller, 2000 ; Gaudreault et Marion, 2000; 2006), et d’identifier leurs spécificités en regard de l’histoire des médias et des techniques. Faire le lien avec les formes et les supports médiatiques plus anciens dont les technologies s’inspirent (ou semblent s’inspirer), remobilisent des paramètres, des problématiques et des conventions est une piste porteuse. Il s’agit aussi de mieux saisir les imaginaires sociotechniques (Flichy, 2003 ; Jasanoff et Kim., 2015) qui les entourent et qui les fondent, les différents types de discours, les représentations sociales, les régimes rhétoriques qu’elles portent et qui traduisent certaines visions du monde et du social. Des technologies comme Babeyes[3], par exemple, sont particulièrement marquées par des discours enthousiastes à l’égard du numérique. Ceux-là s’accompagnent le plus souvent d’un défaut de problématisation à l’égard de la mémoire, mais aussi à l’égard du social qu’ils contribuent à transformer. Comment dès lors classer ces technologies mnésiques émergentes? Quels médias et techniques de mémoire prolongent-elles et quelle archéologie des médias permettrait d’en rendre compte? Quels imaginaires sociotechniques convoquent-elles? Quels paramètres techniques, quels régimes sémiotiques et communicationnels, quelles logiques, normes et usages prescrits mobilisent-elles?

Ce projet d’ouvrage souhaite aussi questionner et interroger les usages et les expériences de ces « nouvelles » façons de faire mémoire tout en s’intéressant à la coexistence de l’analogique et du numérique dans les pratiques mnémoniques ; ainsi qu’aux passages entre les deux (Van der Heijden, 2021). Peut-on observer des formes de subversion ou des résistances à l’homogénéisation des mémoires et des souvenirs via les plateformes et technologies numérique de stockage? Si oui, sont-elles d’ordre artistique, politique, écologique? Comment sont gérées, stockées et archivées toutes ces données sur le plan personnel (Jacques, 2016 ; Van den Hoven, 2019)? Quels enjeux du présent et du futur se présentent face à cette « polyphonie mémorielle » (Schwarzenegger et Lohmeier, 2020) qui prend sa place sur les réseaux socionumériques, sur les supports technologiques et appareils affiliés? Quelles vulnérabilités et injustices sociales et culturelles peuvent émerger par le biais des pratiques de mémoire médiée en ligne (Mandolessi, 2022)?

La journée d’étude et l’ouvrage collectif forment des espaces pour poser un regard critique sur la manière dont les industries construisent ces nouvelles technologies et les imaginaires qui les accompagnent, et comment elles préconçoivent la mémoire personnelle, son archivage, sa transmission, et son industrialisation. Autrement dit, il sera question de réfléchir à l’évolution et aux enjeux de la numérisation de la mémoire au XXIe siècle, aux « nouvelles » formes de médiation de la mémoire et de la manière dont les pratiques mémorielles sont informées et transformées par des secteurs technologiques naissants ainsi qu’insérées dans les circuits marchands et dans le capitalisme de surveillance ; tout en laissant de la place à une réflexion sur les expériences et pratiques effectives de la part des personnes qui se souviennent par le biais de ces technologies numériques et/ou analogiques.

Les propositions reçues pourront s’inscrire dans l’une ou l’autre des pistes identifiées ou dans tout autre axe pertinent lié au thème principal :

  • Industrie de la mémoire et des souvenirs ; mémoire personnelle, nostalgie et marchandisation ;
  • Souvenirs, données et surveillance ;
  • Algorithmes et production automatisée de la mémoire ;
  • Mémoire par les technologies : production, usages et pratiques ;
  • Technologies de mémoire et nouvelles catégories : assistants mnésiques « intelligents », médias socionumériques mnésiques, journal intime « intelligent », souvenirs « augmentés », expériences mémorielles en réalité virtuelle, ; intermédialité et archéologies des technologies mnésiques émergentes ; imaginaires sociotechniques et technologies mnésiques ;
  • Résistances et émancipations mnémoniques (au quotidien, en art, sur le plan écologique etc.) ;
  • Travail de mémoire entre les technologies analogiques et numériques ; mémoire des technologies.

Les contributions pourront être issues de diverses disciplines (communication et études des médias, sémiotique, histoire, anthropologie, économie, histoire de l’art, sciences politiques, philosophie, psychologie, archéologie etc.) et devront aborder la mémoire personnelle, les souvenirs et les technologies émergentes en lien avec les pistes énoncées dans l’appel.

Mots-clés : Algorithmes, souvenir, mémoire personnelle, marchandise, nostalgie, automatisation, analogique, numérique, résistance, émancipation

Envoi des propositions

Les propositions doivent mentionner si elles sont envoyées pour la journée d’étude seulement, pour l’ouvrage uniquement ou pour les deux.

La proposition indiquera : les noms, les affiliations et l’adresse courriel des autrices/auteurs, le titre, et le résumé de 500-700 mots (excluant la biobibliographie). La proposition doit clairement indiquer s’il s’agit d’une réflexion théorique, d’une étude de cas ou d’une étude empirique. Si applicable, les approches méthodologiques ainsi que les détails concernant les données/le terrain devraient être explicitées.

La proposition doit être envoyée simultanément à emmanuelle.caccamo@uqtr.ca et niemeyer.katharina@uqam.ca

Calendrier 

  • Lancement de l’appel : janvier 2023.
  • Soumission des propositions : 1er avril 2023.
  • Retour sur les propositions (acceptation) : fin avril 2023.
  • Réception des manuscrits dans leur première version (entre 25 000 et 45 000 signes ; sans mise en forme spécifique) : 1er octobre 2023.
  • Journée d’étude (en comodalité) : dernière semaine de mars 2024.
  • Réception des manuscrits finalisés (le nombre de signes sera précisé) : 1er juin 2024.
  • Publication en libre accès (nom de la maison d’édition à venir) : automne 2024.

Partenaires

Ce projet reçoit le financement du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC)

Références citées

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[1] L’idée de « mnémodités » s’inspire du concept d’Eva Illouz (2019) : « emodities » (emotional + commotidies).

[2] Ce type de média socionumériques est spécialisé dans la gestion de la mémoire du quotidien : les médias socionumériques mnésiques rassemblent et connectent les individus autour du thème de la mémoire et des souvenirs (personnels, de famille, etc.) à l’exemple de l’application Honeycomb. Bien qu’ils se ressemblent, il ne faut pas les confondre avec certaines fonctionnalités ou sous-fonctions propres aux réseaux socionumériques comme Facebook et sa technologie de réminiscence automatisée appelée Souvenirs.

[3] Babeyes est une caméra connectée à épingler aux habits du bébé en vue de produire des souvenirs audiovisuels et des métadonnées. Source : babeyes.com.

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