7ème conférence Document numérique & Société – Humains et données : création, médiation, décision, narration

Humains et données : création, médiation, décision, narration

Expected response for the 15/03/2020

Response type Résumé

Event type colloque

Coordinators

  • Evelyne Broudoux, DICEN-IDf – Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique – Paris, Ile-de-France
  • Ghislaine Chartron, DICEN-IDf – Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique – Paris, Ile-de-France
  • Brigitte Simonnot, CREM – Centre de recherche sur les médiations

Contacts

Event dates
  • From at

Event place Université de Lorraine , Nancy 54015, France

Les 28 et 29 septembre 2020 à l’Université de Lorraine, site de Nancy organisé par le Crem (Université de Lorraine) et Dicen-IdF (Cnam, Paris)

Ces dernières années, la production inflationniste des données et leur circulation, ainsi que l’algorithmisation associée, sont des actualités vives. Les sciences de l’information et de la communication, historiquement investies dans les travaux de recherche sur le document, l’information et l’organisation des connaissances sont concernées par les nouveaux rôles que jouent les données. Les SIC se trouvent aujourd’hui confrontées à une complexité accrue où la production algorithmique conditionne progressivement l’activité humaine dans différents domaines (ex : la production industrielle et de services, mais aussi la santé, la recherche, etc.). Cette accélération de l’automatisation questionne les concepts scientifiques construisant notre discipline car elle renouvelle les formes de construction de sens, de filtrage et d’autorité tout en reconfigurant les médiations. Il faut constater qu’en parallèle, les discours d’escorte se sont multipliés, notamment avec le marketing de l’IA et les injonctions au libre accès des données.

Les données elles-mêmes sont très diversifiées. Aux métadonnées extensibles à l’infini, s’ajoutent principalement le caractère non structuré des données, leur volume, sans cesse réactualisé, et généré par des acteurs humains et non humains variés dansdes environnements multiples. Dans ce contexte, les métiers adossés au champ des sciences de l’information et de la communication sont confrontés à des évolutions majeures : gestion de plan de données, qualité des données, données de référence, mémoire des données, data-journalisme, data-visualisation …

Dans l’espace d’échange désormais bien repéré de cette conférence, l’enjeu est de continuer à fédérer les travaux réflexifs sur la transformation des savoirs dans ce contexte numérique et ses conséquences sur l’évolution des métiers du document et
de l’information. L’analyse de ces transformations contemporaines oblige à dépasser la dimension purement instrumentale du numérique pour explorer les dimensions des pratiques et du sens, les nouvelles formes de connaissances et les nouvelles
médiations développées pour permettre l’appropriation des informations associées aux corpus numérisés, aux données structurées et non structurées.

Cette septième conférence Document numérique & Société a pour objectif de contribuer à ces questionnements au moment où les enjeux ne se situent plus tant au niveau de la production de nouvelles données mais fondamentalement désormais au
niveau de leur valorisation dans les activités humaines et sociétales. Le concept « Homme-Données » sera au coeur de cette conférence qui contribuera à développer un espace et un réseau interdisciplinaire de recherche, pour permettre aux
chercheuses et chercheurs s’intéressant aux développements de services innovants à partir des données mais aussi à leur réception, à leurs conditions d’appropriation ou d’acceptabilité par les usagers, d’échanger sur leurs approches. Étudier ces
dimensions relève de postures constructivistes et des approches analytiques et critiques propres aux sciences humaines et sociales. Les contributions pourront s’inscrire dans l’un des quatre axes ci-dessous, qui ne sont pas exhaustifs.

Axe 1 – La création de services numériques innovants autour de l’ouverture des données et leur appropriation.

Cet axe s’intéressera aux usages réels des gisements de données pour la recherche, l’économie, la société civile et leur appropriation en situation. Les propositions s’inscrivant dans cet axe pourront aussi porter sur les formes et les conditions de
réutilisation des corpus de données existants. Alors que les prescriptions politiques ont occupé majoritairement l’espace médiatique ces dernières années, il est désormais particulièrement intéressant de rendre compte de la réutilisation effective des jeux de données publiques (open data gouvernemental), des jeux de données scientifiques (open research data). La multiplication de l’offre a-t-elle rencontré des usages ? Avec quel apport dans les projets menés ? Avec quelles difficultés rencontrées, d’ordre qualitatif, éthique, juridique, organisationnel, technique … ? Peut-on aujourd’hui rendre compte, sur des terrains variés, d’une valorisation significative de ces données pour le travail intellectuel, la vie citoyenne, les activités économiques ?

