Relais (revue du laboratoire d’Études et de Recherches sur l’Interculturel)

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Expected response for the 15/04/2021

Response type Résumé

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Publication name Relais (revue du laboratoire d’Études et de Recherches sur l’Interculturel)

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Argumentaire

« Les œuvres littéraires ne sont jamais de simples « mémoires », elles réécrivent leurs souvenirs, elles influencent leurs précurseurs » (BORGES). L’œuvre littéraire est le lieu où se croisent vie et invention, écriture et réception, c’est un croisement sans cesse nourri de résonances culturelles, sociales, psychologiques, intertextuelles. Cette spécificité qui est au cœur du débat critique contemporain est la répercussion du contexte épistémique des années soixante, les années du langage, du structuralisme et des sciences de l’homme (Dumézil, Lévi-Strauss, Lacan. Barthes, Sartre). Elle est également le miroitement des déboires de la postmodernité où s’interpénètrent discours littéraire et discours référentiel, où l’hétérogénéité est superposée à l’hybridité et où le fragmentaire est substitué à l’unité. Comme le souligne J.-F. Lyotard, « la postmodernité [….] c’est la réécriture de quelques traits revendiqués par la modernité, et d’abord sa prétention de fonder sa légitimité tout entière par la science et la technique »[1].

De ce point de vue, l’écriture se veut désormais une expérience et une pratique considérées comme un véritable laboratoire de la pensée (Foucault, Derrida) ; une démarche déconstructiviste qui fusionne le plaisir du néologisme, des jeux de mots et la rigueur de l’analyse étymologique.

Après plus de quarante ans, ces paradigmes postmodernes continuent d’animer le débat. Ils s’inscrivent dans une continuité régie par des déterminismes historique et technique qui bousculent l’acte d’écrire, le relancent dans un nouveau circuit de sens et d’expression, dans sa corrélation avec d’autres systèmes d’expression humaine marquant le XXI ème siècle, à savoir la peinture, la musique, la photographie, le cinéma, le monde virtuel, le numérique…

Ainsi l’orientation de la production littéraire actuellement vers la polyphonie, la plurivocalité, l’intertextualité, le dialogisme, la polysémie influence à la fois la poétique du texte littéraire et sa critique. Il en découle qu’aujourd’hui ce décloisonnement des savoirs est fortement sollicité, il est d’une grande puissance dans la mesure où il croise discours philosophiques et discours puisés dans d’autres disciplines, reprenant des concepts qu’il réinvestit. La littérature est en fin de compte le lieu propice où s’entrecroisent les connaissances, les problématiques, les discours, les expériences. Cette diversité se traduit aussi par et dans la langue, médiateur idéal d’une culture. Le sujet écrivant (ou parlant, si l’on se situe à un autre niveau du discours), devient traducteur, passeur d’idées ou de messages au croisement des langues et des cultures. Le contact de langues, quel que soit sa nature, se traduit, sur le plan stylistique, par un va-et-vient entre deux « territoires » linguistiques, par le recours aux mots ou expressions des variétés locales mieux disposés à produire l’effet recherché sur le récepteur. Il appert une médiation qui prend forme et s’accomplit dans son ouverture sur les autres disciplines, dans sa capacité d’apprivoiser les médias de son époque et de s’irradier dans l’espace des sciences humaines.

Le croisement est aussi le reflet d’une crise d’expression d’un monde voué au changement, aux tribulations et à l’inconstance où se purge brutalement un réel qui porte les séquelles du passé, d’un héritage culturel truffé de stéréotypes, de clichés et de préjugés, et qui structure le monde en dyade : Occident / Orient, centre / périphérie, etc., séparation congestionnée d’images culturelles, d’un regard pluriel, réduisant les frontières et diffusant des valeurs universelles, mais qui, paradoxalement, opprime les identités et impose un imaginaire problématique.

Dans ce numéro de Relais, nous nous proposons d’amener les chercheurs à interroger les relations qu’entretiennent la littérature, les sciences de l’homme et cette nouvelle écriture du monde. Quels discours sont-ils générés par la conscience du croisement comme décloisonnement des langues et des œuvres ? Où placer le littéraire, le culturel, l’imaginaire au sein des nouvelles configurations du savoir ?

Axes proposés

  •  Croisements d’imaginaires et de conduites symboliques : langue, littérature et arts
  •  Lectures croisées, interdisciplinarité et transdisciplinarité
  •  Problématiques genrologiques dans la littérature : hybridation, fragmentation, mélange des genres, interartialité, intermédialité
  •  Traduction : enjeux éthiques et esthétiques
  •  Ouverture du texte littéraire : horizons / limites
  •  La critique à la croisée du littéraire et du culturel
  •  Croisements d’imaginaires et de conduites symboliques : langue, littérature et arts
  •  Écriture bilingue/ hybride
  •  Didactique du texte littéraire face à la technologie : croisement de supports, contraintes et nouvelles méthodes d’enseignement)

 Les propositions d’articles doivent contenir

  • Nom & Prénom de l’auteur
  • Institution
  • Statut (ou grade)
  • Adresse électronique
  • Intitulé de l’article, axe choisi
  • Résumé de l’article ne dépassant pas 500 mots
  • Mots clés
  • Bibliographie très succincte

Les propositions seront envoyées à l’adresse suivante : relaiscroisement@gmail.com

Dates importantes

  • Date limite d’envoi des propositions de résumés : le 15 avril 2021
  • Réponse aux auteurs : le 30 avril 2021
  • Date limite d’envoi des articles : le 5 septembre 2021
  • Envoi des avis des évaluateurs aux auteurs : le 5 octobre 2021
  • Date limite de remise des versions définitives : le 30 octobre 2021
  • Publication prévue du numéro : fin de décembre 2021

Comité scientifique

  • Hédia ABDELKEFI (Université de Sfax, Tunisie)
  • Mohammed AÏT RAMI (Université Chouaïb Doukkali , Maroc)
  • Mohammed BENJELLOUN ((Université Chouaïb Doukkali , Maroc)
  • Béatrice POTHIER (Université catholique de l’Ouest, Angers, France)
  • Marc QUAGHENBEUR (Archives et Musées de la Littérature, Belgique).
  • Patrick VOISIN, (Ecoles Normales Supérieures Paris et Lyon, France)
  • Abdelouahad MABROUR, (Université Chouaïb Doukkali , Maroc)
  • Lhoussaine BOUDDOUH, (Université Chouaïb Doukkali , Maroc)
  • Abderrahmane AJBOUR, (Université Chouaïb Doukkali , Maroc)

Responsable

Références

[1] J.F. Lyotard, L’Inhumain, causeries sur le temps, Paris, Galilée, 1988, pp. 42-43.