​Étudier le langage à l’ère numérique

Sciences du langage, didactique des langues et disciplines transversales​

Expected response for the 06/03/2022

Response type Contribution complète

Event type colloque

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Event place Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (Maison de la Recherche), 4, rue des Irlandais​ , Paris 75005, France

Un appel à communication est lancé en vue des Rencontres Jeunes Chercheurs de L’ED 622 “Sciences du langage” les 9 au 10 juin 2022 à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Le thème en sera “Étudier le langage à l’ère du numérique”.

Date limite de dépôt des communications : 6 mars 2022

Présentation

Créées en 1998, les Rencontres Jeunes Chercheurs de l’ED 622 « Sciences du langage » (Université de Paris et Université Sorbonne Nouvelle) offrent la possibilité aux jeunes chercheurs et chercheuses inscrit·es en Doctorat ou en Master Recherche de présenter leurs travaux sous forme de communication orale ou de poster. Chaque année, une sélection de contributions font l’objet d’une publication référencée dans les Actes Rencontres Jeunes Chercheurs.

Le thème de cette année s’articule autour du numérique. En tant que ressource et espace nouveaux, le numérique a profondément bouleversé non seulement les objets, mais aussi les pratiques des chercheur·es dans différents domaines des sciences du langage et des disciplines voisines.
Le développement du numérique permet la diffusion de la recherche et des pratiques collaboratives, mais soulève de nouveaux questionnements d’ordre méthodologique et éthique. Ces nouveaux enjeux sont encore plus prégnants dans des contextes politiques et sanitaires inédits.

Trois axes de réflexions sont envisagés pour aborder cette vaste problématique qu’est le numérique dans les sciences du langage à l’époque contemporaine :

1)      Comment les ressources numériques renouvellent-elles les méthodes, les pratiques, et les paradigmes théoriques des chercheur·ses ?

Les outils numériques et leur évolution semblent profondément changer la pratique même d’étudier le langage. On peut penser aux méthodes générées ou améliorées par le numérique, par exemple l’accès à des logiciels puissants de traitement de données et à des échantillons de plus en plus importants. De ce point de vue, le numérique se présente comme un espace de recherche inédit où le·la chercheur·se peut désormais utiliser et analyser des données nouvelles, recruter des participants impliqués à distance, ou effectuer son terrain d’une manière qui repousse les limites traditionnelles de sa discipline. Enfin, ce changement des pratiques a des conséquences majeures sur les théories du langage et sur leur conceptualisation : on pense notamment à un « tournant quantitatif » évoqué par Kortmann (2021), selon qui nous avons ouvert une nouvelle époque de théorisation linguistique grâce à une approche empiriste et centrée sur l’usage qui n’était pas au cœur du paradigme génératif des cinquante dernières années. Les chercheur·es sont ainsi invité·es à discuter de la façon dont les ressources numériques renouvellent les aspects théoriques et pratiques de leur discipline.

2)      Dans quelle mesure les limites du numérique impactent-elles les pratiques des chercheur·ses ?

Si le numérique est devenu un allié certain de la recherche, il engendre de nouvelles contraintes auxquelles les chercheur·ses doivent faire face. En effet, l’appropriation et l’usage du numérique nécessitent aujourd’hui de prendre en considération des questions juridiques et éthiques (en particulier lors de la collecte, du traitement et de la conservation des données), et de répondre à des réglementations précises (Dolbeau-Blandin et al., 2016 ; Nevejans, 2021). Ces réglementations ont encouragé la mise en place de nouveaux standards et de nouvelles normes (DOI, FAIR, PGD, etc.) auxquels les chercheur·es doivent désormais se conformer pour assurer une diffusion et une réutilisation adéquate des données (Ginouvès et Gras, 2018). Au-delà des contraintes légales et éthiques, le développement des outils numériques soulève la question de leur égalité d’accès (technique, financière, etc.) et de leur facilité de prise en main par les chercheur·ses (Cocco et al., 2018). Or, les conditions de collecte ou d’analyse de données ne permettent pas toujours un accès équitable à ces ressources en tout temps et en tout lieu (connexion internet instable ou inexistante, nombre de licences limité, peu de ressources pour se former, frais d’abonnement, etc.). En ce sens, nous invitons les chercheur·ses à partager leurs expériences, en discutant de la manière dont ces limites ont pu impacter leurs choix méthodologiques.

3) Dans quelle mesure les espaces numériques remettent-ils en jeu les notions d’oralité, de scripturalité et de multimodalité ?

L’apparition des supports numériques semble contribuer à la disparition des frontières traditionnelles entre le langage oral et le langage écrit. De nouvelles opportunités de recherche se matérialisent alors pour aborder ces nouvelles formes d’expressivité langagière émergeant à travers l’analyse de nouveaux éléments discursifs (cf. emoji, ponctuation, GIF, etc.) (McCulloch, 2020), et l’apparition de nouveaux enjeux de communication multimodale (cf. traduction/sous-titrage automatique, messages audio/vidéo, réseaux sociaux, outils de collaboration professionnelle, etc.), en lien avec les pratiques numériques contemporaines (Sierra, 2021). De plus, les manifestations langagières — qu’elles soient individuelles ou collectives — des usagers du numérique constituent un corpus qui permet de mobiliser les notions d’instantanéité et de pérennité du discours (Koch & Oesterreicher, 2001). Les chercheur·ses sont ainsi invité·es à discuter de faits langagiers émanant — de près ou de loin — de l’espace numérique et à situer leur analyse au prisme des concepts de scripturalité, d’oralité et de multimodalité.

