La presse culturelle aujourd’hui : un genre médiatique en reconfiguration ?

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Response type Résumé

Event type colloque

Coordinators

  • Lucie Alexis, Université Grenoble Alpes, GRESEC, CARSIM, INA
  • Flore Di Sciullo, Université Paris 2 Panthéon-Assas, IFP, CARISM

Contacts

Event dates
  • From at

Event place Université Paris II Panthéon-Assas, 391 rue de Vaugirard , Paris 75015, France

Les laboratoires CARISM et GRESEC lancent un appel à communications en vue du colloque international “La presse culturelle aujourd’hui : un genre médiatique en reconfiguration ?”. Cet événement a pour ambition de mettre en évidence la manière dont les médias – traditionnels et en ligne – portent un regard sur les arts plastiques, la littérature, la musique ou encore le patrimoine.

Quatre axes de réflexion sont proposés : « Modèles historiques et influences » ; « Diversification des formes éditoriales en ligne » ; « Normes éditoriales et discursives : entre spécificité et adaptation » ; « La presse culturelle pensée dans un “champ élargi” ». Nous souhaitons privilégier une approche interdisciplinaire. Nous encourageons également les propositions venues de toutes les disciplines : histoire, histoire de l’art, études littéraires, sociologie, et ainsi de suite.

Argumentaire

La presse culturelle actuelle recouvre des formats extrêmement divers : elle peut être une revue de critique d’art comme May ou d’histoire de l’art comme La revue de l’art, une revue généraliste comme Connaissance des arts ou plus pointue comme Frog, un guide culturel comme Télérama ou un magazine qui traite de l’actualité par le prisme de l’art comme Mouvement ou encore une revue consacrée à un art en particulier comme Les Cahiers du cinéma. Tout ceci sans compter l’incroyable variété de la presse culturelle en ligne, rassemblant des blogs amateurs, des podcasts mais aussi des revues numériques, si l’on pense par exemple à Point contemporain[1] où la version en ligne prime sur la version imprimée, ou à l’invention de formats 100 % numérique sur le modèle pure player comme anciennement Fluctuat ou aujourd’hui ParisArt ou ArtViewer.

Ce colloque international a pour ambition d’embrasser cette diversité et entend mettre en évidence la manière dont les médias – traditionnels et en ligne – portent un regard sur les arts plastiques, les arts vivants, l’architecture, le design graphique, le cinéma, la littérature, la musique ou encore le patrimoine. De façon plus large, les communications pourront également porter sur les produits des industries culturelles (jeux vidéos, audiovisuel).

Par ailleurs, le périodique artistique dont les tirages sont souvent faibles et le lectorat a priori réduit mérite d’être analysé avec les outils info-communicationnels, il a beaucoup à nous apprendre sur les représentations collectives et les manières de débattre en société autour de l’art contemporain et de l’actualité culturelle.

Aucune limite restrictive n’est posée quant au champ artistique traité. Les interventions pourront s’appuyer sur un ou plusieurs des axes suivants ; ceux-ci sont proposés à titre indicatif et ne prescrivent nullement le contenu des propositions. Nous souhaitons privilégier une approche interdisciplinaire. Si le point de départ est une approche communicationnelle, nous encourageons également les propositions venues de l’histoire de l’art, des arts plastiques, des études littéraires…

Ce colloque entend favoriser les échanges entre chercheur·se·s et acteurs·trices culturel·le·s et médiatiques et permettre les discussions au croisement de positionnements pratiques et théoriques.

Axe 1 – Modèles historiques et influences

Ce premier axe de recherche vise à interroger la variété des formes éditoriales que peut aujourd’hui adopter la « revue d’art », le « magazine culturel » ou encore le « magazine d’actualité culturelle ». Si une très riche bibliographie est consacrée aux périodiques artistiques et culturels du XIXe et de la première moitié du XXe siècles[2], la période la plus contemporaine est souvent exclue de ces études qui privilégient une approche chronologique et diachronique. Le périodique s’attachant au monde artistique contemporain est ainsi un territoire à explorer. Ce premier axe entend encourager des réflexions sur la filiation de ce riche héritage éditorial en insistant sur la période contemporaine.

Il convient alors de partir d’exemples de revues en cours de publication pour se demander de quels modèles ils découlent, de quelles filiations ils sont le fruit. Il s’agit notamment d’interroger l’éventuelle stabilité de formats qui perdurent, à l’instar d’art press (fondée en 1972) ou de Cahiers d’art, récemment relancé après une longue période d’inactivité.

Les communications pourront ici s’inscrire dans une perspective monographique ou non, historique, et interroger la revue d’art sur le temps long, considérant les titres mémorables qui ont pu être déterminants pour les revues les plus récentes. Les études engageant une perspective transnationale ou trans-médiumnique sont également les bienvenues.