Axe 2 – Les médiations, intermédiations, remédiations des données

Il s’agit ici de questionner les conditions de production de sens à partir des données et le rôle des « agents médiateurs » qui peuvent être humains et non humains. Le rôle des algorithmes, la question de leur transparence et de leur auditabilité est convoquée dans ces débats mais aussi la question des interfaces, des traitements en amont sur les données. Les modes de gouvernance des données ne sont-elles pas à considérer comme un renouveau des savoir-faire des managers de l’information dans les organisations ? Quelles reconfigurations sont à l’oeuvre dans les métiers associés ? On pourra aussi s’interroger sur les médiations à mettre en oeuvre afin de déployer des projets de valorisation de données internes à une organisation, parfois associées à des données externes collectées. Comment caractériser les interactions avec les acteurs métiers ? Ces interactions sont-elles comparables à celles menées par des chargés de veille, des knowledge managers, des journalistes par exemple ? Quels types de livrables, de dispositifs de médiation sont produits pour faciliter ou documenter les « projets data » ?

Axe 3 – Les données pour l’aide à la décision et le pilotage, les biais potentiels, les transformations induites

La production démultipliée de données d’activité (consultations des sites webs, transactions en ligne, transmissions de données de géolocalisation, auto-mesures de soi…), la multiplication des services de reporting, des tableaux de bord, parfois quotidiens alimentent de nouvelles formes de pilotage, infléchissent des prises de décision, transforment des pratiques. Quels en sont les risques et les opportunités ? Quels nouveaux types d’indicateurs sont construits, avec quels types de données et
quelle distance critique pour éclairer une décision au niveau individuel ou collectif ? On pourra aussi s’interroger sur les biais induits par certaines données, certains calculs et les impacts sur des dimensions humaines telles que l’égalité, la diversité,
l’inclusion sociale. Les recherches sur la transformation de soi par des pratiques d’auto-mesure, ou celles d’un collectif qui partage ses données, intéressent également cet axe. L’appel reste ouvert à des études de cas très variées au sein desquelles des indicateurs sont calculés, induisent des transformations décisionnelles parfois sans mise à distance critique.

Axe 4 – Les pratiques de narration à partir des données, la dimension du sens et des représentations

La mise en scène et la narration contribuent à la production de sens à partir des corpus de données, notamment lorsqu’ils sont volumineux. Comment caractériser les narrations ou les formes éditoriales produites autour des traitements sur les données ? La datavisualisation s’invite dans les productions éditoriales, par exemple dans les rubriques spécialisées des médias journalistiques ou dans les publications scientifiques et les données contribuent aux récits produits. Quels sont les défis
rencontrés par la datavisualisation et les formes de récits rendant compte de l’analyse des masses de données ? Les publics s’invitent-ils dans ces formes de narration, et avec quelles pratiques ? En quoi ces formes d’interventions contribuent-elles à la
fabrique du sens ? Dans cet axe, les contributions peuvent porter sur les conditions d’intelligibilité des formes éditoriales s’appuyant sur le traitement des données, sur leur interprétation en contexte situé, sur les difficultés d’usages, sur les
questionnements critiques et les discours d’accompagnement, ou encore sur les retours des publics qu’elles suscitent.

Les contributions attendues peuvent être d’ordre théorique, relever d’analyses critiques, ou rendre compte d’études empiriques, ou encore de modélisations des phénomènes de production et valorisation des données dans différents contextes
organisationnels. Dans la continuité des problématiques abordées par la conférence précédente, des propositions portant sur la régulation, la déontologie et l’éthique dans la production, gestion, régulation et exploitation des données seront les bienvenues.

La conférence Document Numérique & Société (doc-soc) est une conférence qui se déroule tous les deux ans et réunit des chercheurs intéressés par l’évolution de la place du document dans notre société, en apportant des éclairages sur les dimensions économiques et sociétales des documents numériques et du traitement des données.

Processus de soumission

Les auteurs sont appelés à soumettre en ligne leurs propositions sous la forme d’un fichier .doc ou .rtf. ou .odt anonymisé (évaluation en double-aveugle) à partir de la plateforme https://docsoc2020.sciencesconf.org.

Les propositions de communications respecteront le format suivant : résumé de 7000 signes (espaces comprises, bibliographie en sus) ; présentation de la problématique, du cadre théorique avec des références bibliographiques centrales et, selon le cas,
présentation de la méthodologie et des données de terrain. Une bibliographie complétera la proposition. Les communications en anglais sont acceptées.

Les propositions doivent être déposées au plus tard : le 15 mars 2020 sur la plateforme SciencesConf.org. Les articles issus des propositions retenues, après évaluations, doivent être remis pour le 15 juillet 2020. Ils donneront lieu à un deuxième temps d’évaluation en vue de la publication des actes dans la collection « Information & Stratégies » de l’éditeur De Boeck.

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