Les axes proposés ne sont pas exhaustifs, nous encourageons toutes autres interventions portant sur l’étude du langage à l’ère numérique.

Références citées

Cocco, C., Dessart, G., & Serbaeva, O. (2018). Potentialités et difficultés d’un projet en humanités numériques (DH) : confrontation aux outils et réorientations de recherche. Digital Humanities Quarterly12.1 : 1‑16.

Dolbeau-Bandin, C., Proulx, S. & Rivron, V. (2016). De la nécessité d’adopter une posture scientifique et critique au temps du numérique. Terminal. Technologie de l’information, culture & société, 119. https://doi.org/10.4000/terminal.1512

Ginouvès, V & Isabelle, G. (2018). La diffusion numérique des données en SHS. Guide des bonnes pratiques éthiques et juridiques. Presses Universitaires de Provence.
https://presses-universitaires.univ-amu.fr/diffusion-numerique-donnees-shs

Koch, P. & Oesterreicher, W. (2001). Langage oral et langage écrit. In : Holtus, G., Metzeltin, M., & Schmitt, C. (éds), Lexikon der romanistischen Linguistik. Band I, 2 : Methodologie. Tübingen : Max Niemeyer Verlag, 584-627.

Kortmann, B. (2021). Reflecting on the quantitative turn in linguistics. Linguistics 59, 5 : 1207‑1226.

McCulloch, G. (2020). Because internet: Understanding the new rules of language. Riverhead Books.

Nevejans, N. (2021). Données et technologies numériques : approches juridique, scientifique et éthique. Droit & science politique. Le Kremlin-Bicêtre : Les Éditions Mare et Martin.

Sierra, S. (2021). Millennials talking media: shifting epistemic frames, creating intertextual identities in everyday talk. New York: Oxford University Press.

Soumission & informations pratiques

Toute personne souhaitant réaliser une communication est invitée à soumettre un résumé anonyme d’un maximum de 3000 caractères espaces compris (hors figure(s) et bibliographie) en français jusqu’au 06 mars 2022à 19h (heure de Paris) dans l’espace Easy Chair disponible à l’adresse suivante : https://easychair.org/conferences/?conf=rjc2022

La langue du colloque est le français. Les communications orales durent chacune 20 minutes suivies de 10 minutes de discussion.

Un mode hybride sera mis en place et il sera donc possible de communiquer en présence ou à distance. Le nom de la plateforme et le lien seront communiqués ultérieurement. Le colloque est ouvert à tous : masterant·es, doctorant·es, jeunes chercheur·ses. Une attestation de présence sera remise aux participant·es.

Comité scientifique

José Ignacio AGUILAR RIO, Angélique AMELOT, Nicolas AUDIBERT, Jacqueline AUTHIER-REVUZ, Michelle AUZANNEAU, Claire BADIOU-MONFERRAN, Delphine BATTISTELLI, Eric BEAUMATIN, Irmtraud BEHR, Céline BENNINGER, Myriam BERGERON MAGUIRE, Tiphanie BERTIN, Violaine BIGOT, Philippe BOULA de MAREUIL, Sonia BRANCA-ROSOFF, Cédric BRUDERMANN, Maria CANDEA, Danièla CAPIN, Christelle CAVALLA, Agnès CELLE, Jean-Louis CHISS, Ioana CHITORAN, Lise CREVIER BUCHMAN, Jacques DAVID, Matteo DE CHIARA, Martine DERIVRY, Claire DOQUET, Faya EL QASEM, Aurélia ELALOUF, Benjamin FAGARD, Camille FAUTH, Michel FAVRIAUD, Sebastian FEDDEN, Serge FLEURY, Cécile FOUGERON, Jean-Marie FOURNIER, Ioana GALLERON, Cédric GENDROT, Daniel GILE, Yana GRINSHPUN, Pierre HALLE, Rouba HASSAN, Agnès HENRI, Takeki KAMIYAMA, Dominique KLINGLER, Natalie KUBLER, René LACROIX, Marie LAMMERT, Leonardo LANCIA, Laure LANSARI, Benoit LECLERCQ, Dominique LEGALLOIS, Cécile LEGUY, Caroline MASSON, Muriel MOLINIE, Aliyah MORGENSTERN, Catherine MULLER, Samia NAÏM, Franck NEVEU, Mojca PECMAN,Claire PILLOT-LOISEAU, Coraline PRADEAU, Sophie PREVOST, Nicolas QUINT, Brigitte RASOLONIAINA, François RASTIER, Sandrine REBOUL-TOURE, Rachid RIDOUANE, Anne SALAZAR ORVIG, Dan SAVATOVSKI, Laurence SCHMOLL, Gilles SIOUFFI, Valérie SPAËTH, Agnès STEUCKARDT, Sofia STRATILAKI, Iris TARAVELLA, Pierre-Yves TESTENOIRE, Andrea VALENTINI, Cécile VAN DEN AVENNE, Dan VAN RAEMDONCK, Hélène VASSILIADOU, George-Daniel VERONIQUE, Maria Belén VILLAR DIAZ, Patricia VON MUNCHOW, Corinne WEBER, Chantal WIONET, Naomi YAMAGUCHI, Hiyon YOO, Geneviève ZARATE.

Comité d’organisation

Alessandro Basile, Maud Bénard, Marie Bouchet, Coline Caillol, Clémence Guieu-Grandsire, Andres Lara, Hermelind Le Doeuff, Cameron Morin, Sara Salmi, Aleksandra Savenkova, Moisés Velásquez, Chenyang Zhao.

 

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