Axe 2 – Diversification des formes éditoriales en ligne

Nous cherchons ici à questionner les manières dont la revue d’art parvient à se déplacer du territoire du papier vers celui du numérique. La revue culturelle se prolonge aujourd’hui par les blogs, les webzines, les comptes sur les réseaux sociaux, les plateformes collaboratives, les formats audiovisuels type podcast ou interview filmée. Elle s’éloigne en effet de plus en plus du modèle papier traditionnel pour être déployée sous de nouvelles formes, à commencer par l’exploration d’une complémentarité papier / numérique. Évoquons par exemple le blog de l’association « Jeunes critiques d’art », les podcasts comme « Le bruit de l’art » et les webzines comme l’italien Cura ou l’américain Triple Canopy ou encore les médias amateurs tels que Sens critique pour le cinéma. Nous pensons enfin aux formats hybrides proposés par les podcasts, par certains réseaux sociaux et par les plateformes numériques : les chaînes Twitch comme « The Blank Contemporary », les comptes Instagram comme « J’aime tout chez toi[3] » ou encore les chaînes YouTube de critiques culturelles comme « Le fossoyeur de films » ou « Bulldop » pour les livres.

Dans quelle mesure les dispositifs numériques sont-ils le fruit d’expérimentations éditoriales ? Les communications pourront ici porter aussi bien sur des études de cas que sur l’analyse de dispositifs socio-techniques qui font exister l’actualité culturelle et qui permettent d’en diversifier les usages. Les interventions pourront également porter sur la reconfiguration des pratiques journalistiques de la critique culturelle et l’adaptabilité des revues au numérique, de leur ligne éditoriale et des formes adoptées.

Axe 3 – Normes éditoriales et discursives : entre spécificité et adaptation

La spécificité des termes « revue » ou « magazine », dès lors qu’on les envisage au prisme de la presse culturelle, restent à préciser, et ce dans un contexte où l’obsolescence de la critique d’art est de plus en plus souvent pointée. Pourtant, ce type de presse est d’une remarquable vitalité, et ce que l’on adopte une focale française ou internationale. Alors même que les mondes de l’art font face à d’importantes restructurations (spéculation financière, mondialisation, plus récemment crise sanitaire), les formats les plus consacrés – à commencer par le compte rendu d’exposition, de spectacle ou l’entretien avec un artiste – résistent et s’adaptent à ce contexte mouvant. Comment la presse artistique se positionne-t-elle vis-à-vis d’autres genres journalistiqus, et d’autres types de discours sur l’art (institutionnels, scientifiques) ? Quels sont les genres de discours inhérents à la presse culturelle ?

Les communications pourront explorer les normes éditoriales les plus couramment adoptées par les revues d’art, qu’elles soient imprimées ou en ligne, ainsi que leur évolution afin de questionner les valeurs qui les sous-tendent. Graphisme, mise en page, rubriquage, ligne éditoriale… Quelles sont les formes éditoriales les plus caractéristiques de la revue d’art ? De quelles manières évoluent-elles face à l’adaptation des titres au format numérique d’une part, et à des impératifs économiques et sociaux d’autre part ? De quelles manières ces normes s’adaptent-elles à la diversification des supports ?

Axe 4 – La presse culturelle pensée dans un « champ élargi[4] »

La presse culturelle semble tiraillée entre d’une part, une démocratisation de ses contenus et une hybridation de ses formes (avec notamment le magazine d’informations, le magazine de mode, le bulletin d’actualité…) et d’autre part, une parcellisation croissante, comme en témoigne la multiplication de périodiques de plus en plus spécialisés, consacrés à des domaines spécifiques comme par exemple le dessin contemporain (Roven), les pratiques amateures (Profane) ou la jeunesse des artistes (L’incroyable).

Des contraintes de plus en plus fortes pèsent sur l’exercice de la critique culturelle, et par conséquent, sur la production éditoriale des revues. Actualité de plus en plus foisonnante, internationalisation des trajectoires artistiques, pression financière, manque de moyens des institutions publiques, partenariat des institutions culturelles avec les titres de presse : autant d’éléments qui viennent complexifier la tâche des critiques d’art, confrontés à d’importants problèmes de rémunération et d’indépendance.

La critique, dans son ensemble, est menacée par l’écueil de la « promotion culturelle[5]» : lorsque les annonceurs (galeries, fondations, etc.) financent une publication par l’achat d’un espace publicitaire, le/la critique comme la revue dans laquelle il/elle publie peut ressentir une contrainte à valoriser l’annonceur en question.

En outre, avec des revue portées par des institutions comme Palais (éditée par le Palais de Tokyo) ou Les cahiers du MNAM (éditée par le Centre Georges Pompidou), la revue d’art apparaît comme essentielle pour mettre au jour les mécanismes qui structurent le réseau artistique et les valeurs qui déterminent son organisation.

Pourtant, en dépit de ces différents écueils, le secteur de la presse culturelle est dynamique et diversifié, constitue un pôle attractif pour les journalistes et suscite souvent des aspirations professionnelles. La vitalité des revues gratuites, comme Zérodeux ou Le châssis, en témoignent d’une façon exemplaire.

Les communications pourront ici porter sur les modèles économiques de la presse artistique et les stratégies déployées pour assurer leur pérennité, ainsi que les différents facteurs permettant à la presse culturelle de lutter contre la concurrence, celle de la presse généraliste en particulier. Les propositions pourront également s’intéresser aux relations de collaboration, de compétition, voire de coopétition[6] des revues d’art les unes avec les autres, ainsi qu’à leur étoilement autour d’autres acteurs des mondes de l’art comme les musées, les fondations ou les galeries, ou des acteurs médiatiques (télévisuels, radiophoniques…), ainsi que des protagonistes des industries créatives.

Enfin, la récente crise sanitaire invite à interroger la manière dont les critiques du secteur culturel ont adapté leur activité face à la reconfiguration de la vie culturelle durant les confinements.

Modalités de soumission

Nous vous remercions de présenter votre proposition de communication de la manière suivante :

  • Sur la première page, indiquez le titre de votre communication, une courte note bio-bibliographique (500 signes maximum, en précisant votre nom, prénom et appartenance institutionnelle) et votre adresse de courrier électronique.
  • Les pages suivantes veilleront à être anonymisées et comporteront : le titre de la communication, la proposition de communication de 2 000 signes maximumespaces compris, bibliographie indicative non incluse.

Votre proposition est à envoyer en format .doc ou .odt à : presseculturelle2022@gmail.com

Les propositions feront l’objet d’une évaluation en double aveugle par les membres du comité scientifique du colloque. La date limite de soumission des propositions est fixée au 20 décembre 2021.

Le colloque donnera lieu à un projet éditorial s’appuyant sur une sélection de communications.

Comité d’organisation

  • Lucie Alexis, maîtresse de conférences, université Grenoble Alpes, institut de la communication et des médias, GRESEC, chercheuse associée au CARISM et à l’institut national de l’audiovisuel
  • Flore Di Sciullo, docteure en sciences de l’information et de la communication, ATER, université Paris 2 Panthéon-Assas, institut français de presse, chercheuse associée au CARISM

Comité scientifique

  • Blandin Claire (professeure, université Sorbonne Paris Nord, LabSIC)
  • Boivent Marie (MCF, université Rennes 2, laboratoire PTAC)
  • Bullich Vincent (MCF HDR, université Grenoble Alpes, GRESEC)
  • Croissant Valérie (MCF, université Lyon 2, ELICO)
  • Deseilligny Oriane (MCF, université Sorbonne Paris Nord, GRIPIC)
  • Desmet Nathalie (commissaire, MCF, université Paris 8, AIAC)
  • Devillard Valérie (professeure, université Paris 2 Panthéon-Assas, CARISM)
  • Lafon Benoît (professeur, université Grenoble Alpes, GRESEC)
  • Lambert Frédéric (professeur, université Paris 2, CARISM)
  • Mouratidou Eleni (MCF HDR, université Sorbonne Paris Nord, LabSIC)
  • Stead Evanghelia (professeure, USVQ, CHCSC)
  • Rieffel Rémy (professeur, université Paris 2 Panthéon-Assas, CARISM)
  • Ringoot Roselyne (professeure, université Grenoble Alpes, GRESEC)
  • Saemmer Alexandra, (professeure, université Paris 8, CEMTI)
  • Wrona Adeline (professeure, université Paris 4, GRIPIC)

Calendrier prévisionnel

  • Envoi de l’appel à contributions : 20 /10/2021
  • Date limite d’envoi des propositions : 20 /12/ 2021
  • Communication de la décision du comité scientifique : 20 /01/2022
  • Journées du colloque : 9-10/05/2022

Bibliographie indicative

Allen Gwen (dir.), The Magazine, London, MIT Press « Documents for Contemporary Art », 2016

Baudoin Jean et Hourmant François (dir.), Les Revues et la dynamique des ruptures, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007

Boivent Marie, La Revue d’artiste, enjeu et spécificité d’une pratique artistique, Rennes, Incertain sens, 2015

Bonacorsi Julia et Croissant Valérie, « ​”Votre mémoire culturelle” : entre logistique numérique de la recommandation et médiation patrimoniale. Le cas de Sens Critique », Études de communication, 2015/2, n° 45, p. 129-148

Boure Robert, « Sociologie des revues de sciences sociales et humaines », Réseaux, n° 58, 1993, p. 91-105

Bourgatte Michaël, « Pour une analyse informatisée de la critique de cinéma. Ce que dit la critique de la structure du champ cinématographique », Questions de communication, 2017/1, n° 31, p. 315-333

Chèvrefils-Desbiolles Yves et Froissart-Pezone Rossella (dir.), Les revues d’art, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011

Colomina Beatriz, Clip, Stamp, Fold: The Radical Architecture of Little Magazines, 196X to 197X, Barcelone, Actar, 2010

Corpet Olivier, Franck Thomas et Glorie Caroline, « La revue comme discours d’intervention », Cahiers du GRM, 12/2017 [En ligne], URL : https://journals.openedition.org/grm/1055

Croissant Valérie (dir.), L’avis des autres. Prescription et recommandation culturelle à l’ère numérique, Éditions des archives contemporaines, 2019

Croissant Valérie et Spano William, Le journalisme en miroir dans la presse culturelle lyonnaise au XIXe siècle, Le Temps des médias. Revue d’histoire, vol 23, n° 2, 2014, p. 165‑181

Da Costa Kaufmann Thomas, Dossin Catherine et Joyeux-Prunel Béatrice (dir.), Circulations in the Global History of a Art, Londres, Routledge, 2015

Hein Fabien, « Le critique rock, le fanzine et le magazine ; ça s’en va et ça revient », Volume, n°5 , 2006, p. 83-106

Joyeux-Prunel Béatrice, Les avant-gardes artistiques. Une histoire transnationale. Volume 1 (1848-1918) ; Volume 2 (1918-1945), Paris, Gallimard, 2016 et 2017

Leenaerts Danielle, Petite histoire du magazine VU (1928-1940). Entre photographie d’information et photographie d’art, Bruxelles, PIE Peter Lang, 2010

Newman Amy, Challenging Art: Artforum 1962-1974, New York, Soho Press, 2000

Regimbeau Gérard, « Les index des revues d’art contemporain : outils documentaires et documents ». Actes du séminaire annuel « Les revues de sciences humaines et sociales : évolutions et figures », 1996, p. 37-50, [En ligne], URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00605217v2

Stead Evanghelia et Védrine Hélène (dirs.), L’Europe des revues (1880-1920). Estampes, photographies, illustrations, Paris, Presses Universitaires Paris Sorbonne, 2008

Stead Evanghelia, Sisyphe heureux. Les revues artistiques et littéraires : approches et figures, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2020

Triggs Teal, Fanzines, Londres, Thames & Hudson, 2010

Webb Sheila, “Magazines and the visual arts: the ideal showcase”, in Abrahamson David et Prior-Miller Maria R., The Routledge Handbook of Magazine ResearchThe Future of the Magazine Form, New York, Routledge, 2015, p. 347-361

Notes

[1] Outre son site, la revue tire aussi une version éditée, mais à un tirage limité à 500 exemplaires.

[2] Mentionnons les séminaires « Pélias : Les périodiques comme médiateurs culturels (Littérature, arts, sciences) », organisé par Alexia Kalantzis, Norbert Verdier et Hélène Védrine, et « TIGRE (Texte-Image, groupe de recherche à l’École) », animé par Evanghelia Stead, les projets numériques en ligne comme le « Modernist Journals Project », et les sociétés savantes comme « Research Society for Victorian Periodicals » ou « ESPRit – European Society for Periodical Research ».

[3] Voir à ce sujet l’enquête d’Éléonore Théry : https://www.lequotidiendelart.com/articles/20034-les-influenceurs-nouveaux-chouchous-du-monde-de-l-art.html

[4] Cette notion de « champ élargi » est un double emprunt : à Rosalind Krauss qui semble être la première à l’avoir mobilisée dans son texte “Sculpture in the Expanded Field” (« La sculpture dans le champ élargi »), p. 277-290 in Rosalind Krauss, The Originality of the Avant-Garde and Other Modernist Myths, Cambridge, MIT Press, 1984. Notons aussi son usage par des critiques d’art comme ceux de la revue allemande Texte zur Kunst. Voir à ce sujet : Catherine Chevalier, Andreas Fohr (dir.), Une anthologie de la revue Texte zur Kunst de 1990 à 1998, Dijon, Les Presses du réel, 2010.

[5] Matthieu Béra, « Critique d’art ou promotion culturelle ? », Réseaux, n° 117, 2003/1, p. 153-187.

[6] Ce néologisme combinant « compétition » et « coopération » est utilisé pour la première fois par l’entrepreneur Ray Noorda, puis popularisé à la fin des années 1990 par Nalebuff & Brandeburger dans leur ouvrage Coopetition. A Revolution Mindset that Combines Competition and Cooperation, New York, Crown Businness, 1996.

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